Attaque de loupsEn colère, ils attachent un cadavre de génisse à la sous-préfecture
ATS
9.11.2024 - 18:10
Plusieurs dizaines d'agriculteurs ont exposé un cadavre de génisse tuée par une attaque de loups devant la sous-préfecture de Pontarlier (Doubs), pour protester contre le refus des services de l'Etat de réaliser des tirs de défense, ont annoncé la FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Doubs.
09.11.2024, 18:10
ATS
«Les attaques de loups s'enchaînent» mais «les éleveurs font face depuis des semaines au refus systématique des services de l'état de délivrer des autorisations de tirs de défense en dehors de 17 communes» consistant en une zone expérimentale, regrette la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) du Doubs.
Sollicitée par l'AFP, la préfecture du département n'a pas répondu dans l'immédiat.
Mais Florent Dornier, président de la FDSEA du Doubs, a indiqué avoir été reçu par le directeur adjoint de la Direction départementale des territoires (DDT). «Il a bien pris note de l'ensemble des revendications», a-t-il déclaré, mais n'a pas donné de réponse concrète aux éleveurs.
Ces derniers ont aussi fustigé les attaques en justice d'associations de protection de la nature contre les tirs. «Chaque génisse qui sera prédatée à partir d'aujourd'hui et qui ne bénéficiera pas d'un tir de défense simple finira devant la sous-préfecture», a conclu M. Dornier.
Deux loups abattus
Dans le Doubs, deux loups «en situation d'attaque» ont été abattus en août sur arrêté préfectoral.
Mais en juin, le tribunal administratif de Besançon avait annulé deux arrêtés préfectoraux autorisant des tirs contre le loup pour protéger des troupeaux, arguant que «le loup est une espèce protégée en vertu du droit européen» dont «la destruction est en principe interdite». Toutefois, la loi prévoit des dérogations pour prévenir des «dommages importants à l'élevage».
Le président de la Chambre d'agriculture du département voisin de la Haute-Saône avait appelé, fin septembre, les éleveurs de son département à s'armer et à «taper» illégalement des loups afin de protéger leurs troupeaux.
Cette prise de position avait entraîné des condamnations du préfet et de la ministre chargée de l'Environnement.
La France métropolitaine compte environ un millier de loups et le quota d'abattage est fixé à 19% de la population recensée par an. En 2022, les indemnisations pour des dégâts causés par les loups s'élevaient à quatre millions d'euros.