Gut-Behrami Gut-Behrami : "J'ai l'impression d'être un vieux balai"

Chris Geiger, à Crans-Montana

24.1.2021

Alors que l'incertitude régnait autour de sa participation, Lara Gut-Behrami a réussi une démonstration dimanche lors du Super-G de Crans-Montana. A l'heure de l'interview, la Tessinoise a dressé le bilan d'un week-end contrasté.

Lara Gut-Behrami a remporté le Super-G de Crans-Montana avec la manière.
Lara Gut-Behrami a remporté le Super-G de Crans-Montana avec la manière.
Keystone

Lara Gut-Behrami, peut-on parler de démonstration ?

"Non, je pense que c'était compliqué pour tout le monde d'interpréter cette manche parce qu'on avait encore le feeling de samedi où la neige était beaucoup plus rapide. Il a neigé à nouveau cette nuit et, en Super-G, on ne prend pas la ligne de la descente. On avait donc de la neige plus molle. En regardant à la télévision, on voyait que c'était beaucoup plus lent. C'était donc un peu un mix entre comprendre comment interpréter et être agressive."

Vous semblez donc avoir trouvé la bonne dose...

"Oui, même si, au final, c'était beaucoup plus simple que ce qu'on imaginait. Par exemple, si c'était à refaire, je skierais le dernier mur de manière beaucoup plus directe, en étant beaucoup plus à l'attaque. Cela nous arrive toutefois souvent en Super-G de se dire une fois à l'arrivée qu'on aurait pu risquer plus."

Quelle était la clé sur cette piste ?

"La première double, que j'ai d'ailleurs mal interprétée. J'ai vu à la télévision que certaines perdaient un peu de hauteur. J'ai donc resserré mon virage et je me suis retrouvée en dessus de la porte. J'ai ainsi dû relâcher un peu et ça m'a secouée. Après, je n'avais plus vraiment le choix. J'ai donc poussé sur mes skis. J'étais d'ailleurs propre toute la manche. C'est ça qui a fait la différence je pense."



Vous évoquiez des douleurs samedi après votre deuxième place en descente. Comment vous portez-vous physiquement ?

"Ça va mieux, même si je recommence à avoir un peu mal au dos (ndlr : à l'heure de l'interview). C'est toutefois normal avec cette neige molle. Samedi, j'ai fait un super travail avec les physios. Les douleurs sont donc incomparables avec celles d'hier (ndlr : samedi). Je ne m'étais d'ailleurs jamais sentie aussi mal. J'avais ainsi peur de ne pas savoir si j'allais pouvoir bouger, de pas savoir d'où ça venait et si ça allait partir. Je ne savais pas quoi faire. Cette incertitude est dure à gérer. En ce moment, j'ai l'impression d'être un vieux balai. Je suis raide de partout, même si je n'avais pas de douleurs sur les skis. Contrairement à samedi, c'était clairement gérable. Il s'agit donc d'une victoire de toute l'équipe."

Un mot sur le Super-G, votre discipline de prédilection ?

"Je suis en train de travailler pour aussi réussir à performer autant en descente et en géant, mais c'est sûr que ça a toujours été ma discipline favorite durant toute ma carrière. C'est celle qui m'aide à me relâcher aussi. C'est l'instinct et il faut avoir confiance. C'est vraiment la discipline qui me convient le plus."



Quel bilan dressez-vous de votre week-end ?

"Ça a été un week-end un peu bizarre pour moi. Je suis satisfaite de me ressentir à nouveau mieux, de ne plus trop avoir de douleurs. Le fait que ce soit à nouveau normal et supportable, qu'en sachant qu'en faisant de la physio ça ira mieux, ça change tout. Mon ski de samedi et d'aujourd'hui (ndlr : dimanche) était solide. Ce sont des points importants que j'ai su prendre."

Les Mondiaux approchent à grands pas. Ces deux podiums en deux jours sont de bon augure, non ?

"Oui, mais j'ai encore trois courses à disputer d'ici là. Je dois essayer de bien récupérer pour le géant de Kronplatz. Il s'agit d'ailleurs d'une course longue et compliquée. La clé pour réussir mes Mondiaux est de ne pas en parler maintenant, mais de bien skier lors des courses venir."



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