Le président de la Serbie Aleksandar Vucic a dénoncé jeudi «une chasse politique» contre Novak Djokovic, dont le visa a été annulé par les autorités australiennes. Le père du joueur a estimé que son fils, comme Jésus, a été «crucifié».
A Belgrade, des centaines de personnes se sont réunies à l'appel du père de Novak Djokovic, Srdjan, pour soutenir le no 1 mondial, superstar dans son pays. «Ce qui n'est pas fair-play, c'est la chasse politique à laquelle participent tous, à partir du Premier ministre d'Australie, prétendant que les règles sont valables pour tous», a déclaré le président Aleksandar Vucic à la presse.
Les autorités serbes, a-t-il souligné, font «tout leur possible» pour aider Djokovic, précisant que Belgrade a contacté à deux reprises l'ambassadeur d'Australie en Serbie et que la Première ministre Ana Brnabic doit s'entretenir avec une haute responsable du ministère australien de l'Immigration et des Frontières.
«Un soutien, pas de la violence»
Belgrade entendait demander aux autorités australiennes de permettre à Djokovic de loger dans la maison qu'il avait louée pour l'Open d'Australie et non dans l'hôtel qui sert de centre de rétention, où il se trouve actuellement et que M. Vucic a qualifié «d'infâme au sens propre du terme».
«Je crains que cette sorte d'acharnement politique sur Novak va se poursuivre, car quand vous ne pouvez pas vaincre quelqu'un alors vous vous tournez vers ce genre de choses», a-t-il ajouté.
De son côté, le père du joueur, Srdjan Djokovic, a insisté devant les manifestants à Belgrade sur le fait qu'il demandait «un soutien (à son fils), pas de la violence».
«Novak crucifié»
«Il a rempli toutes les conditions nécessaires à son entrée et sa participation au tournoi qu'il aurait remporté bien sûr. Car il s'agit de Novak, le meilleur joueur de tennis et sportif du monde», avait-il auparavant déclaré lors d'une conférence de presse.
«Jésus a été crucifié et soumis à beaucoup de choses, mais il a tenu et est encore vivant parmi nous. Novak est lui aussi crucifié de la même manière, lui le meilleur sportif et homme du monde. Il tiendra bon», a estimé Djokovic senior.
Durant la manifestation, nombre de manifestants brandissaient des drapeaux serbes mais aussi des pancartes. «Ils ont peur du meilleur, stop au corona-fascisme», lisait-on sur l'une d'entre elles.
Les habitants de la capitale avaient des opinions mitigées sur le périple de Novak Djokovic. «Ils (les Australiens, ndlr) ne laissent pas entrer les gens d'un autre continent qui ont ne serait-ce que de la boue sur leurs chaussures, et encore moins quelqu'un qui n'a pas été vacciné. Je ne sais pas à quoi Novak s'attendait», a déclaré à l'AFP Mihailo Kljajic, un stewart de 29 ans.
ATS