Opéré du genou droit il y a trois semaines à Paris, sans la moindre finale jouée depuis huit mois, Novak Djokovic ne pouvait imaginer manquer Wimbledon où il a été privé du titre l'an dernier et où il revient mardi avec un seul objectif : un huitième sacre.
Samedi, devant des médias surpris de le voir dans le tableau si vite alors qu'une blessure a provoqué son forfait avant son quart à Roland-Garros suivi d'une arthroscopie, le Serbe a pris les devants pour évacuer la question. «Je pense que nous allons directement parler de mon genou, ça nous fera gagner du temps pour les questions», a-t-il lancé en préambule.
La décision de se faire opérer a été prise «très vite», mais a fait craindre le pire au Serbe en vue de sa participation au tournoi le plus important à ses yeux. «Le simple fait de penser que je pouvais manquer Wimbledon ne me convenait pas. Je ne voulais pas avoir à gérer ça», a-t-il expliqué.
Alors, comme d'habitude, il a absolument tout mis en oeuvre afin d'être dans le tableau, mais pas seulement: «Je veux vraiment aller chercher le titre», a-t-il prévenu.
Les conseils de Fritz, Wawrinka, Vonn
Pour commencer, il a contacté des athlètes de haut niveau qui avaient subi le même genre de problème que lui: ses collègues du circuit Taylor Fritz, qui lui a dit qu'il avait pu jouer en Grand Chelem 21 jours après s'être blessé, et Stan Wawrinka, ainsi que l'ex-championne de ski Lindsey Vonn.
«Ils m'ont donné espoir dans le fait que si la récupération était bien menée, et si le genou répondait bien, ce qui est toujours imprévisible, alors j'avais une bonne chance de jouer Wimbledon», a-t-il expliqué.
Arrivé à Londres huit jours avant le début du tournoi, Djokovic a alors multiplié les entraînements, une genouillère enserrant son articulation opérée, en augmentant petit à petit la charge de travail jusqu'à y mettre une grand intensité les derniers jours face à des sparring partners comme Jannik Sinner, Frances Tiafoe, Daniil Medvedev, une double session avec Emil Ruusuvuori, et samedi Holger Rune.
De quoi lui permettre de vraiment tester son genou qui a «très bien répondu». Ce qui a permis au no 2 mondial de décider de jouer le tournoi.
Sans retenue
Et n'ayant eu «aucune alerte» durant sa semaine d'entraînement sur gazon, Djokovic assure qu'il débutera sa campagne vers un 25e titre du Grand Chelem sans la moindre appréhension, mardi contre le Tchèque Vit Kopriva, 123e mondial et issu des qualifications.
«Je ne me vois pas jouer en retenue, calculer ou être plus prudent dans mes déplacements. J'y vais à fond. Si je n'avais pas le sentiment d'être capable de le faire mardi, je ne serais pas là. Tous ces jours passés ici ne m'ont donné que des signaux positifs et m'ont amené à penser et sentir que j'étais capable d'aller au bout», a souligné le Djoker.
Aucune retenue physique, donc, et un mental gonflé à bloc malgré le risque pris à reprendre si vite. Même son épouse Jelena lui a demandé pourquoi il ne préférait pas se préparer sereinement pour les Jeux olympiques, l'un de ses derniers grands objectifs puisqu'il n'a encore jamais remporté l'or olympique en simple.
«La question est pertinente», a-t-il reconnu, en rappelant les 37 années que portent ses jambes et en reconnaissant que les médecins auraient préféré une période de récupération plus proche des six semaines. Mais là-encore, il en revient à l'effet Wimbledon.
«C'est du domaine du ressenti, de ce désir immense de jouer n'importe quel tournoi du Grand Chelem, mais surtout Wimbledon, a-t-il relevé. Je sais que les Jeux olympiques arrivent juste après sur une surface complètement différente (la terre battue de Roland-Garros, ndlr), je sais tout ça. Mais je ne pense qu'à Wimbledon.»