Quatrième du géant d'Adelboden le jour de ses 30 ans, Justin Murisier est en ce moment le deuxième meilleur géantiste helvétique derrière l'extraterrestre Odermatt. Au terme du premier entraînement de la descente du Lauberhorn à Wengen, le Valaisan s'est confié à Keystone-ATS sur son futur et sur les prochains Jeux de Pékin. Interview.
- C'est votre première descente en tant que trentenaire!
«Oui et ça me va plutôt bien. J'ai déjà fait Wengen plusieurs fois et là je comprends un peu mieux comment je dois skier les passages techniques. Cela reste un entraînement, mais pour moi c'est correct. D'être à deux secondes c'est déjà bien. Dans le futur, c'est vrai que j'aimerais faire davantage de descentes, donc tout ce que je peux prendre comme expérience cette année, je profite.»
- On sait que le Super-G de jeudi ne va pas beaucoup changer de la descente parce que la piste ne permet pas de faire des choix complètement différents.
«Je pense qu'on est tous conscient que ce n'est pas la meilleure piste du monde pour faire un Super-G. C'est la meilleure piste du monde pour faire une descente. Il n'y a pas tant d'autres possibilités. Mais nous les athlètes, on préfère courir même si ça se rapproche d'une descente que de ne pas avoir de course. On est bien content que Wengen ait repris cette course pour avoir droit à un autre Super-G avant les Jeux.»
- On vous retrouve le week-end prochain à Kitzbuhel?
«Je ne pense pas. Je vais profiter de me reposer un peu et de faire des entraînements de géant et de slalom pour préparer le combiné et le géant des JO.»
- En parlant des JO, vous êtes actuellement le deuxième meilleur Suisse en géant. Forcément que vous pensez au podium à Pékin, parce que c'est la course la plus importante?
«Maintenant j'ai 30 ans et c'est vrai que j'ai toujours rêvé des JO, mais au final mon but c'est de faire tout ce que je peux dans ma carrière. Si je fais un podium en Coupe du monde, je vais le faire. Si c'est aux Jeux, ce serait aussi incroyable, mais je ne vais pas dire que les JO c'est plus important que la Coupe du monde. Parce que ce sont les mêmes athlètes qui sont là tout le temps. C'est clair que je vais en Chine avec l'ambition de faire un podium, mais j'ai le même état d'esprit en Coupe du monde.»
- Vous avez 30 ans mais vous regardez déjà loin pour votre carrière.
«Oui bien sûr. Mais on voit des gars comme Johan Clarey qui ont 41 ans donc j'ai encore de la marge. Et j'ai eu énormément de problèmes liés aux blessures et j'ai manqué quatre saisons complètes, donc c'est comme si j'avais 26 ans (il rit). Mais ça veut dire que j'ai encore l'avenir devant moi, que j'ai moins de douleurs et que j'ai encore de belles saisons devant moi.»
- Et ce géant à Adelboden, c'était quelque chose non?
«Oui c'était super. Adelboden ça me plaît, l'année passée c'était bien aussi, mais je n'ai jamais vraiment compris comment skier cette piste. Maintenant je commence à comprendre. Il y a encore cette première partie où je perds beaucoup de temps. Mais si j'arrive à corriger ça, je pourrai me battre pour le podium dans le futur.»
jfd, ats