Le chef d'une station de ski«D'ici dix ans, une carte journalière coûtera entre 200 et 300 francs»
dmu/trad
9.10.2024
Les amateurs de ski pourraient bientôt devoir dépenser jusqu'à 300 francs pour une journée sur les pistes, selon Reto Gurtner, un professionnel du tourisme. Une prévision qui a suscité de vives réactions dans le secteur.
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09.10.2024, 20:23
09.10.2024, 20:35
Dominik Müller
Ce que l'on appelle la «tarification dynamique» est déjà monnaie courante dans les domaines skiables suisses. Comme pour les vols ou les réservations d'hôtel, des facteurs tels que la demande ou les conditions météorologiques sont décisifs dans les variations de prix. Réserver son forfait à l'avance permet souvent de profiter de tarifs plus avantageux.
Dans des stations de renom comme Flims-Laax, St. Moritz ou Zermatt, les forfaits à plus de 100 francs par jour sont déjà courants. Mais pour Reto Gurtner, chef de la Weisse Arena, une entreprise de services intégrée dans le secteur du tourisme et des loisirs basée dans les Grisons, ces prix restent insuffisants: «Le ski est aujourd'hui bien trop bon marché», a-t-il déclaré lors de l'émission «50:50» diffusée par la télévision romanche RTR et la Südostschweiz.
Le connaisseur des stations de ski prédit une augmentation significative des prix: «D'ici dix ans, un forfait journalier à Laax coûtera entre 200 et 300 francs.»
Selon lui, l'inflation, la hausse des coûts d'exploitation et la concentration de la clientèle dans les stations les plus élevées contribueront à une telle augmentation.
«Je ne pense pas que cela soit réaliste»
Berno Stoffel, directeur de Remontées Mécaniques Suisses, doute de ces prévisions. «Que les prix doublent ou triplent, je ne pense pas que ce soit réaliste», a-t-il déclaré à la SRF. Au cours des dix dernières années, les prix n'ont augmenté «que» de 15% en moyenne, «et nous pensons que cela va continuer».
Selon Christian Lässer, professeur spécialisé dans le tourisme à l'université de Saint-Gall, le changement climatique fera jouera un rôle déterminant à moyen terme. D'ici 20 à 30 ans, «les domaines skiables situés en altitude pourront profiter du changement climatique - aussi cynique que cela puisse paraître».