Carlos Alcaraz, tenant du titre et récent vainqueur à Roland-Garros, et Jannik Sinner, nouveau no 1 mondial, seront les deux principaux favoris de Wimbledon, qui débute lundi. A moins que Novak Djokovic ne réussisse un «comeback» fantastique sur son gazon fétiche.
Il y a bientôt un an, Carlos Alcaraz triomphait pour la première fois au All England Club pour décrocher son deuxième titre du Grand Chelem. Novak Djokovic s'inclinait devant le gamin de Murcie au terme d'une finale épique en cinq sets qui a rappelé les grandes heures du «Big Three».
S'il a vécu des mois plus compliqués, la faute à certaines blessures causées par son style de jeu effréné, Alcaraz a montré à Roland-Garros qu'il était bien d'un calibre supérieur à ses prédécesseurs de la «Next Gen». Seul Jannik Sinner, qu'il a du reste battu dans une demi-finale un brin décevante, paraît vraiment capable de rivaliser avec lui.
L'Italien, devenu numéro 1 mondial à l'issue du tournoi parisien, demeure l'homme en forme de cette première partie de saison. En tête de la Race, lauréat de l'Open d'Australie, il a débloqué son compteur sur gazon en remportant le titre à Halle, alors qu'Alcaraz prenait la porte dès le 2e tour du Queen's dans le même temps.
En cas de duel – possible au stade des demi-finales – sur le gazon londonien, Sinner aura à coeur d'égaliser à cinq partout dans leurs affrontements. Les deux nouvelles vedettes du circuit masculin ont d'ailleurs déjà croisé le fer à Wimbledon, en 2022 (huitièmes de finale), et l'Italien s'était imposé en quatre sets.
Djokovic comme un phénix ?
Il paraît en revanche difficile d'imaginer Novak Djokovic disputer une dixième finale sur le Centre Court dimanche 14 juillet. Contraint au forfait avant son quart de finale contre Casper Ruud à Paris, le Serbe a subi une opération pour réparer son ménisque médial du genou droit.
Quelques semaines de convalescence lui ont toutefois suffi pour se remettre de cette intervention légère et s'il ne s'est pas retiré, c'est que «Nole» s'estime capable de «se battre pour le titre». Il convient aussi de rappeler que Taylor Fritz avait subi une opération similaire il y a trois ans après Roland-Garros et que l'Américain avait tout de même atteint le 3e tour à Wimbledon, où il avait été battu par Alexander Zverev.
L'Allemand, justement, peut-il quant à lui débloquer son compteur à Londres, là où il n'a jamais dépassé le stade des huitièmes de finale en sept participations ? Sans doute pas plus que ses contemporains Stefanos Tsitsipas, Andrey Rublev ou Casper Ruud, jamais vraiment à l'aise sur gazon.
L'Américain Tommy Paul et l'Australien Alex de Minaur, vainqueurs respectifs des tournois du Queen's et de Bois-le-Duc et le Polonais Hubert Hurcacz, finaliste à Halle, font eux partie des outsiders potentiels. Tout comme Daniil Medvedev, qui a bouclé son pensum sur terre battue et avait atteint le dernier carré l'an dernier à Wimbledon.
Chez les dames, l'incertitude
Dans le tableau féminin, l'incertitude n'a d'égale que le manque de suspense qui prévalait avant Roland-Garros, où Iga Swiatek n'a laissé aucune place au doute. Qui, en effet, avait prédit les deux derniers sacres de Marketa Vondrousova (2023) et d'Elena Rybakina (2022) sur le gazon londonien?
La no 1 mondiale polonaise n'y a jamais brillé, même si elle avait découvert les quarts de finale il y a un an. Sa dauphine au classement mondial, la Bélarusse Aryna Sabalenka, qui a atteint le dernier carré lors de ses deux dernières participations, semble en revanche plus à même d'aller au bout.
A moins que la Tunisienne Ons Jabeur, double finaliste malheureuse, ne vienne effacer ses crève-coeur. «Je pense tout le temps à Wimbledon et j’essaie toujours d’ajuster mon jeu pour mieux jouer et être meilleure sur le gazon», avait déclaré en mars dernier déjà, à Indian Wells, celle qui rêve de devenir la première femme du continent africain à triompher en Grand Chelem.
ATS