Yoann Richomme (Paprec Arkéa), qui s'est lancé en tête dans la remontée de l'océan Atlantique a légèrement creusé son avance sur Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) sur lequel il comptait 23,58 milles d'avance mardi au pointage de 19h00 (GMT+1).
Les deux navigateurs ont franchi le cap Horn à moins de dix minutes d'intervalle, Richomme passant en tête la dernière des trois marques symboliques de la course lundi à 00h27 (GMT+1), Dalin suivant à 00h36. Le duo de tête, bien parti pour pulvériser le record de l'épreuve que détient Armel Le Cléac'h depuis 2017, se tenait alors en moins d'un mille. Au pointage de 19h00, le Varois avait repoussé le Havrais à 23,58 milles.
Les deux skippers ont de nouveau affiché des moyennes sur 24 heures au-dessus des 20 noeuds et nettement supérieures au reste de la flotte. Mais Macif a sensiblement ralenti la cadence dans l'après-midi avant de reprendre une vitesse similaire à celle de Paprec Arkéa.
Jamais en dix éditions un marin engagé sur le Vendée Globe - a fortiori deux - n'avait mis aussi peu de temps pour rallier le cap Horn depuis les Sables d'Olonne (Richomme est passé après 43 jours 11 heures 25 minutes de navigation; en 2016-2017, lors de son tour du monde record, Le Cléac'h avait mis trois jours et demi de plus).
Et la tendance pourrait se confirmer. «A date, les scénarios de la remontée de l’Atlantique sont assez idylliques pour les leaders», a déclaré Christian Dumard, consultant météo de l’épreuve, qui estime que les deux hommes pourraient faire leur retour dans l'hémisphère Nord dès le 4 janvier.
Derrière, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), troisième à près de 641 milles nautiques de la tête, n'en a toujours pas terminé avec sa traversée du Pacifique mais pourrait croiser à son tour le cap Horn dans la matinée du jour de Noël.
Plus loin, Yannick Bestaven (Maître Coq V) a subi une avarie de voile durant la nuit de lundi à mardi, selon un communiqué de son équipe. «Alors qu'il progressait en 8e position dans 20 noeuds de vent, le système d'attache du Code 0 (une des voiles d'avant) a cédé, entraînant une perte du Code 0 dans l'eau. Après deux heures de manoeuvre, Yannick Bestaven a pu récupérer sa voile, déchirée et désormais inutilisable», a indiqué son équipe.
«Yannick va bien et a repris sa route, bien déterminé à regagner les places qu'il a perdues. Il tentera de réparer le système de hook quand les conditions lui permettront de monter au mât», conclut le communiqué. Bestaven a déjà chipé la 9e place à Paul Meilhat (Biotherm).
Justine Mettraux proche du top 10
Ce dernier pourrait également perdre sa 10e place. En effet, Justine Mettraux (Teamwork-Team Snef) n’est plus qu’à 10 milles nautiques en cette veille de Noël. La Genevoise, qui a passé le «Point Nemo» lundi, se trouve à 1’936 milles du leader.
De son côté, Alan Roura (Hublot) pointe au 20e rang, à 4’419 milles de la tête. Le Genevois a eu le droit à un «drôle de cadeau» puisqu’il a eu «des soucis de groupe électrogène», a indiqué son équipe sur son site. «Après 29 heures de travail dans sa cale à moteur, clés à la main et ballotté au gré des accélérations de son foiler toujours lancé à vive allure, le ronflement de son groupe électrogène s’est fait entendre.»
Troisième marin suisse en lice dans cet «Everest des mers», le Zurichois Oliver Heer (Tut Gut.) est 31e, à 5’679 milles du premier.
