Bilan Une saison phénoménale pour Swiss-Ski

jfd, ats

21.3.2021 - 19:00

jfd, ats

La saison 2020/21 a confirmé la tendance observée l'an dernier. Avec plus de 10'000 points, la Suisse a une nouvelle fois terminé en tête du classement des nations.

Corinne Suter et Lara Gut-Behrami avaient signé le doublé en super-G aux Mondiaux.
Corinne Suter et Lara Gut-Behrami avaient signé le doublé en super-G aux Mondiaux.
Keystone

17 succès, 53 podiums et presque mille points d'avance sur l'Autriche, tous les voyants sont au vert pour Swiss-Ski. Et la tendance pour les années à venir ne semble pas indiquer de fléchissement.

Bien sûr, Lara Gut-Behrami et Marco Odermatt avaient des vues sur le gros globe et l'annulation des descentes et des Super-G lors des finales de Lenzerheide a très sérieusement compromis leurs chances, mais les victoires de Petra Vlhova et d'Alexis Pinturault sont amplement méritées.

Vlhova et Pinturault au sommet

En s'alignant sur toutes les courses, Petra Vlhova a bouclé un marathon digne d'éloges. Durant la saison et au gré des annulations, elle a parfois mangé des milliers de kilomètres sur les routes avec sa cellule privée et son coach, Livio Magoni. Bourreau de travail, boulimique d'entraînements, la Slovaque est l'archétype de l'athlète qui a redoublé d'efforts pour parvenir à son but ultime.

Pour Alexis Pinturault aussi ce trophée récompense un travail entrepris depuis plusieurs années. Souvent bloqué par l'extraterrestre Marcel Hirscher puis l'an dernier par Aleksander Aamodt Kilde, bien aidé par l'apparition de la pandémie qui a bouleversé la fin de saison, le skieur de Courchevel (30 ans) a tenu bon en allant chercher le globe du géant en même temps que le trophée suprême.

Venue dans les Grisons avec des ambitions certaines, Lara Gut-Behrami a dû se rendre compte que la météo n'était pas de son côté, tout comme le règlement assez incompréhensible de la FIS. Dimanche lors du géant, elle a passé trois portes avant de s'arrêter. «Je ne me sentais pas très bien en me levant, mais j'ai voulu essayer et j'espérais que l'adrénaline m'aiderait, a-t-elle déclaré. Mais dès la deuxième porte, j'ai réalisé que ce n'était pas certain que je termine la journée en bonne santé. J'ai fait cette erreur une fois et je m'étais déchiré le ligament croisé (réd: aux Mondiaux de St-Moritz en 2017).»

Mais le simple fait d'être en course pour le plus beau des globes est une victoire pour la Tessinoise qui a signé six succès cette saison en plus de remporter l'or mondial en Super-G et en géant.

Derrière la Tessinoise on retrouve Michelle Gisin qui a brillé en technique. Victorieuse en slalom à Semmering, l'Obwaldienne a fait d'énormes progrès en géant. Si elle retrouve son ski en vitesse, elle pourra ennuyer Petra Vlhova la saison prochaine.

8e du général, Corinne Suter a confirmé sa maîtrise dans les disciplines de vitesse. Et sa 14e place en géant lors des finales laisse entrevoir une possible troisième discipline pour la Schwytzoise. En retrait par rapport aux années précédentes, Wendy Holdener va changer d'entraîneur pour revenir tout devant. Dommage pour la skieuse d'Unteriberg que le Covid soit venu ternir la fin de sa saison, car elle donnait l'impression d'être sur de bons rails.

Odermatt et Meillard, toujours plus haut

Dans le camp masculin, l'avènement de Marco Odermatt n'a surpris personne tant le talent du Nidwaldien impressionne. S'il s'améliore en descente et sa 4e place aux Mondiaux tend à prouver qu'il est sur la bonne voie, alors Pinturault pourrait bien avoir à batailler encore plus dur dans le futur. Fort de ses trois succès cet hiver, le Mozart d'Hergiswil est sur une pente ascendante. Mais on l'a vu samedi lors du géant où il a terminé à une décevante 11e place, il lui manque encore cette expérience pour pouvoir répondre à la pression.

Quatrième du général, Loïc Meillard suit la même trajectoire que son pote. Si le skieur d'Hérémence n'a qu'un succès en Coupe du monde (réd: le parallèle de Chamonix en 2020), il a obtenu deux podiums en plus des deux médailles de bronze aux Mondiaux de Cortina. De plus en plus à l'aise en vitesse, le Valaisan d'origine neuchâteloise appréciera en outre le retour des combinés la saison prochaine.

Avec respectivement 607 et 503 points, Beat Feuz et Ramon Zenhäusern ont franchi le seuil des 500 unités. Et en remportant son quatrième globe de descente consécutif, le Bernois est entré un peu plus dans la légende. Gageons que l'ambition d'en enlever un cinquième tout en se parant d'or lors des JO de Pékin doit le titiller, surtout qu'il n'a finalement que 34 ans.