Rémunérations très différentes Voici ce que gagnent les chefs de partis en Suisse

hl, ats

9.1.2025 - 05:47

L'éventail des rétributions des chefs des six principaux partis politiques suisses est très large. Pour ceux qui les dévoilent, ils vont de 2500 à 100'000 francs par an, selon un sondage réalisé par l'agence de presse Keystone-ATS à l'occasion de l'annonce de la démission du président du Centre Gerhard Pfister.

Un sondage sur les rémunérations des chefs de partis a été réalisé par l'agence de presse Keystone-ATS à l'occasion de l'annonce de la démission du président du Centre Gerhard Pfister.
Un sondage sur les rémunérations des chefs de partis a été réalisé par l'agence de presse Keystone-ATS à l'occasion de l'annonce de la démission du président du Centre Gerhard Pfister.
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Keystone-SDA, hl, ats

Keystone-ATS a également demandé aux partis de lui indiquer le taux d'occupation de leur président ou de leur présidente et le soutien dont il peut bénéficier à la tête du parti. Il ressort des réponses des six secrétariats de parti que la fonction de présidente ou de président de parti exige une grande disponibilité et une grande résistance. Elle dépend aussi de la taille du parti.

LE CENTRE: une présence 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 est nécessaire pour cette fonction, qui reste néanmoins encore fortement ancrée dans le principe de milice, indique le secrétariat du Centre. Le président, qui sera encore jusqu'à l'été le conseiller national zougois Gerhard Pfister, doit «se rendre presque tous les soirs quelque part à une manifestation et être disponible en permanence».

M. Pfister ne dispose pas de collaborateur personnel, mais peut compter sur le soutien du secrétariat général pour les événements dans le cadre du parti. Le président reçoit environ 100'000 francs par an du Centre. Ce montant se compose d'une indemnité de base, de jetons de présence et d'un remboursement de frais.

PLR muet sur les rétributions

UDC: Le taux d'occupation et la charge de travail ne peuvent pas être exprimés en chiffres, écrit le président de l'UDC Marcel Dettling lui-même. «En principe, je suis disponible 365 jours par an et presque 24 heures sur 24», précise le conseiller national schwyzois.

En tant que président du parti, il bénéficie «à tout moment du soutien du secrétariat général». La présidence de l'UDC n'est pas rémunérée. «Je perçois une indemnité pour mes frais, précise M. Dettling.

PLR: «Avec son mandat au Conseil des Etats et ses autres activités, le président de notre parti a un taux d'occupation nettement supérieur à 100%», écrit le secrétariat général du Parti libéral-radical. Thierry Burkart travaille de tôt le matin à tard le soir, et en général aussi le week-end.

Le conseiller aux Etats PLR argovien peut compter sur des vice-présidents compétents et une direction de groupe expérimentée. Le secrétariat général dit avoir pour mission de préparer pour la direction du parti des bases de décision qui permettent un travail efficace. Le PLR ne donne pas d'indications sur la rémunération de son personnel dirigeant.

Mieux payé chez les Verts qu'au PS

PS: Les taux d'occupation de Mattea Meyer et de Cédric Wermuth ne sont pas chiffrables en pourcentage, car la fonction implique beaucoup d'imprévus ainsi que des rendez-vous le soir et le week-end, répond le Parti socialiste. La coprésidence permet d'assumer ses responsabilités aussi bien au sein du parti que de la famille.

Le travail est réparti sur plusieurs épaules, car la présidence du groupe parlementaire et l'ensemble de la présidence du parti assument également des responsabilités. De plus, la conseillère nationale zurichoise et le conseiller national argovien peuvent compter sur le secrétariat du parti. Les deux coprésidents reçoivent chacun 35'000 francs par an plus 5000 francs de frais.

Vert-e-s: «La présidence du parti est une fonction à plein temps à laquelle Lisa Mazzone consacre tout son temps», écrivent les Vert-e-s. Cette fonction implique une grande responsabilité et une grande disponibilité. Les heures consacrées à cette tâche et au service des causes vertes sont innombrables et s'étalent sur de nombreuses soirées et week-ends.

L'ex-conseillère aux Etats genevoise, qui n'a pas été réélue en 2023, reçoit au total 80'000 francs par an. «Cette indemnité lui permet de faire de la politique en toute indépendance, sans avoir de gros mandats rémunérés par des lobbies, mais en s'engageant à respecter ses valeurs vertes», écrit le secrétariat du parti écologiste.

Que les frais

PVL: Selon les Vert'libéraux, le temps de travail du président du parti Jürg Grossen correspond à environ 50%. En année électorale, c'est plus. Il faut être disponible du matin au soir. Les vice-présidentes peuvent soulager le président, notamment en le remplaçant pour répondre aux sollicitations des médias.

Le secrétariat général le décharge aussi, en organisant des rendez-vous, en les préparant et en en assurant le suivi. Il le conseille, assure un certain nombre de services et élabore avec lui et les vice-présidentes des positions et autres stratégies. Le conseiller national de l'Oberland bernois reçoit uniquement une indemnité forfaitaire de 2500 francs par an pour ses frais.