Alain Juppé pleure son «ami»Nicolas Florian, ancien maire de Bordeaux, est mort à 55 ans
AFP
26.1.2025
L'élu LR Nicolas Florian, maire de Bordeaux de 2019 à 2020 et présenté à l'époque comme le dauphin d'Alain Juppé, est décédé dimanche à 55 ans dans un hôpital de la ville, une disparition «brutale» qui a suscité une forte émotion.
AFP
26.01.2025, 19:43
26.01.2025, 20:25
Clara Francey
Sa famille a confirmé à l'AFP son «décès brutal» à l'hôpital dimanche, faisant part de son «immense douleur». «Il a fait un AVC assez massif vendredi en se rendant au bureau» et a été hospitalisé, a précisé à l'AFP une source proche de l'ancien maire, précisant que le décès était survenu «en fin de matinée» dimanche.
Figure de la politique locale et du parti Les Républicains en Gironde, Nicolas Florian avait été propulsé dans le fauteuil de maire lors du départ vers le Conseil constitutionnel de son mentor Alain Juppé, maire de Bordeaux pendant 22 ans, qui l'avait désigné comme son héritier.
«J'ai appris cette nouvelle avec stupeur et beaucoup de chagrin», a réagi Alain Juppé, interrogé par le quotidien régional Sud Ouest. «C'était quelqu’un de très proche. Il a été un équipier loyal pendant un quart de siècle (...) C'était plus qu'un équipier, c'était un ami.»
«Vieux compagnon»
Élu en mars 2019 par le conseil municipal, Nicolas Florian brigue en 2020 les suffrages des Bordelais mais il est battu par l'écologiste Pierre Hurmic, en dépit d'une alliance au second tour avec le camp macroniste conduit par Thomas Cazenave.
Il était, depuis, l'une des principales figures de l'opposition à la mairie de Bordeaux et appelait, en vue des municipales de 2026, à reconduire cette alliance entre Les Républicains et Renaissance dès le premier tour.
Son décès rebat les cartes des prochaines élections, où Thomas Cazenave, ex-ministre du Budget, fait désormais figure de principal opposant à Pierre Hurmic.
L'élu écologiste a fait part de sa «tristesse» après cette «brutale disparition», saluant dans un communiqué «la mémoire d'un homme politique déterminé».
«L'annonce de la disparition si brutale de Nicolas Florian nous bouleverse tous», a réagi de son côté le Premier ministre François Bayrou sur son compte X. «Maire à la suite d'Alain Juppé dont il était l'ami, il était une des voix les plus respectées de Bordeaux.»
L’annonce de la disparition si brutale de Nicolas Florian nous bouleverse tous. Maire à la suite d’Alain Juppé dont il était l’ami, il était une des voix les plus respectées de Bordeaux. Plus encore, il était homme de générosité et de bonté. Affection aux siens.
L'ancien Premier ministre Édouard Philippe, lui aussi juppéiste, a rendu hommage à «un vieux camarade, un vieux compagnon». Le maire du Havre s'exprimait dimanche lors d'un meeting régional de son parti Horizons à Bordeaux, où une minute de silence a été observée.
«Maire du quotidien»
Lot-et-Garonnais de naissance mais Bordelais depuis l'enfance, diplômé en droit des affaires, Nicolas Florian s'était fait les dents en politique en enchaînant les fonctions locales, d'abord comme assistant parlementaire d'un député RPR, puis à 25 ans comme élu à Villenave-d'Ornon en banlieue bordelaise.
Après des mandats à la métropole, au département, à la région, il était devenu l'adjoint aux Finances, aux Ressources humaines et à l'Administration générale d'Alain Juppé.
Lors du passage de témoin en 2019, il avait eu un peu plus d'un an pour tenter d'imposer sa marque face à ce qu'il qualifiait de «snobisme local» vouant Bordeaux aux grandes figures, de Jacques Chaban-Delmas (maire de 1947 à 1995) à Alain Juppé (1995-2004 puis 2006-2019).
Ce proche de Valérie Pécresse, jugé Macron-compatible, revendiquait un statut d'«homme de proximité» et de «maire du quotidien». Marié, père d'un enfant, il avait accueilli sur sa liste en 2020 Guillaume Chaban-Delmas, petit-fils de l'ancien Premier ministre de Georges Pompidou.
«Mon ami Nicolas Florian nous a quittés brutalement et c'est un choc», a réagi Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, sur X.
Mon ami Nicolas Florian nous a quittés brutalement et c'est un choc. Il avait sa ville de Bordeaux au coeur et continuait de vouloir la servir avec toute son énergie. Mes pensées les plus affectueuses vont à Hélène et Antoine, ainsi que tous ceux qui l'aimaient. pic.twitter.com/rPHaOlCfIb
Le ministre de l'Intérieur (LR) Bruno Retailleau a de son côté fait part de sa «stupeur». «Il manquera à Bordeaux, comme il manquera à la droite», a-t-il tweeté. L'ex-Premier ministre Michel Barnier a salué la mémoire d'un élu qui «aimait Bordeaux comme il aimait la France».
Nicolas Florian aimait Bordeaux comme il aimait la France. Je partage de tout cœur la grande peine de sa famille et de tous ses amis. pic.twitter.com/5Adnm57J7V