Procès du RN«C'est ma mort politique qui est réclamée», dénonce Marine Le Pen
AFP
15.11.2024
«C'est ma mort politique qui est réclamée», a considéré vendredi la cheffe de file de l'extrême droite française, Marine Le Pen, après la peine d'inéligibilité avec exécution immédiate qui a été requise contre elle par les procureurs lors du procès des assistants d'eurodéputés de son parti.
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15.11.2024, 21:41
Marc Schaller
Le parquet a également demandé, contre la triple candidate malheureuse à la présidentielle, cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme et 300.000 euros d'amende.
Les plaidoiries de la défense sont attendues lundi, avant un jugement du tribunal correctionnel qui doit être rendu début 2025.
«Ma survie politique, évidemment, va dépendre de la mise en œuvre de cette condamnation à la mort politique, avec exécution provisoire ou non», a estimé Mme Le Pen lors d'un entretien vendredi soir à la télévision française TF1.
«Et c'est, je crois, le but depuis le départ de cette opération qui a été lancée par un socialiste, M. (Martin) Schulz, (à l'époque) président du Parlement européen, en accord avec la socialiste Mme (Christiane) Taubira, ministre de la justice de l'époque» en France, a-t-elle poursuivi.
«Sentiment de révolte»
En évoquant un réquisitoire «outrancier» et «sans commune mesure avec le moindre réquisitoire du même type», la députée française a fait part d'un «sentiment de révolte», selon elle également ressenti par «des millions de Français», «et même au delà de mon propre camp politique, puisque l'indignation qu'a suscitée ce réquisitoire a traversé en quelque sorte toute la classe politique».
Ce réquisitoire est révoltant. Il est profondément outrancier et va jusqu'à demander la peine de mort politique avec exécution provisoire contre moi dans un dossier dont nous sommes innocents des faits qui nous sont reprochés. Nous n'avons violé aucune des lois françaises. pic.twitter.com/39WkIB1Z4q
De nombreuses personnalités politiques françaises, dont l'ex-ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin du parti du président Macron, ont fait part de leurs réserves quant à l'idée d'une condamnation à une peine d'inéligibilité avec effet immédiat.
«En réalité, je me suis rendu compte que ce n'était pas la justiciable qui était jugée, que c'était la cible politique qui était jugée», a encore protesté celle qui comparaît aux côtés de 24 autres prévenus, soupçonnés d'avoir embauché des assistants d'eurodéputés dont les missions n'étaient en fait qu'au seul bénéfice du parti d'extrême droite.
Interrogée quant à une volonté de «faire pression sur la justice», alors que son parti le Rassemblement national (RN) a notamment lancé une pétition en ligne pour protester contre ces réquisitions du parquet, Marine Le Pen a répondu «jamais de la vie».
«Mais il a bien fallu donner la possibilité à ceux qui étaient indignés (...) d'exprimer cette indignation, mais de la manière la plus pacifique qui soit, c'est-à-dire par l'intermédiaire d'une pétition», s'est-elle encore justifiée.