EnergiePlus aucune livraison de gaz russe à l'Europe via l'Ukraine
ATS
31.12.2024 - 17:23
Aucune livraison de gaz russe à l'Europe via l'Ukraine n'est prévue le 1er janvier, selon des données publiées mardi par l'opérateur ukrainien GTSOU. Cette annonce acte la fin du contrat russo-ukrainien de 2019 et des approvisionnements de plusieurs pays est-européens.
Keystone-SDA
31.12.2024, 17:23
31.12.2024, 18:21
ATS
Malgré l'invasion russe de l'Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine en février 2022, le géant d'Etat russe Gazprom fournissait toujours du gaz à l'Europe, notamment la Slovaquie, la Moldavie et la Hongrie, via un réseau de gazoducs sur le sol ukrainien.
Selon les chiffres publiés par GTSOU sur son site, les volumes prévus pour mercredi sont de zéro m3 et les livraisons cesseront tôt dans la matinée.
Conséquences sur le cours du gaz
Les conséquences de cet arrêt se sont directement fait sentir sur le cours du gaz européen, qui a franchi mardi après-midi la barre symbolique des 50 euros le mégawattheure, une première depuis plus d'un an.
L'hiver froid et une dépendance accrue au gaz naturel liquéfié (GNL), sensiblement plus cher, sont également les facteurs de cette hausse de prix qui pourrait affecter les factures de millions d'Européens.
Fico à Moscou
Ces dernières semaines, la Hongrie et la Slovaquie se sont plaintes de voir le robinet coupé au 31 décembre, sans réelles alternatives immédiates crédibles.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico, resté proche de Vladimir Poutine et dont le pays est très dépendant de l'approvisionnement en gaz russe, s'était rendu à Moscou le 22 décembre pour tenter de trouver une solution.
Ce déplacement surprise avait provoqué la colère de Volodymyr Zelensky, qui a accusé M. Fico de vouloir «aider Poutine».
En outre, le géant russe Gazprom avait annoncé samedi qu'il cesserait de livrer du gaz à la Moldavie à compter du 1er janvier, dans le contexte d'un différend financier avec cette ex-république soviétique qui vient de réélire une présidente pro-européenne.
Gazoduc TurkStream et méthaniers
Le contrat permettant l'approvisionnement de l'Europe en gaz russe via l'Ukraine, signé entre Kiev et Moscou en 2019, était jusque-là resté en vigueur malgré la guerre, profitant financièrement aux deux camps.
La décision de Kiev de ne pas le renouveler avait été déplorée par le Kremlin, amenant également son lot d'incertitudes pour les pays européens, historiquement importateurs de gaz russe malgré leurs efforts pour s'en affranchir depuis 2022.
Avec la fin du transit via l'Ukraine et plus de deux ans après le sabotage des tubes Nord Stream en mer Baltique, l'Europe ne sera désormais plus approvisionnée en gaz russe que par le gazoduc TurkStream, et son prolongement Balkan Stream. Elle importe par ailleurs du GNL russe par méthaniers.
Hongrie affectée marginalement
Le transit de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine représentait en 2023 14,65 milliards de mètres cubes, selon des chiffres officiels.
La Hongrie reçoit l'essentiel de ses importations de gaz russe via TurkStream et la fin du transit via l'Ukraine ne l'affectera que marginalement.