Michelle Gisin a donné de ses nouvelles à l’occasion de la rencontre des médias à Dübendorf. La skieuse obwaldienne, qui a changé de marque de skis ce printemps, s’est dite «impatiente» de se présenter dans le portillon de départ de Coupe du monde à Sölden.
«Je me réjouis tellement que ça commence de nouveau.» A deux semaines du lancement de la saison 2022/2023 de Coupe du monde, Michelle Gisin trépigne d'impatience. «J’ai réalisé que je n’aimais pas vraiment les entraînements, surtout depuis la saison dernière. Ce n’est pas comme en course», a reconnu l’Obwaldienne à l’occasion de la semaine publicitaire de Swiss-Ski à Dübendorf.
A l’aube d’entamer sa 11e saison au plus haut niveau, la skieuse de 28 ans s’est lancée un défi de taille durant la pause estivale : changer de marque de skis. «C’était un peu le dernier moment pour moi dans ma carrière de prendre une telle décision», a confié celle qui est passée de l’équipementier Rossignol à Salomon. «Je sentais beaucoup d’enthousiasme pour ce challenge. Au final, c’est le chemin que je voulais prendre.»
Et ses premières sensations sur son matériel flambant neuf sont «très intéressantes». «Le style et le caractère du ski sont différents, donc je dois m’adapter un peu. C’est un challenge, c’est cool. Techniquement, ça te pousse aussi plus loin.»
«Je n’ai pas vraiment d’objectif pour cette saison»
Touchée par une mononucléose durant l’été 2021, Gisin avait réalisé - malgré tout - un hiver extraordinaire, avec notamment une 5e place finale au classement général et deux médailles aux Jeux olympiques de Pékin (l’or en combiné et le bronze en Super-G). Cette année, aucun souci physique en vue pour la skieuse d’Engelberg. De quoi voir les choses en grand ?
«Franchement, je n’ai pas vraiment d’objectif pour cette saison, je n’y ai pas trop pensé. Ça a l’air cliché, mais ce n’est vraiment pas ainsi», a-t-elle alors avoué. «Avec le changement de skis et les deux incroyables hivers passés, on verra. A la fin, tu ne peux pas dire si tout va aller ou non. L’an dernier, je n’ai rien pu faire (dans sa préparation), car je me sentais mal et finalement ça a été. Je vais y aller à fond, mais je ne sais pas encore si j’ai la confiance pour concourir à 120 %, prendre des risques et attaquer. J’espère, mais peut-être pas à Sölden ou dans les quatre ou cinq premières courses. Pour le moment, le but est de skier avec du plaisir. C’est le plus important à la fin.»
Cette saison sera également marquée par les Championnats du monde à Courchevel-Méribel (du 6 au 19 février 2023), où Gisin aura une médaille de bronze en combiné à défendre. «Je n’y ai pas encore pensé», a-t-elle toutefois admis. «Il faut d’abord se qualifier et faire de belles courses. Je fais toujours un pas après l’autre. Pour le moment, je me concentre sur le géant. Ma préparation pour Sölden commence maintenant. Mais comme toujours, mon but sera d’être qualifiée dans toutes les disciplines.»
«Les personnes autour de moi sont toutes fantastiques»
Avant de retrouver le Cirque blanc, la double championne olympique du combiné a rechargé ses batteries chez elle à Engelberg et à Riva del Garda, en Italie, où elle a profité de faire du surf et de la voile. «J’ai eu un très bel été. Cela aide pour retrouver la motivation. Avec le changement de skis, ça donne aussi beaucoup de motivation pour repartir pour un tour après toutes ces années, même si c’est très dur», a-t-elle raconté.
Pour l’aider dans ces moments-là, Gisin peut compter sur le soutien de son entourage. «J’ai tellement de chance. Les personnes autour de moi sont toutes fantastiques. Luca (de Aliprandini, son compagnon), ma famille et mes proches, mais aussi mon entourage professionnel - qui est presque aussi une famille - apprécient toutes ces années passées ensemble. Pour cela, je suis extrêmement reconnaissante. Parfois, je n’arrive pas à croire qu’ils me supportent encore ! (rires) Mais ils sont encore là, on fait le chemin ensemble et c’est un immense plaisir», s’est-elle extasiée.
Avant de poursuivre : «Ce n’est pas toujours facile avec moi. Il y a beaucoup d’émotion. On voyage toujours à travers la planète. C’est quand même très spécial. Ce n’est pas comme un travail où le soir tu rentres à la maison. C’est complètement différent, parce que tu vis véritablement ensemble. Pour cela, je suis quand même impressionnée (rires). C’est clair que, en tant qu’athlète, on n’est pas toujours facile à vivre. On rigole beaucoup et je pense que c’est la clé pour réussir après toutes ces années.»
Gageons que Michelle Gisin continue de surfer sur la vague du succès. Sa saison débutera le 22 octobre prochain lors du traditionnel géant à Sölden, en Autriche.