Loïc Meillard «En ce moment, j’ai d’autres problèmes que le podium»

Nicolas Larchevêque, à Wengen

14.1.2024

Les slalomeurs suisses devront encore patienter. Sevrés de podium depuis le début de l'hiver, ils ne sont pas parvenus à corriger le tir dimanche lors de l'épreuve de Wengen, remportée par l'Autrichien Manuel Feller. Réactions.

Wengen : les Suisses au pied du podium en slalom

Wengen : les Suisses au pied du podium en slalom

Les Suisses ne sont pas passés loin du podium lors du slalom de Wengen. Loïc Meillard (5e) et Marc Rochat (6e) ont été dominés par Manuel Feller et les Norvégiens Atle Lie McGrath et Henrik Kristoffersen.

14.01.2024

Nicolas Larchevêque, à Wengen

Après 2022 et 2023, la Suisse ne signera pas de troisième podium consécutif en slalom à Wengen. Meilleur Helvète avec son 5e rang après avoir remonté dix places en seconde manche, Loïc Meillard était satisfait de son résultat. «Avec mon chrono (+ 0’’98), il manquait un peu pour vraiment croire au podium. Ce top 5, je le prends et je peux construire dessus», a confié le skieur d’Hérémence, qui a reconnu avoir eu une perte de confiance suite à plusieurs contre-performances ces dernières semaines.

«Je retiens surtout ma deuxième manche. La première, je perds beaucoup trop de temps. Je ne me suis pas senti forcément à l’aise en descendant, mais sur la seconde, il y a eu de bonnes choses. Je dois construire là-dessus et continuer d’avancer, un pas après l’autre. Je pense qu’en ce moment, j’ai d’autres problèmes que le podium en lui-même», a-t-il ajouté.

Les techniciens helvétiques continuent ainsi de tourner autour d'un premier top 3 cet hiver. «Il n’y a pas manqué grand-chose. Daniel (Yule) le manque pour quelques centièmes à Gurgl, moi je le manque de peu à Madonna. On tourne autour sans avoir la chance de notre côté. Tout le monde peut skier vite. Il faut continuer à se battre et travailler et ça va tourner un jour», a espéré Meillard.

Même son de cloche chez Daniel Yule, 12e à 1’’61 : «Il ne manque vraiment pas grand-chose. J’étais dans le top 5 en début de la saison à Gurgl, à trois centièmes du podium. Je ne suis pas à des années lumières. On voit Loïc (Meillard) et Marc (Rochat) qui sont bien présents et on voit un Feller en confiance qui ne loupe plus un virage et une manche. Je dois juste espérer un résultat qui peut donner le déclic pour la suite.»

«On n'a pas osé comme on aurait dû oser en première manche»

Matteo Joris

Entraîneur des slalomeurs

Pour Matteo Joris, entraîneur des slalomeurs, ses protégés se sont manqués en première manche. «J’ai vu une belle réaction en seconde manche, mais sur la première, on n'a pas osé. J'ai des critiques aussi envers moi-même parce que c'était quand même une manche facile. On n'a pas osé comme on aurait dû oser», a analysé le coach italien.

«Sincèrement, je m'attendais à un podium ici parce qu'à Adelboden, on a vu une progression. On est à nouveau proche», a reconnu Joris. «Par rapport à la course, je suis un peu frustré, c'est normal. J'ai envie de gagner, c'est ça qui nous pousse en avant. On veut gagner les courses pour le staff, pour tout le monde.»

La clé pour monter enfin sur la boîte se cache, selon lui, dans la confiance et la prise de risque. «On a vu Feller. Il a actuellement une monstre confiance et il prend des risques. C’est le slalom. Si vous regardez Clément Noël (4e), il fait une sacrée deuxième manche. Sur la première, il n’avait pas de confiance car il est sorti à Adelboden. C’est beaucoup de choses qui doivent se mettre en place ensemble pour que ça fonctionne», a expliqué Joris, qui ne se laisse pas impressionner par la pression. 

«Il y a trois ans, j’avais pratiquement arrêté ma carrière, plus personne ne croyait en moi»

Marc Rochat

6e du slalom

Même s'il ne passe à nouveau pas loin de son premier podium en Coupe du monde, Marc Rochat était, lui, heureux de son 6e rang, une semaine après avoir terminé 5e à Adelboden. «Je suis très content. On voit aujourd'hui dans mon ski de la constance. Ces dernières années, j’en ai beaucoup parlé, que je devais travailler dans cette direction et aujourd’hui je le prouve», s’est réjoui le Vaudois de 31 ans.

Il faut rappeler que le skieur lausannois n'a pas été épargné par les blessures tout au long de sa carrière. Confirmer à un tel niveau est déjà une victoire. «Je reviens de tellement loin. Il y a trois ans, j’avais pratiquement arrêté ma carrière, plus personne ne croyait en moi. J’ai travaillé dans l’ombre. Le podium arrivera quand il arrivera, mais pour l’instant, je m’amuse et je crois que ça se ressent dans ma façon de skier», a estimé Rochat.

Direction Kitzbühel

Désormais, les regards se tournent vers Kitzbühl, pour enfin décrocher ce podium tant attendu ? «Je signerais tout de suite, mais les autres ne vont pas me faire de cadeau. À nous d'aller chercher cette performance», a avancé Yule. «On est à un cheveu avec deux courses dans le top 6, rien ne m’empêche donc d’aller chercher le podium ou la victoire à Kitzbühel», a concédé pour sa part Rochat. Rendez-vous donc dans une semaine sur la mythique piste autrichienne.