Les slalomeurs ne sont pas parvenus à répondre aux attentes dimanche aux Mondiaux de Courchevel-Méribel. Ramon Zenhäusern, Daniel Yule, Loïc Meillard et Marc Rochat ont échoué dans leur mission. «Si seulement je savais pourquoi il y a des jours avec et sans…», s’est alors interrogé le skieur de La Fouly.
Encore raté ! Les slalomeurs suisses ont failli dans leur course à la médaille. Loïc Meillard est parti à la faute après seulement quelques portes sur le tracé initial, alors que Ramon Zenhaüsern et Daniel Yule se sont montrés trop prudents. Par la suite, les deux Valaisans ne sont pas parvenus à refaire leur retard sur la piste de l’Eclipse, terminant respectivement aux 9e et 24e rangs.
Contrairement à ses trois compatriotes qui avaient «le poids de la nations sur les épaules», Marc Rochat n’a pas à rougir de sa performance (14e) pour sa grande première à ce niveau. Le Vaudois, qui a ressenti «beaucoup de plaisir», entend «prendre tout» de cette expérience.
Avec cette nouvelle désillusion collective, la Suisse est toujours à la recherche du successeur de Silvan Zurbriggen en slalom. La dernière breloque dans la discipline aux Championnats du monde remonte à 2003, lorsque le Valaisan s’était adjugé l’argent à St-Moritz. «Je suis désolé que nous vous ayons déçu», a ainsi lancé Zenhäusern en zone mixte. Réactions.
12e de la première manche
Ramon Zenhäusern
«C’est une grosse déception, mais c’est le sport et surtout le slalom où tout peut arriver très vite. Tout le monde ou presque peut monter sur le podium. C’est une discipline de psychopathe. J’ai perdu trop de temps en première manche. J’ai été trop timide dans le premier mur. Pour le reste, ce n’est pas du ski horrible.»
«Pourquoi on ne répond pas présent sur les grands rendez-vous ? C’est dur à dire, mais c’est aussi dans la tête. Je ne sais pas si c’est ça l’explication. Mais regardez le podium du jour : il y a les dossards 17 (Alex Vinatzer) et 24 (AJ Ginnis) sur le podium. Tout peut arriver.»
«Personnellement, je ne vais pas baisser la tête parce que je n’ai pas gagné une médaille. Je suis parti avec le dossard 25 en début de saison. Je suis revenu pas après pas, j’ai montré une belle saison et ça fait partie du jeu. Il faut savoir aussi rester calme et remercier chaque instant que j’ai déjà pu vivre cette année. Il faut continuer à travailler et rester positif. Je ne vais pas pleurer après une course ratée.»
15e de la première manche
Marc Rochat
«Il y a quand même un petit goût d’amertume. Malheureusement, je me trompe un peu de rythme sur le haut du tracé, qui est en réalité la section qui me convenait le mieux en raison de la pente. Je fais un bas correct. Au final, je finis 14e mais je suis à quatre dixièmes de la médaille aux Mondiaux. Ce n’est pas dégueulasse non plus.»
«La course débute toujours en deuxième manche. Aujourd’hui, on en a la preuve : Kristoffersen, qui était derrière moi sur le premier tracé, gagne la course. Rien n’est jamais joué et c’est ce que j'avais en tête au départ. J’étais détendu, tranquille. Je ne vais pas dire que j’ai eu beaucoup de plaisir sur les premières portes, mais dans l’ensemble c’était cool. Je prends tout de cette expérience. Je me bats à nouveau contre les meilleurs de la planète, je démontre une fois de plus que j’en suis capable. Rien que pour ça, c’est chouette.»
22e de la première manche
Daniel Yule
«J'ai bien remarqué que Loïc (Meillard) était sorti assez tôt dans la première manche. Mais ce n'est pas du tout une excuse. Je n’en ai pas aujourd'hui. C'était juste une journée où j'étais tellement à l'envers qu'il manquait de tout. Mais c'est comme ça, c'est le slalom. Au final, pour une journée où tout a vraiment été de travers, je crois que je suis à moins de deux secondes (+1’’77) du vainqueur. On voit que ça peut aller tellement vite... Mais aujourd'hui, c’est une journée sans.»
«Le seul point positif est que c’était tellement mauvais que je ne peux même pas me dire qu’il manquait un petit détail ici ou là. Aux Jeux olympiques de Pékin, je manque la médaille pour 16 centièmes. Ici, c’est pour un wagon. C’est le slalom, il faut que je relève la tête car il y a encore de belles choses à jouer.»
Eliminé en première manche
Loïc Meillard
«Je me fais surprendre par la neige - de le façon dont elle réagit sous le ski - à la deuxième porte. Ça m’éjecte et m’envoie loin de la troisième. Quand c’est gelé comme cela, aucune chance d’aller chercher la suivante. Je ne crois pas que ma sortie influence les autres Suisses. Théoriquement, Daniel (Yule), qui part juste derrière, n’a aucune info. Il ne savait même pas que j’étais sorti après trois portes. Chacun fait sa ligne.»
«Si je bouillonne à l’intérieur ? Non, mais c’est clair que voilà… c’est dommage. Après, on ne peut qu’en rire quand on fait trois portes. Il n’y a pas d’autre chose à faire. C’est décevant de ne pas faire la médaille. On doit faire avec. Il y a des jours sans, et ce jour fait partie de ceux-ci.»