Les joueuses de la première division espagnole, la Liga F, vont poursuivre leur mouvement de grève, alors que les négociations sur une amélioration des salaires sont dans l'impasse, ont annoncé jeudi leurs syndicats.
Cinq syndicats, dont l'AFE et Futpro, qui demandent la revalorisation du salaire minimum de la ligue féminine, ont appelé à la grève pour les deux premières journées de championnat la semaine dernière, dénonçant une proposition salariale «inacceptable». Ces derniers réclament des salaires «à la hauteur du talent» des joueuses, dont certaines championnes du monde espagnoles.
Le salaire minimum actuel est de 16'000 euros par an, et les syndicats indiquent avoir abaissé leur demande à 23'000 euros. Mais la Liga F a refusé d'augmenter son offre au-delà de 20'000 euros par an. Une proposition jugée «inacceptable» par les joueuses, car «cela signifierait, ne l'oublions pas, gagner moins que les arbitres», ont-elles dénoncé dans un communiqué.
Les négociations sur les salaires et les conditions de travail ont débuté il y a un an, lors du passage au niveau professionnel de la Liga F.
En pleine crise
Les négociations qui ont eu lieu cette semaine ne concernaient que les salaires minimaux des joueuses, d'autres réunions étant prévues entre le 15 et le 17 septembre pour évoquer les conditions de travail.
La saison dernière, une grève des arbitres a perturbé la première semaine de championnat, avant que la ligue n'accepte d'augmenter leurs indemnités de match et que le gouvernement espagnol promette de contribuer à un fonds de retraite pour les arbitres.
Cette grève des joueuses intervient alors que le football féminin espagnol est en pleine crise, depuis le baiser forcé du président de la Fédération, désormais suspendu, Luis Rubiales, à la championne du monde Jenni Hermoso lors de la remise des médailles le 20 août. Des faits qui ont provoqué l'indignation internationale, et pour lesquels la no 10 espagnole a fini par porter plainte mercredi.
81 joueuses espagnoles refusent de rejouer pour la Roja jusqu'à ce que la direction de la fédération change, ce qui a poussé le président par intérim de la RFEF, Pedro Rocha, à prendre des mesures de «restructuration».
Sa première décision a été de limoger le sélectionneur Jorge Vilda, proche de Rubiales dont les méthodes été contestées par ses joueuses, et le remplacer par son adjointe Montse Tomé, devenue la première femme à occuper ce poste.