Les Suisses n'ont pas réussi leur slalom des Mondiaux de Courchevel. Ramon Zenhäusern a terminé 9e d'une course remportée par l'incroyable Norvégien Henrik Kristoffersen.
Pas de miracle suisse en slalom. Il faudra encore attendre avant de trouver un successeur à Georg Schneider, sacré en 1950 à Aspen. Et les spécialistes helvétiques du virage court sont restés loin des métaux précieux.
Celui qui s'en est le plus rapproché s'appelle Ramon Zenhäusern. Dernier vainqueur en Coupe du monde à Chamonix, le Haut-Valaisan n'a jamais trouvé les clefs sur une piste très exigeante, notamment dans un premier mur vertigineux. Même sur les parties planes où il a l'habitude d'exceller, le double mètre de Bürchen a laissé des miettes de temps pour finir 9e à 0''69.
«C'était mon plan de réaliser une belle remontée, mais cela n'a pas marché, a expliqué “RZ” au micro de la RTS. C'était une manche très difficile avec beaucoup de changements de rythme et je n'ai pas réussi à trouver la meilleure ligne. Après, cela reste une course. Je ne vais pas perdre la tête pour ça.»
Même s'il peut s'estimer heureux d'intégrer le top 15, nul doute que Marc Rochat ne se réjouit pas de sa 14e place (à 0''88) dans une épreuve où seuls les trois premiers arborent un large sourire dans l'aire d'arrivée.
Un Daniel Yule «à l'envers»
Double vainqueur cette saison, Daniel Yule a déçu. Distancé en première manche, le skieur du Val Ferret n'a pas pu réaliser une remontée digne des meilleurs pour finalement échouer à la 24e place à 1''77.
«J'étais tellement à l'envers qu'il ne manquait pas grand-chose pour être à l'endroit, a ironisé le Valaisan. C'est une journée comme ça. L'avantage, c'est que je n'ai pas besoin de regarder grand-chose à la vidéo. Avec une manche à la Henrik, la médaille aurait été possible. Mais sur ces tracés où il n'y a pas de vitesse, j'ai de la peine. Maintenant on va essayer de repartir du bon pied et ne pas en vouloir autant qu'aujourd'hui.»
Cité parmi les favoris, Loïc Meillard a connu une grosse désillusion lors de la première manche. Parti avec le dossard 1, le Valaisan d'origine neuchâteloise a passé deux portes avant de commettre une erreur rédhibitoire sur le ski intérieur. Frustrant, mais Meillard peut se consoler avec l'argent du géant.
«Je me suis fait surprendre sur la deuxième porte, ça a réagi de manière complètement différente de ce que j'imaginais, du coup je suis loin de la porte, pas sur le pied et dans une pente comme ça cela ne pardonne pas, a-t-il analysé. Je me sentais bien, j'étais content d'avoir le 1 pour m'élancer sur cette piste, mais je n'en ai pas profité très longtemps.»
Le boss Henrik et la surprise grecque
Tout en haut du classement, on retrouve Henrik Kristoffersen. 16e du tracé initial, le Norvégien s'est fait l'auteur d'une incroyable remontada. Mais comme il n'était qu'à 0''91 de Manuel Feller, l'homme aux trente victoires en Coupe du monde savait qu'il pouvait y arriver. Le Viking décroche sa troisième médaille mondiale, son deuxième titre après l'argent en géant en 2019.
Derrière le Scandinave qui ramène la neuvième médaille pour son pays, l'autre histoire magnifique s'appelle AJ Ginnis. Le Grec, 2e à Chamonix, a confirmé en se parant de métal pour un pays qui n'a pas pour habitude de produire des champions de ski. Le bronze est finalement allé à l'Italien Alex Vinatzer à 0''38.