Manchester City - Inter Milan Beaucoup de patience, un réveil tardif et un brin de chance

Nicolas Larchevêque, à Istanbul

11.6.2023

Manchester City a atteint le Graal samedi à l’Atatürk Olympic Stadium d’Istanbul en remportant la première Ligue des champions de son histoire. Mais la troupe de Pep Guardiola n’a de loin pas été aussi souveraine qu’espéré face à une Inter qui a suivi son plan de jeu à la lettre en première mi-temps. Retour en trois points sur les éléments qui ont décidé du sort de cette finale.

Man. City - Inter 1-0

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UEFA Champions League, Finale

10.06.2023

Nicolas Larchevêque, à Istanbul

On a aimé

... La patience de Manchester City. En conférence de presse, joueurs et entraîneur n’ont cessé de le répéter : la clé de la rencontre sera de savoir garder son sang-froid, qu’importe le déroulement des événements. «Nous ne devons pas devenir nerveux trop vite», martelait Kevin De Bruyne. «A 0-0, il faut se rappeler que nous ne sommes pas en train de perdre», avait rappelé Pep Guardiola.

Force est de constater que le message est passé. Car oui, pour parvenir à décrocher leur première Coupe aux grandes oreilles, les Citizens ont dû s’armer de patience pour parvenir à faire sauter le verrou de l’Inter. En première mi-temps, les hommes de Pep Guardiola ont même été mis dans leurs petits souliers par la défense à l’homme et le pressing sur le porteur du ballon faits par les Italiens. Consciente d’être malmenée, l’attaque mancunienne n’a ainsi pas hésité à se réunir au centre du terrain lors d’un arrêt jeu.

Même si une certaine nervosité est apparue au fil et à mesure que les minutes défilaient, les «Sky Blues» ont maintenu leur cap. Ils ont finalement été récompensés à la 68e minute, Rodri reprenant parfaitement un centre repoussé par l’arrière-garde interiste.

On a moins aimé

... le réveil tardif de l’Inter. Et pourtant, on pourrait presque dire que la formation de Simone Inzaghi a fait le match qu’elle voulait faire. Dans son jeu d’échecs à distance avec son homologue catalan, le technicien italien a clairement pris le dessus sur son opposant en première période. L’équipe milanaise a muselé des joueurs citizens sans solution. Erling Haaland a, par exemple, été sevré de ballon et a perdu presque tous ses duels. A l’heure du thé, le constat était clair et net : l’Inter suit son plan à la lettre et Manchester City n’y est pas vraiment.

Oui mais voilà, même si le tableau des statistiques parle en sa faveur au coup de sifflet final (14 tirs, dont 5 cadrés, contre 7 essais pour City), l’Inter ne s’est montrée offensive que par à-coups et à réaction. N’y a-t-il pas fallu l’ouverture du score adverse pour que les Nerazzuri se portent davantage à l’attaque ? Ils ont ainsi eu 5 minutes de folie, dont un tir sur la latte, qui ont suivi le but mancunien. Ils ont aussi eu un ultime baroud d'honneur dans les derniers instants, mais Ederson a dit non à chaque fois.

Le facteur X

La chance. Car pour remporter une finale de C1, il faut aussi savoir jouer avec la chance. Et à ce petit jeu-là, c’est bien Manchester City qui a eu le dernier mot. Le nouveau champion d’Europe a notamment ouvert le score sur un centre de Bernardo Silva dévié en retrait par la défense milanaise et revenu par hasard dans les pieds de Rodri.

Au contraire, l’Inter n’a cessé de flirter avec la malchance. Après avoir concédé l’ouverture du score, Federico Dimarco a d’abord trouvé la barre transversale d’Ederson, avant que ce même Dimarco voit sa reprise être stoppée par… son coéquipier Romelu Lukaku.

Ederson a ensuite dégouté lui-même les attaquants de la formation transalpine. Lukaku doit encore se demander comment sa tête de la 89e minute, repoussée presque miraculeusement par le genou du gardien brésilien, n’a pas trouvé le fond des filets. Le dernier rempart de City a parachevé son œuvre en «claquant» la déviation de Robin Gosens sur l’ultime occasion de la rencontre.

L’Atatürk Olympic Stadium avait déjà été le théâtre du «miracle d’Istanbul» en 2005 (finale gagnée aux tirs au but par Liverpool après avoir été mené 3-0 par l’AC Milan). La capitale turque en a eu le droit à un autre ce samedi soir !