L’équipe de Suisse de football a conclu son année 2024 sur une nouvelle défaite frustrante en Ligue des nations. Les hommes de Murat Yakin, assurés d’être relégués en division B, ont cédé face à l’Espagne (3-2) sur un penalty transformé à la... 93e minute lundi à Tenerife.
Comme on pouvait le redouter, la Suisse a conclu son année sur une quatrième défaite. A Ténériffe, elle s'est inclinée 3-2 devant l'Espagne, sans doute la meilleure équipe au monde du moment.
Le sort est cruel pour la formation de Murat Yakin. Elle est, en effet, revenue à deux reprises au score grâce à une réussite de Joël Monteiro et un penalty d'Andi Zeqiri avant d'être crucifiée dans le temps additionnel. Vincent Sierro commettait, en effet, l'irréparable devant Bryan Zaragoza pour le troisième penalty de la soirée que ce même Zaragoza transformait.
Non, la Suisse ne méritait pas de connaître une telle issue. Elle a eu l’immense mérite de revenir dans le match après une première mi-temps passée à défendre grâce à l’entrée tonitruante de Joël Monteiro.
Le Valaisan a été le parfait symbole de cette équipe de Suisse «new look» qui a su exister dans cette rencontre malgré la performance bien trop neutre de son maître à jouer Granit Xhaka. Pour sa 135e sélection, le capitaine n’a fait que de subir, comme s’il était subjugué par la maestria de Pedri, l’artiste de la Roja. Son remplacement à la 65e minute par Sierro fut une mesure «osée», peut-être, mais empreinte d'une implacable logique.
L'exploit inutile de Mvogo
Avec quatre joueurs titulaires pour la première fois dont le néophyte Miro Muheim et avec Yvon Mvogo dans la cage pour Gregor Kobel, Murat Yakin a bâti un onze de départ qui confirmait son envie de «voir des choses nouvelles». Face à une Espagne portée par un public festif, la Suisse a joué pratiquement toute la première mi-temps dans ses trente derniers mètres pour ne céder qu’à une seule reprise.
Peu après la demi-heure, Eray Cömert et Ricardo Rodriguez, lequel était aligné pour la première fois dans l’axe d’une défense à quatre, «inventaient» un penalty pour avoir mal jugé un ballon en profondeur sur le capitaine Alvaro Morata. Un penalty tiré par Pedri mais détourné par Mvogo qui était toutefois battu par Yérémy Pino sur l’action qui a suivi.
Le portier fribourgeois, qui restait sur deux clean-sheets en sélection cette année, ne méritait sans doute pas de concéder un tel but, une poignée de secondes après avoir signé un authentique exploit. Impuissant sur le 2-1, il aura livré une performance de choix.
Sur le plan offensif, la Suisse a souffert en premier lieu du manque d’impact de Filip Ugrinic et de Dereck Kutesa. Les joueurs des Young Boys et du Servette FC ont pu mesurer le gouffre entre la Super League et le niveau international. La belle surprise de cette première mi-temps est venue de Simon Sohm. Placé en soutien direct de Zeki Amdouni, le Zurichois a démontré pourquoi il s’est imposé à Parme dans ce rôle de 9,5.
Le show Monteiro
A la pause, Murat Yakin lançait Andi Zeqiri pour Amdouni et Joël Monteiro pour Ugrinic. A la 49e, Joël Monteiro aurait pu remettre son équipe à la hauteur de la Roja. Il imposait sa puissance physique pour s’en aller seul devant Robert Sanchez sans pouvoir toutefois cadrer sa frappe. Avec cette seule action, le Valaisan a fait comprendre à son sélectionneur qu’il aurait mérité, lui aussi, une première titularisation.
Un quart d'heure plus tard, il récidivait toujours sur son flanc droit pour inscrire le 1-1. A Ténériffe dans un match qui semblait un match pour rien, la Suisse a découvert qu'elle possédait désormais un autre ailier que Dan Ndoye qui peut danser sur l'adversaire. Malheureusement, sa performance devait être ternie par son apathie sur le 2-1 de Bryan Gil à la 68e. Edimilson Fernandes et Remo Freuler endossent également leur part de responsabilité sur la réussite du demi de Gérone.
Un arrêt déterminant de Mvogo pour éviter le 3-1 et un duel dans la surface provoqué par Sierro face à Fabian Ruiz ont permis à la Suisse de revenir une seconde fois au score. Elle croyait tenir le résultat qui aurait conclu avec un certain panache cette campagne ratée de la Ligue des Nations. Mais c'était sans compter le geste fatal de Sierro de la 92e minute.