Bientôt en Suisse ?Attention en France : ces nouveaux radars détectent tout ou presque
Barman Nicolas
14.11.2024
En France, les radars intelligents devraient à l'avenir surveiller bien plus que de simples excès de vitesse. Une évolution qui pourrait coûter cher, peut-être même aux conducteurs suisses.
Martin Abgottspon
14.11.2024, 11:56
14.11.2024, 11:58
Barman Nicolas
Le gouvernement français prévoit une réforme importante de son système de contrôle routier avec l’installation de 4160 radars d'ici 2025. Ces dispositifs, équipés de technologies basées sur l'intelligence artificielle, seront capables de détecter plusieurs infractions simultanément.
Outre les excès de vitesse, ils cibleront également des comportements comme le non-respect des distances de sécurité, le non-port de la ceinture de sécurité ou l'utilisation du téléphone au volant.
Cette modernisation coûtera à la France 46,3 millions d'euros, mais les autorités s'attendent à un retour rapide sur investissement. En effet, le plan budgétaire anticipe une augmentation des contraventions, accompagnée de frais supplémentaires pour leur impression et leur envoi.
Sécurité ou argent ?
Ces mesures ne font pas l’unanimité. Le club automobile « 40 Millions d’automobilistes » critique vivement cette initiative, la qualifiant de « recul pour la sécurité routière ». Selon un porte-parole, « les nouveaux radars n’ont pas d’impact réel sur la sécurité routière, ils servent uniquement à des fins financières ».
D’autres inquiétudes concernent les erreurs potentielles des systèmes automatisés. Par exemple, un automobiliste temporairement écarté de la distance de sécurité par un véhicule en dépassement pourrait être injustement sanctionné. Cette logique purement automatique pourrait ainsi manquer de discernement humain.
Une approche différente en Suisse
En Suisse, ces dispositifs high-tech ne semblent pas à l'ordre du jour. Interrogée par blue News, la police cantonale de Zurich a indiqué : « De tels appareils de mesure basés sur l’IA ne sont pas prévus pour le moment. Nous ne commentons pas les équipements d’autres polices. »
Le canton de Berne partage cette position : « Il n’existe actuellement aucune réflexion sur l’utilisation de radars assistés par l’IA. »
Une question de temps ?
La Suisse pourrait-elle adopter un jour des systèmes similaires ? Les technologies automatisées présentent un potentiel pour fluidifier le trafic et renforcer la sécurité. Toutefois, elles soulèvent également des questions juridiques et éthiques : les sanctions automatiques sont-elles toujours justes sans intervention humaine ? Comment garantir que les infractions enregistrées visent bien les bons conducteurs ?
Pour l’instant, la Suisse préfère attendre que ces technologies gagnent en maturité et que leur efficacité soit clairement démontrée. En attendant, les radars traditionnels continuent de faire la loi sur les routes helvétiques.