Franjo von Allmen est un skieur de grand talent à l'avenir radieux. Il doit désormais confirmer sa saison dernière, celle de son entrée fracassante sur le devant de la scène.
Le Bernois de 23 ans, spécialiste des épreuves de vitesse, était entré pour la première fois dans le top 10 d'une épreuve de Coupe du monde lors du super-G de Val Gardena en décembre. Il avait fait encore mieux quelques semaines plus tard avec un premier podium et une troisième place à Garmisch lors d'un super-G remporté par Marco Odermatt.
Franjo von Allmen a toutefois connu une mésaventure début septembre. Il s'est blessé à l'articulation du genou droit et des examens ont révélé une contusion osseuse au tibia et au fémur. Cet incident, qui a eu lieu en dehors de sa préparation pour la saison – «en privé», dit-il – ne l'a cependant pas perturbé.
La seule chose qu'il a regrettée, c'est d'avoir manqué un camp d'entraînement à Portillo au Chili. «Sinon, ce n'était pas si dramatique», raconte-t-il à Copper Mountain (Etats-Unis), non loin de Beaver Creek, où les premières épreuves de vitesse de la saison se tiendront ce week-end.
«Je savais que les +bons+ entraînements allaient revenir», ajoute Franjo von Allmen, qui n'est pas du genre à s'inquiéter des choses qu'il ne peut pas contrôler. Après quelques semaines de repos forcé, il a pu retourner sur la neige mi-octobre.
Les pieds sur terre
Le natif du Simmental ne ressent plus de douleurs et sa blessure ne semble pas avoir laissé de traces dans le domaine mental. Il peut donc aborder ses prochains objectifs avec confiance et continuer à progresser «pas à pas», comme il le dit.
D'aucuns pourraient y voir une formule toute faite, mais Franjo von Allmen est crédible. Il ne se laisse pas aveugler par ses performances de l'hiver dernier, son premier en tant que skieur de Coupe du monde, au cours duquel il a donné l'impression d'une progression inarrêtable.
Depuis, l'euphorie autour du nouveau venu de l'équipe de Suisse s'est encore accrue, ce qui est compréhensible. Mais le Bernois semble bien gérer son nouveau statut. Il sait que le chemin qui l'attend est encore semé d'embûches.
Il sait aussi se prémunir des éloges – même lorsqu'ils proviennent de Marco Odermatt. Les résultats de l'hiver dernier sont bons, «mais sans plus», affirme-t-il avec modestie. «Cela ne veut pas dire que cela va continuer. Il ne faut pas oublier que je suis à la veille de ma deuxième saison seulement en Coupe du monde».
Le serviceman de Beat Feuz
Franjo von Allmen a encore des choses à apprendre, mais il peut désormais compter sur les services d'un serviceman reconnu. Les responsables de son équipementier ont mis à sa disposition l'Autrichien Sepp Kuppelwieser, ancien compagnon de route de Beat Feuz.
Outre ses partenariats de longue avec des entreprises locales du canton de Berne, le jeune skieur est aussi entré dans la grande famille d'une célèbre marque de boissons énergétiques. Au sein de l'équipe de Suisse, seul Marco Odermatt bénéficie aussi d'un tel partenariat qui va bien au-delà de l'aspect financier.