Loïc Meillard «Cette année, je suis le cobaye»

Nicolas Larchevêque et Léo Martinetti

19.10.2022

La saison de Loïc Meillard débute ce week-end en Autriche à l’occasion du slalom géant de Sölden. Le skieur d’Hérémence est revenu sur sa préparation lors de la rencontre des médias à Dübendorf.

Loïc Meillard participera au slalom géant de Sölden.
Loïc Meillard participera au slalom géant de Sölden.
KEYSTONE

Nicolas Larchevêque et Léo Martinetti

Le Valaisan originaire de Neuchâtel va entamer une nouvelle saison de ski alpin, après une préparation estivale marquée notamment par un stage à Ushuaïa en Argentine. Cela faisait trois ans que les skieurs suisses n’avaient pas pu partir dans l’hémisphère sud. «Ça faisait plaisir d’y retourner» avoue Loïc Meillard. Si ces dernières années ont prouvé qu’il était possible de faire des bons résultats en restant en Suisse, le technicien estime que l’avantage de se rendre dans le sud est «de pouvoir profiter d’un long camp, faire de la quantité et tester le matériel sur la neige d’hiver, ce que l’on n’aurait pas chez nous.»

Polyvalent, Loïc Meillard a réparti ses séances d’entraînement entre différentes disciplines tout en mettant un peu plus l’accent sur le slalom géant en prévision de Sölden. «Cet été, j’avais encore beaucoup de travail par rapport à mon géant, vu que l’année passée, il y avait plein de petites choses qui ne jouaient pas» avoue le Suisse de 25 ans. Après l’épreuve autrichienne, Loïc Meillard pourra se concentrer sur le slalom, lui qui a terminé 7ème du classement de la discipline la saison dernière.

Une préparation à 3500m d’altitude

Durant l’été, Loïc Meillard a également fait plusieurs séances d’entraînement dans une salle située à Sion qui simule une altitude d’environ 3500 mètres. Le Valaisan explique : «Ce n’est pas comme un sport d’endurance où cela va améliorer directement ma performance, […] mais peut être que je vais mieux récupérer pendant l’hiver entre les courses, que ça va me permettre d’être un peu moins fatigué parce que mon corps va produire plus de globules rouges. En fin de compte, c’est ces petits détails qui peuvent améliorer ces centièmes à la fin.»

Loïc Meillard est le seul skieur suisse à faire un tel entrainement. La raison est simple : «Cette année, il n’y a que moi, je suis le cobaye. Si ça ne fonctionne pas, les autres ne le feront pas [rires]» explique-t-il. S’il est trop tôt pour dire si ce type de préparation est efficace, certains effets se font déjà ressentir, «Les premiers jours, c’était dur, comme si on allait skier sur le glacier, mais quand j’ai mis les pieds sur le glacier, c’était beaucoup plus facile. Le corps c’était déjà habitué à l’altitude. J’ai pu profiter les premiers jours, je n’étais pas dans un petit nuage l’après-midi où on est un peu fatigué et pour cela je pense que c’est vraiment utile.»

Une saison sur fond de crises

A l’aube d’une nouvelle saison, le cirque blanc, comme tout le monde, doit faire face à une crise climatique et énergétique. Crans-Montana a, par exemple, décidé d’annuler son slalom nocturne en raison des restrictions demandées en matière d’énergie électrique. «Ça fait mal au coeur d’en arriver là, d’annuler des courses, d’annuler un évènement qu’on aurait eu la chance d’avoir» estime Loïc Meillard.

«On voit comment le glacier évolue chaque année.»

Loïc Meillard

Dans ce contexte et au sujet d’éventuelles annulations d’évènements, le Valaisan déclare : «On n’a pas forcément de contrôle là-dessus, ce n’est pas à nous de prendre les décisions». Toutefois, il ajoute : «on voit comment le glacier évolue chaque année. C’est à nous de faire nos petits pas à la maison et à chacun de faire sa part.»