A deux semaines des Championnats du monde de Saalbach, Kitzbühel sonnera-t-il le grand réveil d’un ski autrichien en crise? Il est permis d’en douter.
L’équipe masculine de Marko Pfeifer aborde le rendez-vous du Hahnenkamm sans avoir remporté une seule des vingt épreuves disputées cet hiver. Les cinq places sur le podium obtenues lors de ces vingt courses ne peuvent pas occulter un terrible constat. L’équipe d’Autriche traverse bien la période la plus sombre de son histoire.
En descente, la discipline reine, les Autrichiens n’ont signé que trois places dans le top-10 en quatre courses, dont deux par Vincent Kriechmayr, le seul skieur autrichien classé parmi les 35 premiers du général de la Coupe du monde avec son neuvième rang. Comble de malchance pour les «Aigles», le double Champion du monde 2021 sera forfait ce week-end à Kitzbühel après sa chute à Wengen. Touché au genou droit, il a engagé une course contre la montre pour pouvoir disputer les Championnats du monde dont les trois coups seront donnés le 4 février.
«Je ne suis pas un magicien»
Vincent Kriechmayr sur le flanc, Marko Pfeifer guidera ce week-end à Kitzbühel des skieurs qui n’ont encore jamais gagné sur le front de la Coupe du monde malgré un vécu certain. «Une place dans les cinq premiers pour certains de nos descendeurs ne serait qu’un pur hasard», raille Hermann Maier, la légende du ski autrichien. «Je ne suis pas un magicien», concède quant à lui Marko Pfeifer pour souligner combien sa tâche est ardue.
A Wenger, Otmar Striedinger fut le meilleur Autrichien en descente avec un 17e rang à 2’’39 de Marco Odermatt. Après le week-end dans l’Oberland, Otmar Striedinger a affirmé qu’il serait judicieux de ne plus lire les journaux face aux torrents de critiques auxquels son équipe doit faire face...
Une lueur d'espoir
Il y a toutefois une lueur d’espoir dans cette équipe d’Autriche en la personne de Stefan Eichberger. Le skieur de 24 ans a pris la sixième place de la descente de Val Gardena avec le dossard 56. Mardi à Kitzbühel, il a signé le deuxième chrono de l’entraînement, le quatrième mercredi. Stefan Eichberger fait naître ainsi un fol espoir, démesuré presque, celui de battre la formidable armada suisse.
Mais pour Hermann Maier, le mal est incurable. En 2013 déjà, «Herminator» avait déploré la politique de sa fédération qui concentrait, à ses yeux, trop de moyens sur une individualité comme Marcel Hirscher. «Hirscher a réussi une carrière magnifique, mais il n’y a pas eu de transmission, explique-t-il. Aucun entraînement commun entre les jeunes et lui. Alors que la relève aurait eu beaucoup à apprendre d’un champion comme Marcel Hirscher.»