Procès des viols de Mazan «Il me dit qu'elle a apprécié, j'y retourne»

AFP

9.10.2024

L'un des accusés au procès des viols de Mazan a expliqué mercredi être retourné une seconde fois au domicile des Pelicot parce que le mari lui avait affirmé que son épouse avait «apprécié» la vidéo de sa première visite.

Ci-dessus, l'un des nombreux accusés au procès des viols de Mazan.
Ci-dessus, l'un des nombreux accusés au procès des viols de Mazan.
IMAGO/ABACAPRESS

AFP

Vincent C., 42 ans, s'est rendu en octobre 2019 et en janvier 2020 chez Gisèle et Dominique Pelicot, après avoir échangé en ligne avec ce dernier, a-t-il confirmé devant la cour criminelle de Vaucluse, où il est jugé aux côtés de 50 autres accusés, dont Dominique Pelicot.

Arrivé sur place, la première fois, à Mazan, cette petite commune du Vaucluse où résidait le couple, cet homme, alcoolique depuis l'adolescence et adepte du libertinage, est accueilli par le mari, qui lui aurait dit: «Viens, elle a pris son somnifère, on va aller la réveiller».

Comme le montre une vidéo diffusée à l'audience, devant la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon, et comme Vincent C. le reconnaît, Gisèle Pelicot, couchée sur le côté, reste inerte pendant que les deux hommes procèdent à des pénétrations.

«Je pensais être invité par le couple»

«Sur le moment, je trouve ça bizarre, mais je me sens en confiance, je pensais être invité par le couple. Jamais je ne me serais imaginé qu'il puisse faire ça à sa femme dans son dos», explique-t-il.

Trois mois plus tard, il discute à nouveau sur internet, sur le site coco.fr, avec Dominique Pelicot.

«Je lui fais remarquer que je suis déjà venu et que j'ai trouvé ça bizarre. Il me dit +Non, on a regardé la vidéo et elle a apprécié+. Ca a fermé les portes du doute», explique-t-il mercredi.

Il retourne donc à Mazan et, en même temps que Dominique Pelicot, il commet à nouveau plusieurs actes sexuels sur Gisèle Pelicot, toujours inerte et dont les profonds ronflements ne cessent pas, selon la seconde vidéo visionnée à l'audience.

«Je ne supporte pas ça!»

«Vous n'avez pas eu un flash que quelque chose n'allait pas ?», lui demande le président de la cour.

«En vérité, je ne réfléchis pas à ce moment-là», répond-il.

S'il reconnaît la matérialité des faits, Vincent C., a aussi répété mercredi qu'il n'admettait pas avoir eu l'intention de commettre un viol ou de l'avoir perçu comme tel sur le moment.

Pendant son interrogatoire Gisèle Pelicot est sortie de la salle: «Je ne supporte pas ça!».

Elle reviendra quelques minutes plus tard, au moment des vidéos, que l'accusé ne regardera pas. A quelques mètres de son ex-femme, Dominique Pelicot, dans le box des accusés, se cache le visage et se bouche les oreilles pendant la projection.