Confédération Les crédits de 4,9 milliards pour l'armée passent la rampe

bl, ats

19.9.2024 - 08:49

Le National poursuit jeudi matin son débat sur le budget de l'armée. Après être entré en matière sur l'orientation et le plafond des dépenses mercredi soir, il a avalisé les crédits, à hauteur de 4,9 milliards, malgré les tentatives de la gauche de les réduire.

Le maintien des avions d'entraînement PC-7 coûtera 70 millions (image prétexte).
Le maintien des avions d'entraînement PC-7 coûtera 70 millions (image prétexte).
ATS

Les crédits sont divisés en trois: l'acquisition du matériel, le programme d'armement et le programme immobilier.

Le crédit d'engagement pour l'acquisition du matériel de l'armée englobe nouvellement quatre années. «Cela nous permet une meilleure sécurité de planification», a indiqué la présidente de la Confédération Viola Amherd.

Le crédit total de 3,52 milliards représente environ 880 millions par année, soit un montant similaire aux années précédentes. L'équipement du personnel et le matériel à renouveler représentent le poste de dépense le plus important (2 milliards). Quelque 800 millions sont prévus pour les études de projets, les essais et les préparatifs d'achats. Enfin, 720 millions sont destinés aux munitions d'instruction et à la gestion des munitions.

La gauche a échoué à réduire cette enveloppe de 10%. Stefanie Heimgartner (UDC/AG) a contré: «nous devons nous assurer que l'armée est bien équipée pour le futur. Nous ne pouvons nous permettre aucun compromis.» Le crédit a été soutenu par 159 voix contre 21.

660 millions pour la défense sol-air

Dans le cadre du programme d’armement 2024, le Conseil fédéral demande des crédits d’engagement de 490 millions de francs. Les forces terrestres doivent être équipées d'un nouveau système de missiles pour combattre des cibles blindées et des ouvrages clés à longue distance (210 millions).

Quarante millions sont prévus pour acheter des capteurs semi-stationnaires afin d’améliorer la détection, l’identification, la localisation et le suivi d’aéronefs. Deux autres crédits concernent les centres de calcul du DDPS (130 millions) et la cybersécurité (40 millions). Le maintien de la valeur des avions d'entraînement PC-7 coûtera 70 millions.

Le conseil des Etats a ajouté 660 millions de francs pour des systèmes de défense sol-air de moyenne portée. Pour Fabien Fivaz (Vert-e-s/NE), cette enveloppe est inutile. Le choix du système n'est pas encore terminé. Armasuisse n'est pas sûr de finir l'évaluation avant la fin de l'année. Si le Parlement dégage cet argent, cela oblige armasuisse à bâcler sa sélection, a critiqué le Neuchâtelois.

Et de rappeler «qu'on parle de 2 millions de francs par jour». «660 millions, c'est quatre fois ce qu'on a octroyé pour le message FRI et cent fois ce qu'on a coupé dans la culture. De plus, a-t-il lancé à l'intention de l'UDC, c'est précisément cette enveloppe qui est liée au système Sky Shield que le parti de droite remet en cause.»

La ministre de la défense, Viola Amherd, a également appelé à renoncer à ce crédit supplémentaire. «Nous n'en avons pas les moyens financiers», a-t-elle rappelé. «Cette acquisition est urgente et réalisable», a contré Jean-Luc Addor (UDC/VS) au nom de la commission. Seuls les Vert-e-s ont soutenu le Conseil fédéral.

Le budget total de 1,15 milliard de francs pour le programme d'armement a été soutenu par 161 voix contre 22.

Immobilier

Les crédits d'engagement du programme immobilier 2024 se montent à 886 millions. Les coûts de construction du centre de calcul Kastro II se montent à 483 millions de francs. Le tracé d'une route de la base aérienne d'Emmen (LU) doit être déplacé pour 14 millions de francs. Des travaux auront lieu sur les places d'armes de Frauenfeld TG (93 millions) et de Bière VD (46 millions). Les autres projets sont évalués à 250 millions.

Là aussi, la gauche a tenté de réduire l'ampleur des transferts de crédits placé à 5% par le Conseil fédéral. «Cela implique que la construction du centre de calcul pourrait coûter 24 millions de plus. En conséquence, les autres crédits doivent être réduits», a argué Ursula Zybach (PS/BE).

Le débat se poursuit.

bl, ats