La fête aurait pu être belle. La seule présence de Roger Federer est un gage de réussite pour les organisateurs du Geneva Open, dont la sixième édition démarre dimanche. Mais la quasi absence de public vient quelque peu ternir un tableau à l'esquisse idyllique.
L'engouement aurait été énorme. Roger Federer n'avait jusqu'ici jamais répondu aux appels du pied du directeur du tournoi Thierry Grin et de son équipe. Le public genevois, qui a porté Stan Wawrinka à deux titres au Parc des Eaux-Vives (2016, 2017), aurait réservé un accueil royal au meilleur joueur de l'histoire.
Mais, restrictions sanitaires obligent, seuls 100 spectateurs par jour sont admis sur le site du tournoi. Aucun billet n'a finalement été mis en vente, et seuls les invités des sponsors auront donc le privilège d'assister au retour du circuit ATP sur la terre battue genevoise après l'annulation de l'édition 2020.
Du côté des médias, ce n'est guère mieux. Certes, les journalistes auront l'occasion de participer aux conférences de presse virtuelles du Maître depuis les quatre coins du monde. Mais la salle de presse ne peut accueillir que dix journalistes privilégiés, alors que les demandes des médias suisses ont explosé ces dernières semaines.
C'est donc dans un presque huis clos que Roger Federer renouera avec la compétition, deux mois après un «come-back» peu concluant à Doha. Le Bâlois de bientôt 40 ans avait alors manqué de fraîcheur, lui qui avait dû enchaîner deux matches en l'espace de 24 heures après plus d'une année sans compétition.
L'homme aux 20 titres du Grand Chelem, qui avait manqué une balle de match dans son quart de finale face à Nikoloz Basilashvili, ne subira pas le même «traitement» à Genève. Son entrée en lice est programmée mardi à 18h, son quart de finale jeudi à la même heure, à chaque fois en direct sur la RTS qui produira les images du tournoi.
Roger Federer devrait ensuite enchaîner les matches, la finale restant prévue le samedi 22 mai malgré le report de Roland-Garros. Mais le conditionnel est plus que jamais de mise. La concurrence s'annonce féroce, avec une dizaine d'autres membres du top 50 inscrits, et son 1er tour n'aura donc rien d'une sinécure.
711 jours après
Le Bâlois n'aura plus joué le moindre match sur terre battue depuis... 711 jours lorsqu'il foulera le court central genevois mardi en début de soirée. Sa dernière sortie sur cette surface avait eu pour cadre la demi-finale de l'édition 2019 de Roland-Garros, perdue en trois sets face à Rafael Nadal.
Forfait pour l'entier de la saison sur terre battue tant en 2017 qu'en 2018, Roger Federer n'a en fait disputé que 11 matches – tous au printemps 2019 – sur cette surface depuis sa première longue pause forcée de 2016. Il a beau être «né» tennistiquement sur l'ocre, ses automatismes y sont forcément quelque peu rouillés.
Même s'il ne faut jurer de rien avec un tel champion, il est difficile d'imaginer Roger Federer succéder à Alexander Zverev au palmarès du tournoi. Il poursuivra sa reconstruction dans un Geneva Open qui sera également le théâtre des premiers pas du champion junior de Roland-Garros Dominic Stricker sur l'ATP Tour.
Le Bâlois espère y disputer un maximum de matches afin de reprendre peu à peu confiance. Le but sera le même à Roland-Garros, où il en saura plus sur sa résistance physique avec des matches au meilleur des cinq sets. Et où il espère monter en puissance dans l'optique de son grand objectif de la saison, Wimbledon (28 juin-11 juillet).