Aperçu
Football en direct
Ligues
Super League
Aperçu
Sports d'hiver en direct
Résultats et classements FIS
Résultats et classements IBU
Aperçu
Hockey sur glace en direct
Résultats et tableau
Aperçu
Live-Tennis
Tournois
Résultats
Aperçu
Live Motorsport
Courses et classements
Services
Swisscom
- Foot
- Super League
- Challenge League
- Champions League
- Bundesliga
- Premier League
- Serie A
- LaLiga
- Ligue 1
- Europa League
- Conference League
«Bötschi questionne» Bernhard Russi: «Cela a toujours été mon problème»
Bruno Bötschi
4.9.2019
Il est l’une des personnalités suisses les plus célèbres. Bernhard Russi parle de son fatalisme, évoque une idée qu’il aimerait soumettre au Conseil fédéral – et réfléchit à la mort.
Nous sommes au café Sprüngli, sur la Paradeplatz de Zurich: il s’assied à la table et sourit. Bernhard Russi est frêle. Il est selon lui absurde qu’un skieur doive avoir un physique puissant. Du moins, ce n’était pas comme ça avant. À l’époque, dans les années 1970, l’agilité était plus importante que n’importe quelle masse musculaire.
Bernhard Russi (71 ans) commande un tartare, le journaliste prend une salade. Pour commencer, un bref retour dans le passé et un peu de maux d’estomac.
M. Russi, nous allons jouer à un jeu de questions-réponses aujourd’hui: je vais vous poser le plus de questions possible au cours des 30 prochaines minutes et je vous invite à y répondre le plus rapidement et le plus spontanément possible. Si une question vous déplaît, dites simplement «Question suivante».
OK.
Quand j’étais enfant, j’ai souvent eu des crampes d’estomac à cause de vous…
… Je crois savoir où vous voulez en venir. Au cours de ma carrière de skieur, j’ai remporté «seulement» dix courses de Coupe du monde. Donc vous avez dû souffrir assez souvent.
C’est vrai. J’étais tellement nerveux pendant la descente que j’avais mal à l’estomac et que je devais presque vomir aux toilettes.
J’ai plus souvent entendu ce genre d’histoires après la fin de ma carrière de skieur. Quand j’étais en activité, je ne me rendais pas compte que mes fans avaient une telle empathie voire souffraient lorsque je ne gagnais pas. Aujourd’hui, je peux aussi expliquer pourquoi c’était comme ça à l’époque: la télévision était encore un nouveau média au début des années 1970 et les gens étaient totalement euphoriques lors des retransmissions en direct.
Ma mère était moins enthousiaste à votre égard – elle trouvait que vous étiez «un charmeur arrogant».
Il sourit et prend un moment pour répondre à la question.
Je peux imaginer d’où vient cette antipathie: ceux qui n’aiment pas les charmeurs trouvent souvent ces gens arrogants. Votre mère devrait un jour faire ma connaissance personnellement – on verra si elle aura toujours le même jugement. Autre chose: j’étais peut-être un charmeur, mais je ne me suis jamais considéré comme quelqu’un de parfait partout. Quand je gagnais, je réfléchissais toujours aux endroits où les autres commettaient des erreurs.
Je n’ai pas oublié un titre de journal de l’époque: «[Franz] Klammer gagne, [Bernhard] Russi est plus beau à voir skier.»
Ce reproche, je l’ai entendu de temps en temps pendant ma carrière. À ce sujet, je peux raconter l’histoire suivante. Un de mes premiers entraîneurs m’a dit un jour: «A chaque saut, tu dois imaginer qu’un photographe se trouve en bas à droite, alors tu sautes bien.» Mon entraîneur voulait que je saute activement plutôt que passivement – et il y est parvenu.
Êtes-vous devenu une personne plus juste grâce au sport?
Le sens de la justice, ce sont mes parents qui me l’ont inculqué. Par cette idée, j’entends aussi le fait d’être prêt à accorder aux autres et à soi-même le droit à l’erreur. Le sport m’a appris à avoir un objectif et à continuer de m’entraîner dur après avoir perdu.
Est-ce que cela signifie aussi que les défaites vous ont rendu plus fort?
Absolument, mais c’est aussi parce que mes parents m’ont appris à ne pas me prendre trop au sérieux, donc à garder les pieds sur terre.
Franz Klammer est-il vraiment l’un de vos meilleurs amis aujourd’hui?
C’est vrai. À travers nos affrontements sportifs, nous nous sommes rapprochés humainement – notamment avec les Jeux olympiques d’Innsbruck en 1976, où Franz m’a battu de peu.
D’autres sportifs qui ont livré des affrontements similaires au cours de leur carrière sont encore ennemis des années plus tard. Pourquoi est-ce différent avec vous deux?
Bien sûr, au début, j’étais déçu de la deuxième place. Mais comme j’étais devenu champion olympique quatre ans plus tôt à Sapporo, peu de temps après la course, les choses étaient claires pour moi: j’avais remporté l’argent et non perdu l’or. Franz Klammer était le meilleur descendeur au monde depuis des années. Cela aurait été un drame s’il n’avait pas gagné à Innsbruck. J’étais déjà en bas à l’arrivée quand il est parti. Alors qu’il était en retard sur moi au premier intermédiaire, j’étais partagé au fond de moi. Une partie de moi voulait absolument gagner, l’autre partie disait: «Il ne faut pas que ça arrive, [Franz] Klammer n’a pas le droit de perdre.»
Bernhard Russi aime raconter des anecdotes. Il décrit les choses en détail et parle volontiers. Il veut raconter les histoires qui font sa vie. Et c’est une bonne chose.
Pourquoi la marque Bernhard Russi est-elle toujours prisée plus de quarante ans après vos exploits sportifs?
Je ne peux pas expliquer cela à ce jour – et de toute façon, la satisfaction personnelle est bien plus importante que la renommée ou la célébrité. Ce que je vois dans le miroir le soir est un fait et non un quelconque gros titre dans la presse ou sur Internet.
«Der Spiegel» vous a appelé «le Clooney des Alpes».
Je suppose que cette distinction était censée être un compliment – même si je suis loin d’être un aussi bon acteur que George Clooney. (rires)
Le chapitre sportif est terminé – pour le moment. Nous voulons désormais nous rapprocher de sa personne.
Votre carrière à la télévision – avez-vous eu de la chance ou alors pourquoi vous a-t-on choisi?
Encore une fois, je ne peux pas apporter une réponse concluante à cette question. Je ne suis pas allé à la télévision suisse pour demander si l’on voulait bien m’engager. On me l’a proposé – puis j’ai mûri lentement. J’ai assurément eu de la chance d’avoir Matthias Hüppi à mes côtés dans la cabine de commentateurs à partir de 1986. Nous nous comprenions presque les yeux fermés.
L’argent fait-il le bonheur?
Je ne le crois pas – mais trop peu d’argent peut rendre malheureux.
Le monde est-il plus juste aujourd’hui qu’il ne l’était il y a quarante ans?
Je ne le pense pas.
Pensez-vous qu’il est correct et important que les personnes riches et célèbres s’engagent pour d’autres pour lesquelles les choses ne vont pas aussi bien?
Oui. Je pense qu’il est fondamental de veiller les uns sur les autres et – si nécessaire – de s’entraider.
Vous vous engagez auprès de l’Aide suisse aux montagnards et du Groupement suisse pour les régions de montagne. Pourquoi?
On m’a posé la question – et j’ai dit «Oui». Je viens moi-même de la montagne. J’aime les montagnes. Et je pense que je peux avoir un jugement sur le niveau de difficulté que certaines personnes rencontrent dans les montagnes. En même temps, je sais aussi à quel point les choses peuvent être magnifiques dans les montagnes. Bien sûr, il y a beaucoup à faire là-haut dans un alpage et c’est une vie difficile, mais je sais que les gens y vivent aussi des moments merveilleux et paisibles. Ce n’est donc pas la compassion qui m’a incité à m’engager en faveur de l’aide en montagne.
Vous êtes président du jury du Prix Montagne 2019: pouvez-vous expliquer en deux ou trois phrases en quoi consiste ce prix?
Ce prix vise à récompenser les projets qui contribuent au développement des régions de montagne. Chose très importante, il ne doit pas récompenser des idées, mais des projets déjà mis en œuvre. Que nous apportent les visions si elles ne sont pas concrétisées?
Est-ce qu’un montagnard est plus proche du ciel?
Oui, en théorie.
Et en pratique?
Je ne crois pas. Mais entre nous, là-haut dans les montagnes, le ciel est plus beau car il est moins pollué par la lumière parasite. Nous voyons plus clairement les étoiles. Et l’air est plus propre.
Que signifie le mot «patrie» pour vous?
Ma patrie, c’est là où j’ai mes racines. Sans racines, il est souvent difficile pour un être humain de progresser dans la vie, de s’améliorer et d’être satisfait.
Où la Suisse est-elle la plus belle?
J’aime les montagnes, j’aime l’eau et j’aime la neige. Tous les endroits en Suisse où il y a ces choses sont beaux.
Pourquoi un enfant doit-il faire du ski?
J’aimerais modifier légèrement votre question, comme suit: pourquoi un enfant suisse doit-il pratiquer des sports d’hiver?
OK.
La Suisse a quelque chose à offrir que beaucoup d’autres pays n’ont pas, à savoir de la neige et de la glace. Et si nous avons la chance de disposer de ces deux éléments, alors nous devons les utiliser. Si jamais un Conseiller fédéral voulait réaliser de grandes choses et me demandait ce qu’il devrait faire, je lui suggérerais ce qui suit: je pense qu’il devrait être obligatoire pour tous les enfants de notre pays d’apprendre à glisser sur la neige et la glace. Il n’y a aucune crainte à avoir, ma suggestion ne vise pas à en faire des sportifs de haut niveau. Tout ce que je veux, c’est que les enfants de notre pays sachent tout ce qu’on peut faire avec la neige et la glace.
Les risques qu’il exige des autres, Bernhard Russi les a aussi pris lui-même. En 1969, en tant que figurant, il a traqué l’agent secret James Bond et s’est cassé la main et une vertèbre cervicale. Mais il n’a jamais été vraiment insouciant. Il a ainsi renoncé deux fois à gravir le Cervin parce que la météo s’était gâtée.
La question que tous les amateurs de ski helvètes se posent: pourquoi les Autrichiens restent-ils encore meilleurs que nous, les Suisses?
À l’heure actuelle, les Autrichiens comptent dans leurs rangs Marcel Hirscher, le meilleur skieur au monde aujourd’hui. En outre, l’Autriche est plus grande que la Suisse et le ski a beaucoup plus d’importance chez nos voisins orientaux. Et pourtant, je me permets de mettre en cause le fait que les Autrichiens soient meilleurs que nous à ce point: les Suisses remportent aussi régulièrement des courses.
Souffrez-vous quand des Suisses perdent?
Cela a toujours été mon problème en tant que co-commentateur à la télévision suisse. Je devais rester neutre, même si parfois, j’avais mal au cœur lorsque les Suisses encaissaient une défaite. Aujourd’hui, heureusement, j’ai le droit de vivre un peu plus les choses, je peux regarder une course de ski avec mes camarades dans un café et, selon le résultat, exulter ou jurer. Je trouve ça cool.
Est-ce vrai que lorsque vous étiez skieur en juniors, vous êtes allé à l’office religieux au lieu d’aller à la reconnaissance d’un parcours?
C’est vrai. C’était à l’occasion d’une course régionale à Heiligkreuz. Mario Bergamin – un slalomeur talentueux qui était à l’époque membre de l’équipe nationale – m’a demandé pendant l’exercice de ski libre: «Il va y avoir un autre office religieux. Tu veux venir aussi?» Je n’aurais pas été malheureux s’il ne m’avait pas posé la question. Mais puisqu’il me l’a demandé, je me suis dit que je ne pouvais pas répondre «Non», que sinon, c’était un mauvais présage. J’ai eu une éducation catholique stricte et j’étais convaincu qu’il fallait aller à l’église le dimanche.
Avez-vous gagné la course grâce à cette bonne conscience?
J’ai fini deuxième.
Êtes-vous croyant?
J’ai été servant d’autel, servant principal, choriste d’église. Mais quand j’ai commencé à entrer petit à petit dans la vie à 16 ans, j’ai essayé de comprendre la théorie de l’Église sous un angle moins mot à mot, moins cliché.
Pouvez-vous nous expliquer cela?
Je suis croyant, mais je ne parle pas de Dieu comme l’Église catholique. Je suis convaincu qu’il existe un plus grand pouvoir. Oui, je crois qu’il n’y a pas que ce que nous voyons, qu’il y a des choses que nous ne comprenons pas depuis longtemps et que nous ne comprendrons probablement jamais.
Priez-vous régulièrement?
Non. Qui sait, peut-être que cela a quelque chose à voir avec mon côté fataliste.
Qu’entendez-vous par là?
Pour moi, tout ne doit pas être explicable. Si nous pouvions tout expliquer, nos vies seraient beaucoup moins passionnantes.
Optimiste ou pessimiste?
Ma devise est la suivante: tout se passe comme il le faut.
Quels sont les compliments de votre père – pour vos compétences en ski – que vous n’oublierez jamais?
Les montagnards ne font pas beaucoup de compliments. S’ils gardent le silence, c’est que tout va bien en général. Je n’oublierai jamais le moment où mon père, les larmes aux yeux, m’a félicité pour mon premier titre mondial. Après de tels moments de bonheur, cependant, mon père ne tardait pas à me ramener à la réalité avec un conseil. Aujourd’hui, je pense que ces conseils étaient beaucoup plus importants que tous les compliments réunis.
Votre père vous a-t-il donné des conseils au sujet des femmes?
Non.
Bernhard Russi a longtemps eu l’image d’un charmeur à succès. Jusqu’à ce qu’un film documentaire de 2017 montre pour la première fois les faces sombres de sa vie.
«Mon père est mort quand j’avais le plus besoin de lui. Ma première épouse a perdu la vie dans une avalanche. Ma petite sœur est gravement handicapée depuis son plus jeune âge. Un de mes frères est décédé subitement d’une infection. Mon autre frère avait un immense talent pour le ski, mais il n’a jamais vraiment trouvé son chemin dans la vie. Je suis Bernhard Russi. On dit de moi que je suis un charmeur.» C’est ainsi que commence le film documentaire «Von hohen Gipfeln und dunklen Tälern», diffusé pour la première fois en 2017.
Lorsque la télévision suisse est venue vers moi pour faire un film documentaire sur ma vie, l’idée ne m’a pas enthousiasmé au départ. Je craignais que quarante ans après ma carrière, chacune de mes victoires, chaque médaille, chaque bouquet de fleurs et chaque accueil soient de nouveau célébrés. Je n’y voyais aucun sens.
Il en a été autrement. Pourquoi avez-vous parlé pour la première fois des faces les plus sombres de votre vie?
Le hasard a voulu que le producteur du documentaire, Michael Bühler, m’accompagne en Corée du Sud à l’approche des Jeux olympiques d’hiver de 2018 pour un sujet consacré au sport. À Pyeongchang, j’étais responsable de la construction de la piste de descente. Pendant cette semaine, nous n’avons pas arrêté de parler de choses privées – jusqu’à ce que Michael Bühler finisse par me demander: «Est-ce que votre sœur est mariée?» Je lui ai alors raconté le destin de ma sœur. Après cela, il m’a demandé: «Pourquoi est-ce que personne ne le sait?» J’ai répondu: «Parce que personne ne m’a jamais posé la question.» A ce moment-là, je me suis rendu compte que le film pourrait être utile aux personnes qui pensent que Bernhard Russi réussit partout. J’ai rencontré et je rencontre beaucoup de succès, mais il y a aussi l’autre face de ma vie.
Avec l’âge, vouliez-vous corriger votre image de charmeur?
Non, au contraire. Pendant longtemps, je me suis demandé si c’était une bonne chose de rendre visite à ma sœur au foyer pour le film. Pour me décider, j’ai demandé conseil au personnel du foyer. Mon épouse m’a également aidé au cours de ce processus. Finalement, j’ai compris une chose: les personnes handicapées font partie de nos vies, nous ne devons pas les mettre à l’écart. Tout comme je ne peux pas mettre mon frère à l’écart, même s’il était alcoolique.
Peu de temps après la diffusion du film, vous avez déclaré: «Je pense que cela m’a aidé à digérer.»
J’avoue que je fais partie de ceux qui préfèrent ne pas regarder les choses qui font mal. J’ai tendance à bloquer, à refouler. Peut-être que c’est lié à mon fatalisme. Pourquoi devrais-je réfléchir à quelque chose qui ne peut pas être changé? À ce sujet, il faut dire que depuis la diffusion du film, mon frère n’a pas bu une goutte d’alcool.
Le temps guérit-il toutes les blessures?
Je ne sais pas si le temps guérit toutes les blessures, mais il en guérit.
Quel programme d’entraînement recommandez-vous pour la tête?
Le plus important est de percevoir consciemment la nature.
Avez-vous lu un bon livre cet été?
Non. (Rires) Maintenant, vous m’avez pris à contre-pied, je ne suis pas un grand lecteur. Je l’avoue ouvertement. J’ai lu quelques livres que les gens doivent avoir lus. Mais je n’en ai pas lu cet été.
Que conseillez-vous aux personnes de plus de cinquante ans qui n’ont pas beaucoup bougé jusqu’à présent?
Il est grand temps pour ces personnes de commencer à bouger. Et tous ceux qui bougent déjà ne doivent en aucun cas s’arrêter à cinquante ans. Albert Einstein a dit un jour: «La vie, c’est comme une bicyclette: il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre.» Une phrase merveilleuse.
Que pensez-vous de la tendance selon laquelle tout le monde veut vieillir, mais personne ne veut être vieux?
C’est profondément ancré dans l’ADN humain. L’être humain veut toujours s’améliorer. Quel animal gravirait une montagne au sommet de laquelle il n’y a rien à manger? Seul l’homme fait ce genre de choses.
Quelle importance le mouvement physique a-t-il pour vous aujourd’hui par rapport à avant?
Cela a toujours autant d’importance, mais bien sûr, à 71 ans, je ne suis plus aussi mobile qu’à 20 ans.
Êtes-vous triste de ne plus pouvoir descendre la Streif à Kitzbühel?
La Streif est une course de descente très spéciale. De ce fait, la plupart des skieurs sont heureux de ne plus devoir dévaler ce tracé après leur carrière. J’en fais partie.
Et le Lauberhorn à Wengen?
Le Lauberhorn est plus facile à maîtriser, mais il n’est pas plus facile d’y gagner. J’aimerais bien y parcourir encore une fois la ligne de course.
Merci, c’était génial. Mais encore une fois, nous devons maintenant revenir à un classique. Nous passons à des questions sur la mort, le stade final.
Pensez-vous parfois au fait d’être vraiment vieux voire fragile?
Non.
Quel est votre conseil personnel pour vieillir dans la dignité?
Ne pas cesser de vivre. (Rires) En tant que fataliste, je n’ai pas encore beaucoup réfléchi à la mort.
Êtes-vous membre d’une organisation d’aide à la mort?
Non.
Avez-vous des directives anticipées de fin de vie?
Oui, je les ai formulées, bien entendu.
Avez-vous un testament?
Je l’ai fait en partie – et pour le reste, j’ai foi en notre législation.
Le fait qu’il faille mourir relève-t-il selon vous du cynisme?
Quiconque vient au monde ne doit pas voir du cynisme dans le fait de devoir repartir un jour ou un autre. Je pense qu’une grande partie de ce que nous pouvons vivre au cours de notre existence serait deux fois moins précieux si la vie n’avait pas de fin.
Que devrait-on voir un jour sur votre pierre tombale?
Rien – je ne veux pas de pierre tombale.
Vos cendres seront-elles dispersées dans les montagnes?
Très probablement – mais je ne veux pas le décider moi-même. Ma famille devra le faire un jour.
Retour à la page d'accueil