Point sur la pandémie AstraZeneca: tensions en Europe, l'Afrique du Sud vend ses doses

ATS

21.3.2021 - 20:31

Londres a réagi dimanche face aux menaces européennes de bloquer les exportations des vaccins AstraZeneca. L'Afrique du Sud a elle annoncé avoir vendu le million de doses de vaccins AstraZeneca en sa possession, après que son efficacité contre le variant sud-africain a été mise en doute.

Le Kenya a proposé de vacciner gratuitement le personnel des Nations unies. 
Le Kenya a proposé de vacciner gratuitement le personnel des Nations unies. 
KEYSTONE/Martial Trezzini

Le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace, a prévenu dimanche qu'il serait «contreproductif» pour l'Union européenne de bloquer les exportations du vaccin d'AstraZeneca/Oxford comme l'a menacé la présidente de la Commission européenne si l'UE ne recevait pas d'abord ses livraisons.

Le ministre a prévu sur la chaîne de télévision SkyNews que «cela compromettrait non seulement les chances de leurs citoyens d'avoir un programme de vaccination approprié, mais aussi de nombreux autres pays dans le monde et nuirait à la réputation de l'UE».

Prolongement en Allemagne

En Allemagne, plusieurs régions plaident pour une prolongation des restrictions anti-Covid en place actuellement dans le pays en raison de la troisième vague de la pandémie, selon un document obtenu dimanche par l'AFP, qui servira lundi de base de travail à une réunion prévue sur le sujet entre la chancelière Angela Merkel et les régions allemandes.

Des manifestations contre les restrictions ont eu lieu samedi en Allemagne, mais aussi au Royaume-Uni en Bulgarie et en Autriche.

Le sommet de l'Union européenne de jeudi et vendredi à Bruxelles se déroulera en visioconférence, à cause de l'accélération de la troisième vague de la pandémie en Europe. Le sommet portera notamment sur la désorganisation de la réponse de l'UE à la pandémie.

L'Afrique du Sud vend ses doses

L'Afrique du Sud a vendu le million de doses de vaccins AstraZeneca en sa possession, qui seront distribués à quatorze pays africains, a annoncé dimanche son ministre de la Santé.

Le pays africain officiellement le plus touché par la pandémie avait reporté mi-février sa campagne d'immunisation contre le Covid-19, prévue initialement avec AstraZeneca, après que l'efficacité de ce vaccin avait été mise en doute contre le variant local du virus.

Pretoria avait annoncé dans la foulée son intention de proposer ces doses à l'Union africaine.

Zweli Mkhize se félicite, dans un communiqué, de «pouvoir annoncer que la vente des vaccins AstraZeneca que nous avions achetés a été conclue».

Vaccination du personnel de l'ONU

Le Kenya a proposé de vacciner gratuitement le personnel des Nations unies. Les Nations unies ont défendu dimanche leur décision d'accepter des vaccins gratuits contre le Covid-19 pour son personnel au Kenya, même si Nairobi n'a pas fini de vacciner les populations les plus fragiles du pays.

Cette offre, confirmée par des sources diplomatiques et au sein des Nations unies, intervient alors que le Kenya lutte contre une virulente troisième vague de contaminations et a enregistré la semaine dernière un chiffre record de décès quotidiens.

Le bureau des Nations unies à Nairobi (UNON), qui emploie environ 20'000 personnes, a indiqué avoir accepté que le gouvernement leur offre des doses du vaccin AstraZeneca en précisant que seules les personnes les plus à risques seraient éligibles. Le Kenya est encore au début de sa vaccination pour les travailleurs les plus exposés au virus.

Baisse des dépistages du VIH

La Française Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine et présidente de l'association Sidaction, pointe un impact «important» de la crise sanitaire sur la lutte contre le VIH. «Sur l'année écoulée, les dépistages ont chuté jusqu'à 50 % dans certains pays», selon la virologue dans le Journal du dimanche (JDD).

Des projections de l'Onusida (le programme des Nations unies sur le VIH) «font craindre des chiffres affolants: jusqu'à 300'000 cas d'infection de plus et jusqu'à 150'000 décès supplémentaires d'ici à 2022» dans le monde, ajoute-t-elle.

Festival en Inde

L'Inde craint que le festival religieux Kumbh Mela à Haridwar, l'un des plus importants au monde qui attire des millions de pèlerins hindous, ne relance l'épidémie de coronavirus dans le pays, a déclaré dimanche le ministère de la Santé.

Quelque 40 pèlerins et habitants locaux sont testés positifs chaque jour dans le cadre du festival, selon le ministère de la Santé. «Ce taux a le potentiel pour déclencher rapidement une hausse des cas étant donné la fréquentation du festival», a expliqué le ministère.

Le festival organisé dans l'Etat d'Uttarakhand, dans le nord de l'Inde, qui devait durer trois mois, ne durera cette année que 30 jours en raison des risques encourus, mais les pèlerins se massent sans porter de masques ni respecter la distanciation sociale.

Ce festival a déjà attiré quelque trois millions de pèlerins en une seule journée depuis son ouverture.

Quelque 50'000 tests antigéniques rapides et 5000 tests PCR y sont réalisés chaque jour. Or le ministère reconnaît que bien plus de tests PCR seraient nécessaires. L'Inde a enregistré près de 11,6 millions de cas de Covid-19, soit le deuxième pays le plus contaminé au monde, déplorant quelque 160'000 décès.

Plus de 2,7 millions de morts

La pandémie a fait plus de 2,71 millions de morts dans le monde depuis fin décembre, sur plus de 122 millions de contaminations confirmées, selon un bilan établi par l'AFP dimanche à 11H00 GMT. Les Etats-Unis sont le pays ayant enregistré le plus de décès (541'918), devant le Brésil (292'752) et le Mexique (197'827).

Ces chiffres sont globalement sous-évalués. Ils se fondent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sans inclure les réévaluations fondées sur des bases statistiques.