Anticipez pour le 1er aoûtLes brunchs à la ferme partent comme des petits pains!
Valérie Passello
27.7.2023
À quelques encâblures de la fête nationale, nombreux sont les brunchs à la ferme qui affichent déjà complet. Pour ceux qui ne se seraient pas encore décidés, un site internet répertorie les exploitations agricoles proposant ce long et copieux repas venu d'Angleterre, mais désormais bien ancré dans la tradition helvétique.
Valérie Passello
27.07.2023, 15:00
27.07.2023, 15:15
Valérie Passello
De moins en moins de feux d'artifice, de plus en plus de brunchs: même les traditions de la fête nationale peuvent évoluer. Vevey, par exemple, a décidé d'abandonner les rosaces colorées de fin de soirée, écologie oblige.
Mais la ville vaudoise invite sa population à partager un petit déjeuner géant de 8h30 à 11h, avant d'attaquer la partie officielle du 1er août.
D'autres villes, comme Martigny en Valais, renoncent à leurs feux d'artifice pour des raisons de sécurité, à cause de la sécheresse et du danger d'incendie inhérent.
Trop chers pour la communauté, bruyants, effrayants pour la faune domestique et sauvage: quelque soient les arguments, les feux d'artifice n'ont plus vraiment la cote en 2023. Une initiative a même été lancée pour les limiter.
L'explosion des brunchs
À défaut de s'en mettre plein les mirettes donc, les Suisses peuvent par contre s'en mettre plein la panse. Si les brunchs à la ferme étaient encore une curiosité il y a une trentaine d'années, la pratique s'est désormais bien ancrée parmi les traditions du 1er août.
En 1993, l'Union suisse des paysans lançait l'idée, afin de promouvoir les produits issus de l'agriculture locale. Et la population n'a eu aucun mal à adopter ce nouveau rendez-vous. Aujourd'hui, près de 300 familles d'agriculteurs de tout le pays invitent la population à «bruncher» chez elles le jour de la fête nationale.
À quelque jours du 1er août, beaucoup de fermes participantes affichent déjà complet, mais il reste encore des places, comme l'indique le site paysanssuisses.ch, qui détaille également le programme et les tarifs pour chaque lieu où un brunch est organisé. Il est conseillé aux intéressés de s'inscrire rapidement.
Une tradition «suisse», so british...
Pour mettre l'eau à la bouche des plus hésitants, les Paysannes & paysans suisses écrivent sur leur site internet: «Tous les brunchs ont un point commun: les buffets copieux présentés avec soin, composés de produits faits maison et régionaux, et servis dans une atmosphère bucolique à nulle autre pareille. Impossible de faire plus suisse».
Soulignons toutefois que le mot brunch est une contraction des mots anglais «brunch» et «lunch» (petit déjeuner et dîner): pas très suisse, comme nom...
En fait, ce terme aurait été inventé par le journaliste britannique Guy Beringuer, afin de décrire non sans une pointe d'humour «un repas pour ceux qui sont trop fatigués pour se lever pour le petit-déjeuner et trop sobres pour se coucher pour le dîner»...
Les sources divergent quant à l'origine exacte de cette tradition. D'aucuns disent qu'elle aurait vu le jour aux Etats-Unis avant d'arriver au Royaume-Uni, d'autres estiment que la pratique est née en Angleterre. Mais tous s'accordent à dire qu'elle a vu le jour au 19ème siècle, sous l'impulsion des fêtards d'alors.
Très vite adopté dans les pays anglo-saxons, le brunch a commencé à se démocratiser en France dans les années 1980. La Suisse a suivi le mouvement.
Et aujourd'hui le brunch -en tout cas celui du 1er août- s'est donc si bien implanté que même nos conseillers fédéraux aiment à s'y rendre.
Cette année par exemple, Elisabeth Baume-Schneider fera pitance avec les Schwytzois au brunch à la ferme à Muotathal, alors que Guy Parmelin a opté pour celui du Lac Noir, dans le canton de Fribourg.