De nouvelles manifestations, parfois émaillées d'incidents, ont eu lieu mardi au Chili pour maintenir la pression sur le gouvernement du président Sebastian Pinera. C'est le onzième jour d'un mouvement de contestation inédit contre les inégalités socio-économiques.
Environ 10'000 personnes, selon les autorités locales, se sont rassemblées sur l'emblématique Plaza Italia, dans le centre de Santiago, après un appel lancé sur les réseaux sociaux. «Pinera démission» pouvait-on lire sur une large banderole déployée par les manifestants.
Comme la veille, des incidents isolés ont éclaté aux abords du rassemblement entre protestataires et forces de l'ordre, lorsque des manifestants, mobilisés sous le mot d'ordre «Marquons l'histoire devant La Moneda» ont tenté de se diriger vers le palais présidentiel, protégé par un large périmètre de sécurité.
Lundi, de violents heurts entre manifestants et forces de l'ordre avaient déjà eu lieu en marge d'une manifestation dans la zone, quelques heures après le renouvellement par le chef de l'Etat d'une partie de son gouvernement.
Large soutien populaire
Des commerces avaient été pillés, tandis qu'un violent incendie avait touché un immeuble, rappelant les violences qui avaient éclaté aux premiers jours de la contestation le 18 octobre.
«Il ne s'agit pas de gens qui veulent la justice sociale, qui veulent que les choses aillent mieux, ce sont des gens qui veulent la destruction, le chaos», avait réagi la porte-parole du gouvernement.
D'autres manifestations ont lieu à Valparaiso (centre), siège du Parlement, et Concepcion, selon les médias locaux.
Le sous-secrétaire à l'intérieur, Rodrigo Ubilla, a souligné une recrudescence des actes violents de type incendies, pillages et saccages, passés de 21 à 89 entre dimanche et lundi dans tout le pays.
Selon une enquête de l'université catholique de Temuco, 94% des personnes interrogées se sont déclarées favorables aux revendications sociales portées par les manifestants et deux tiers d'entre elles (68%) ont affirmé avoir participé à des rassemblements de protestation, y compris dans des quartiers de la classe moyenne de la capitale.
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