Fribourg-Gottéron participe pour la troisième fois à la Coupe Spengler. Pour le président Hubert Waeber, le rendez-vous de Davos est à la fois une affaire de cœur et une vitrine formidable.
Keystone-ATS s’est entretenu avec le président fribourgeois durant la récente pause internationale, soit avant le remplacement de l’entraîneur Pat Emond par Lars Leuenberger. Même si l’actualité de ces derniers jours n’est pas évoquée, le dirigeant singinois aborde des sujets qui comptent, notamment les raisons du départ de Christian Dubé et la bonne santé financière du club.
Pourquoi avoir attendu douze ans pour rejouer la Coupe Spengler?
«Comme membre fondateur, nous avons été engagés sur les premières éditions de la Ligue des Champions. A l’époque, il avait été estimé qu’il n’était pas judicieux de disputer durant une même saison la Ligue des Champions et la Coupe Spengler. Mais nous avons toujours formulé aux dirigeants davosiens notre souhait de rejouer la Coupe Spengler.»
Que peut apporter la Coupe Spengler à Fribourg?
«Nos deux premières participations avaient suscité un immense engouement. Par ailleurs, le rayonnement de la Coupe Spengler peut nous aider dans la recherche d’un nouveau sponsor ou dans le recrutement d’un joueur étranger.»
La Ligue des Champions était également à votre programme cette saison. N’avez-vous pas redouté de courir trop de lièvres à la fois?
«Non. Nous possédons un cadre élargi. L’idée aussi est de donner une chance à notre relève. Ces dernières saisons, Christian Dubé avait intégré plusieurs jeunes dans l’entraînement de la première équipe. Mais leur temps de jeu est resté modeste.»
Le départ de Christian Dubé a fait couler beaucoup d’encre...
«Christian Dubé mérite toute notre reconnaissance pour le travail accompli. Je suis un grand fan de Christian Dubé. J’apprécie sa personnalité et son management. Mais nous avons décidé de mettre un terme à l’expérience du double mandat, celui d’entraîneur et de directeur sportif. Avec Gerd Zenhäusern, nous avons trouvé le directeur sportif qui répond parfaitement à la philosophie du club. Nous avons alors décidé d’ouvrir une nouvelle page.»
Sans Christian Dubé?
«Nous voulions terminer le cycle avec Christian Dubé. Nous avons aussi trouvé un terrain d’entente avec Roger Rönnberg pour la place d’entraîneur à partir de la saison 2025/2026. La question était alors de savoir s’il fallait travailler encore une année avec Christian Dubé. Christian Dubé a toutefois trouvé que Gerd Zenhäusern aurait dû lui faire part de ses intentions plus tôt.»
Les turbulences sur le plan sportif traversées par le club affectent-elles ses finances?
«Non. Nos finances sont saines. J’ai toujours dit qu’il n’y aura pas un troisième «Sauvez Gottéron». La nouvelle patinoire nous offre une plus grande marge de manœuvre. Nous pouvons compter ainsi aujourd’hui sur le soutien de 640 sponsors. Aucun autre club en Suisse ne possède autant de sponsors. Par le passé, le club a investi avant tout dans la première équipe avec l’espoir de remporter enfin le titre. Malgré deux finales, nous n’y sommes pas parvenus. Nous sommes maintenant revenus aux fondamentaux, c’est-à-dire développer le club comme il se doit et mettre l’accent sur la relève.»
Pourquoi le hockey marche-t-il si bien à Fribourg?
«A Gottéron, nous avons l’avantage de ne pas être en concurrence avec un club de football. La patinoire est le carrefour des deux communautés linguistiques du canton, des jeunes et des moins jeunes, de l’ouvrier et du CEO. Il y a un véritable esprit de famille que nous nous attachons à cultiver.»