Berceau du christianismeA Bethléem, un Noël assombri par la guerre à Gaza
ATS
24.12.2024 - 23:41
Quelques centaines de fidèles se sont rassemblés dans et autour de l'Eglise de la Nativité dans la ville palestinienne de Bethléem, berceau du christianisme. Les célébrations de Noël y sont assombries pour la deuxième année consécutive par la guerre dans la bande de Gaza.
Keystone-SDA
24.12.2024, 23:41
ATS
Au Vatican, le pape François a ouvert «l'Année sainte» 2025 de l'Eglise catholique, grand pèlerinage international pour lequel plus de 30 millions de fidèles du monde entier sont attendus à Rome.
Devant un parterre d'évêques, de cardinaux et d'officiels, le jésuite argentin a ouvert la «Porte Sainte» de la basilique Saint-Pierre, symbolisant l'inauguration de ce «Jubilé ordinaire».
Il a ensuite présidé la messe de la nuit de Noël dans la basilique, au cours de laquelle il a invité les fidèles à penser «aux guerres, aux enfants mitraillés, aux bombes sur les écoles ou les hôpitaux», une allusion aux frappes israéliennes sur Gaza dont il avait dénoncé cette semaine la «cruauté», suscitant les protestations de la diplomatie israélienne.
La veille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait évoqué, avec «prudence», des «avancées» pour un accord sur les otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque sans précédent du Hamas palestinien en octobre 2023 sur le sol israélien, l'une des conditions pour un cessez-le-feu.
«Pas abandonner»
En attendant, Bethléem «limite» sa joie pendant les fêtes de Noël, explique Anton Salman, le maire de cette ville de Cisjordanie occupée, située à une dizaine de kilomètres seulement de Jérusalem, de l'autre côté du mur de séparation érigé par Israël.
«Nous n'avons pas mis de sapin, nous n'avons pas décoré les rues (...) Nous voulons (...) montrer au monde que la Palestine souffre toujours de l'occupation israélienne et de l'injustice», ajoute l'élu.
Un grand sapin se dresse normalement pour Noël sur la place de la Mangeoire attenante, mais comme l'an dernier, les autorités locales ont décidé de ne pas organiser de grandes célébrations.
La ville s'est animée en début d'après-midi avec un défilé de scouts, dont certains portaient des pancartes avec des messages tels que «Arrêtez le génocide à Gaza maintenant» et «Nos enfants veulent jouer et rire».
Derrière eux, le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa. «Je suis arrivé hier de Gaza. J'ai vu tout ce qui a été détruit, la pauvreté, le désastre. Mais j'ai aussi vu la vie, ils n'abandonnent pas. Vous ne devez donc pas abandonner non plus», a-t-il déclaré.
Un «Noël aux relents de mort»
Dans le petit territoire ravagé, des centaines de chrétiens sont réunis dans l'église de la Sainte-Famille, située dans la ville de Gaza (nord), à quelques encablures de la Méditerranée, pour la messe de la nuit de Noël.
«Ce Noël a des relents de mort et de destruction», témoigne George Al-Sayegh, qui a trouvé refuge pendant des semaines, pour échapper aux bombes, dans l'église grecque orthodoxe Saint-Porphyre. «Il n'y a aucune joie, aucun esprit de fête. On ne sait même pas si on survivra jusqu'au prochain Noël.»
En s'adressant mardi aux chrétiens, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est engagé, lui, à lutter contre les «forces du mal».
«Vous vous êtes tenus à nos côtés avec résilience, constance et force alors qu'Israël défend notre civilisation contre la barbarie», a ajouté M. Netanyahu, dont le pays se bat sur plusieurs fronts depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.