Skieurs pros interdits de glacier Les réactions à la «vengeance» de Zermatt

blue Sport - CF

17.4.2024

Après l’annonce choc mardi de Zermatt d’interdire l’accès à son glacier aux skieurs du Cirque blanc cet été, les réactions ont plu. En Suisse comme ailleurs.

Privée de Coupe du monde la saison prochaine, la station de Zermatt a décidé d'interdire l’accès à son glacier aux skieurs du Cirque blanc cet été.
Privée de Coupe du monde la saison prochaine, la station de Zermatt a décidé d'interdire l’accès à son glacier aux skieurs du Cirque blanc cet été.
KEYSTONE

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L’annonce a fait l’effet d’une bombe mardi : les skieurs pro, suisses comme étrangers, ne pourront pas s'entraîner sur le glacier de Zermatt cet été. Et ce, alors qu'il s'agit de «l’unique possibilité de se préparer pour la vitesse en Europe», comme le rappelle Patrice Morisod dans les colonnes du «Nouvelliste».

Une décision qui sent bon la vengeance quand on sait qu'elle intervient moins d'un mois après que la station valaisanne ait été rayée du calendrier de la Coupe du monde de ski alpin la saison prochaine.

«C’est une réponse cinglante de Zermatt à ce qui a été fait. La station du Haut-Valais a rappelé qu’elle ne pouvait pas être attaquée impunément», estime Patrice Morisod, ancien entraîneur de Coupe du monde.

«Ce n’est pas de la vengeance», a pourtant assuré le directeur des remontées mécaniques de Zermatt Markus Hasler au quotidien valaisan. «Quand vous lancez un produit, d’un point de vue économique, il faut regarder de quelle manière le marché réagit, à savoir les athlètes et les entraîneurs. Apparemment, le produit ne plaisait pas, puisqu’ils n’ont fait que de le critiquer. Dans ces cas-là, on retire le produit du marché», s'est-il défendu.

Trouver des solutions alternatives

Des explications qui n'ont pas vraiment convaincu. «Cette décision de Zermatt frise le chantage. Mais je ne vais certainement pas me laisser influencer par cela. Les annulations des deux dernières années ont montré que Zermatt-Cervinia n'était pas l'endroit idéal pour accueillir le coup d'envoi de la Coupe du monde de vitesse. Et je continuerai à partager et diffuser cette opinion», a assuré le chef du ski alpin allemand Wolfgang Maier au «Blick».

Selon Sepp Brunner, chef des descentes autrichien que le «Blick» a également contacté, Zermatt s'est fabriqué un autogoal. «Ces dernières années, ce sont clairement les Suisses qui étaient en pole position sur la piste d'entraînement de descente à Zermatt. Nous, les Autrichiens, n'y avons pas fait un seul entraînement de descente l'été dernier. Cet avantage est maintenant retiré à Swiss-Ski par les Zermattois», évalue-t-il.

Mais alors, qu'en disent les Suisses ? «Nous regrettons énormément la décision de Zermatt Bergbahnen AG. Zermatt est un partenaire éminemment important pour Swiss-Ski et a pris de plus en plus d'importance en tant que lieu d'entraînement», explique le directeur général de Swiss-Ski, Walter Reusser, dans un communiqué.

Avant de poursuivre : «Nous allons maintenant devoir trouver des solutions alternatives, du moins pour cette année. Nous devons maintenant analyser tranquillement les conséquences de cette décision pour la préparation de la saison prochaine. En même temps, nous allons nous engager à fond pour améliorer la situation actuelle à Zermatt».