Lionel Messi sur le toit du monde, Kylian Mbappé meilleur buteur inconsolable, héros déchus et inattendus, provocations, bâillons et arc-en-ciel...: les temps forts du Mondial en vidéo.
Messi égal de Maradona
Après 36 ans d'attente, 120 minutes et une séance de tirs au but: l'Argentine décroche sa troisième étoile face à la France, tenante du titre. Lionel Messi, qui n'était pas né quand Diego Maradona avait conquis la deuxième en 1986, rejoint l'idole au sommet du foot mondial.
Juché sur les épaules de l'ancien international et ex-gendre du «Pibe de Oro» Sergio Agüero, Messi brandit la Coupe du monde de la main gauche. L'image rappelle évidemment le cliché légendaire de Maradona porté en triomphe au stade Atzeca de Mexico.
Sept buts, dont deux inscrit lors d'une finale mémorable à plus d'un titre, une attitude de leader enfin totalement assumée, Messi a guidé l'Albiceleste vers le sacre, comme Maradona avant lui. A 35 ans, il a gagné le seul trophée qui lui manquait. «Comme sa trajectoire le méritait», l'a adoubé le Roi Pelé dans un message après la finale.
Mbappé, révolte vaine
Deux penalties, un but d'anthologie et un tir au but réussi: Kylian Mbappé a tout bien fait en fin de finale, mais n'a pu empêcher le couronnement argentin.
Sacré champion du monde à 20 ans en 2018, l'attaquant vedette de l'équipe de France finit meilleur buteur de l'édition 2022 avec huit buts. Un trophée qu'il est allé chercher l'âme en peine sur le podium, après avoir patienté seul, affaissé sur le banc de touche, le regard dans le vide.
Si Mbappé a dû laisser à son coéquipier en club, Lionel Messi, le privilège de brandir la Coupe du monde, son triplé et son attitude de meneur ont contribué à faire entrer cette finale dans la légende. «Nous reviendrons», a-t-il déjà promis.
Union arabe
Pour la première Coupe du monde dans le monde arabe, l'union est de rigueur.
Lors de la cérémonie d'ouverture, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à l'honneur en tribune officielle. L'émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, a ensuite arboré une écharpe verte, couleur de la sélection saoudienne. Deux symboles forts alors que les deux pays n'ont repris leurs relations diplomatiques qu'en janvier 2021, après une brouille de trois ans.
La cause palestinienne s'est aussi invitée dans les stades, de nombreux supporters et les joueurs du Maroc arborant le drapeau de la Palestine aux côtés de celui de leur pays.
Bâillonnés
Dans un contexte de critiques nourries dans les pays occidentaux contre le bilan du Qatar en matière de droits humains, qu'il s'agisse des travailleurs migrants ou des personnes LGBT+, les joueurs allemands miment le fait d'être bâillonnés pendant la photo officielle de leur premier match contre le Japon (1-2).
Leur objectif: rappeler que les droits humains ne sont «pas négociables», alors que la Fifa les a menacés de sanction s'ils portaient le brassard inclusif «One Love».
Le tout sous les yeux du président de l'instance dirigeante du foot mondial, Gianni Infantino, qui avait appelé chacun à «se concentrer sur le football».
Arc-en-ciel
«Sauvez l'Ukraine» sur le devant du t-shirt, message de «respect» pour les femmes iraniennes dans le dos et drapeau arc-en-ciel à la main: la politique s'invite quelques secondes sur le terrain lorsqu'un homme fait irruption sur la pelouse en plein Portugal-Uruguay. Rapidement évacué, l'Italien, habitué de ce type d'intrusion, sera exclu des stades du Mondial.
Plusieurs responsables politiques occidentaux ont également porté les couleurs de la communauté LGBT+ dans les tribunes, à l'instar de la ministre française des Sports Amélie Oudéa-Castéra, vêtue d'un polo bleu roi avec des manches arc-en-ciel pendant le quart de finale France-Angleterre (2-1).
L'homosexualité, comme les relations sexuelles hors mariage, sont criminalisées au Qatar.
Pionnière
Ce n'est pas le problème d'oreillette en fin de rencontre, au moment de valider le quatrième but allemand contre le Costa Rica (4-2), qui a gâché sa soirée: sans fausse note, Stéphanie Frappart est devenue la première femme à diriger un match d'une Coupe du monde masculine, à la fin de la phase de groupes.
La Française de 38 ans faisait partie des trois femmes retenues parmi les 36 arbitres de champ de ce Mondial, avec la Rwandaise Salima Mukansanga et la Japonaise Yoshimi Yamashita.
Recueillis
Prosternés devant leur public après avoir battu l'Espagne en huitième de finale (0-0, 3 t.a.b. à 0), les Marocains ont livré un parcours remarquable et galvanisé le monde arabe.
Vainqueurs également de la Belgique (2-0) pendant la phase de groupes et du Portugal en quart (1-0), les hommes de Walid Regragui sont devenus la première équipe africaine et arabe à atteindre les demi-finales d'un Mondial, avant de voir leur rêve se briser sur la France, championne en titre (défaite 2-0). Ils joueront pour la troisième place contre la Croatie samedi (16h00).
Provocations
Entre les Argentins et les Néerlandais, lors d'un quart de finale ponctué de 18 cartons jaunes (dix pour les premiers et huit pour les seconds) et un rouge pour le Néerlandais Denzel Dumfries, la tension est montée crescendo jusqu'aux tirs au but.
Selon les coéquipiers de Lionel Messi, les Oranje n'ont pas cessé de tenter de déstabiliser les tireurs argentins, qui se sont empressés de chambrer l'adversaire une fois la victoire scellée (2-2, 4 t.a.b. à 3).
La Fifa a annoncé l'ouverture de procédures disciplinaires contre les deux sélections.
«Détruit psychologiquement»
«Je suis détruit psychologiquement. C'est sûrement la défaite qui m'a fait le plus de mal, qui m'a valu de rester paralysé pendant dix minutes après le match, après quoi j'ai fondu en larmes sans pouvoir m'arrêter». C'est ainsi que Neymar a raconté sur Instagram sa stupeur puis sa douleur après l'élimination face à la Croatie en quart de finale (0-0, 1-1, 4 t.a.b. à 2).
A 30 ans, le maître à jouer du Brésil a laissé planer le doute sur son futur en sélection, disant avoir besoin de «réfléchir».
Déclassé
Contrairement à Neymar, Cristiano Ronaldo ne s'est pas éternisé sur le terrain après la défaite contre le Maroc (1-0) en quart de finale. Dans la foulée du coup de sifflet final, il a fui la pelouse en larmes.
Triste fin à un Mondial amer: contre la Suisse en huitième (victoire 6-1) puis contre les Marocains, «CR7» (37 ans) a débuté sur le banc, signe qu'un le basculement de génération est en cours au sein de la Seleçao. Il aura tout de même marqué l'histoire au Qatar, en devenant le premier joueur à inscrire au moins un but lors de cinq Coupes du monde différentes.