Scrutin sans suspense Les Biélorusses appelés à élire leur président

ATS

26.1.2025 - 06:44

Les Bélarusses ont commencé dimanche à voter pour l'élection présidentielle, destinée à réélire pour un septième mandat consécutif Alexandre Loukachenko, en l'absence de toute opposition tolérée. L'autocrate assumé est au pouvoir depuis 1994.

Le président bélarusse sortant Alexandre Loukachenko est assuré de remporter le scrutin en l'absence de toute opposition tolérée.
Le président bélarusse sortant Alexandre Loukachenko est assuré de remporter le scrutin en l'absence de toute opposition tolérée.
ATS

Keystone-SDA

Depuis 08h00 locales (06h00 en Suisse), les électeurs se rendent aux urnes pour un scrutin sans suspense, a constaté un journaliste de l'AFP à Minsk. Les détracteurs de M. Loukachenko, 70 ans, et les ONG de défense des droits fondamentaux ont déjà qualifié cette élection de mise en scène.

Avec cette présidentielle, le dirigeant entend poursuivre son règne, pour au moins cinq ans de plus, à la tête de cette ex-république soviétique frontalière de l'Union européenne, de l'Ukraine et de la Russie.

Au cours de son sixième mandat, Alexandre Loukachenko a complètement étouffé toute dissidence après des manifestations inédites l'ayant visé en 2020, se rapprochant depuis lors de Moscou, jusqu'à prêter à l'armée russe son territoire pour envahir l'Ukraine en 2022.

La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kalla a affirmé samedi que M. Loukachenko «n'a aucune légitimité». «Il se renommera lui-même dans une nouvelle mascarade d'élection. C'est un affront à la démocratie"», a-t-elle ajouté sur le réseau social X.

Plus de 1200 prisonniers politiques

Des députés du Parlement européen ont, eux aussi, appelé à ne pas en reconnaître les résultats, d'autant que le précédent scrutin, en 2020, avait été suivi de la répression sans merci d'un mouvement de contestation inédit.

Soutenu par son allié russe Vladimir Poutine, M. Loukachenko, un temps fragilisé, avait réussi à consolider son pouvoir à coups d'arrestations, de violences et de longues peines de prison visant opposants, journalistes, employés d'ONG et simples manifestants.

Selon l'ONU, plus de 300'000 Bélarusses, sur une population de neuf millions, ont fui leur pays pour des raisons politiques, principalement vers la Pologne. Les organisations de défense des droits humains estiment que le pays compte toujours plus de 1200 prisonniers politiques détenus dans des conditions difficiles.

Face à cette répression, les Occidentaux ont imposé de lourdes sanctions au Bélarus, conduisant Alexandre Loukachenko à accélérer son rapprochement avec le Kremlin, abandonnant son jeu d'équilibriste entre Moscou et l'Occident.