François Hollande prévient«Ce n'est pas la paix que Trump prépare, c'est la capitulation de l'Ukraine»
AFP
17.11.2024
Le président élu des Etats-Unis Donald Trump, qui a promis de mettre fin en 24 heures au conflit entre Kiev et Moscou, prépare en fait la «capitulation de l'Ukraine», ce qui serait «insupportable pour les Ukrainiens» et une «humiliation» pour les Européens, a mis en garde dimanche l'ancien président français François Hollande.
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17.11.2024, 16:06
17.11.2024, 16:15
Marc Schaller
Ce que Donald Trump «dit, même avec outrance, il le réalise avec excès», a commenté sur Radio J l'ancien chef de l'Etat, qui fut aux affaires en partie en même temps que le milliardaire américain, à la fin de son quinquennat à l'Elysée.
Sur le dossier ukrainien, Donald Trump «va cesser d'aider» Kiev, «ce qui va poser un problème de déséquilibre de force», prédit M. Hollande. Dans le cadre d'une conférence de paix, il va ensuite donner «à Vladimir Poutine tout le terrain qu'il a acquis» depuis les offensives russes de 2014 et de 2022, «et puis il dira aux Européens: +pour le reste, c'est à vous de garantir la sécurité de l'Ukraine, si vous le pensez nécessaire, et c'est à vous d'aider l'Ukraine pour sa reconstruction+», a ajouté l'ancien hôte de l'Elysée.
En somme, «ce n'est pas la paix qu'il (Donald Trump) prépare, c'est la capitulation de l'Ukraine», a-t-il estimé. «Laisser à Vladimir Poutine le bénéfice de la force contre le droit international, ce serait grave et même insupportable pour les Ukrainiens», et cela ferait craindre «d'autres offensives menées par la Russie dans les années qui viennent», a-t-il mis en garde.
«Epuiser les Ukrainiens, les impressionner»
L'attaque massive menée dimanche contre le réseau énergétique ukrainien - qui a fait par ailleurs au moins huit morts et une vingtaine de blessés - s'inscrit dans ce contexte, selon M. Hollande: «c'est pour épuiser les Ukrainiens, pour les impressionner», et les contraindre à «céder» lors de cette «fameuse négociation», a-t-il analysé.
Face à cette perspective, l'Europe, et particulièrement la France et l'Allemagne, doivent rester unies, a souligné M. Hollande, qui a appelé son successeur Emmanuel Macron à «prendre une initiative forte» avec le gouvernement allemand qui sortira des urnes en février. Alors que le chancelier Olaf Scholz a donné un «mauvais signal» en téléphonant vendredi à Vladimir Poutine, Paris et Berlin, a plaidé M. Hollande, devront parler d'une seule voix à partir de février, pour «faire front face à Donald Trump» et ne «rien céder à la Russie».