Camille Rast «À moi maintenant de saisir ma chance et de tenter le coup»

Nicolas Larchevêque, à Méribel

15.2.2023

Seule représentante romande dans les épreuves féminines aux Mondiaux de Courchevel-Méribel, Camille Rast a lancé ses joutes mercredi avec le parallèle individuel. Place désormais au géant jeudi et au slalom samedi pour la Valaisanne de 23 ans, qui participe à son troisième rendez-vous planétaire après St-Moritz en 2017 et Cortina d’Ampezzo en 2021.

Camille Rast est la seule représente Romande 
Camille Rast est la seule représente Romande 
Keystone

Nicolas Larchevêque, à Méribel

Vous vivez vos troisièmes Mondiaux (après St-Moritz en 2017 et Cortina d’Ampezzo en 2021). Trois Mondiaux qui sont très différents...

«J’ai commencé par faire que le géant (en 2017), puis que le slalom (en 2021). Là, je fais les deux. Je peux les combiner, ça montre ma polyvalence. Que ça marche cette année dans les deux, c’est cool. Je ne peux pas vraiment dire que je veux mettre une des disciplines en avant, je veux pouvoir jouer sur les deux tableaux.»

Vous aviez réussi une belle performance à Cortina il y a deux ans (8e place en slalom). Cela vous met en confiance ?

«Oui, les Mondiaux c’est la course d’un jour, il faut tout risquer. C’est souvent tout ou rien. Pour moi, j’espère que ce sera tout. Je vais tout tenter et on verra ce que ça donne.»

Quels sont vos objectifs pour le géant et le slalom ?

«Mes objectifs de la semaine seront d’aller chercher un top 15 parce qu’aux Mondiaux un tel résultat permet de marquer des points pour la «start list» (en Coupe du monde). Pour moi, ce serait vraiment des points importants pour rester dans les 30 premiers dossards et accéder aux finales en fin de saison.»

Pensez-vous quand même à une médaille sur le slalom ?

«On ne sait jamais, sur un malentendu tout peut arriver. Il faut tenter sa chance le Jour J. Aux entraînements, je me sentais bien. Je n’étais pas si loin. Je pense qu’il faut que je tente mon coup. C’est une course d’un jour donc on ne sait jamais ce qui peut arriver.»

«J’ai pu compter sur mon entourage pour me rappeler d’où je venais»

Camille Rast

Au départ du géant et du slalom

Les températures s’annoncent douces pour cette fin de semaine. Est-ce que ça vous inquiète ?

«Pas trop. J’aime bien ces conditions printanières. Je préfère courir sous le soleil que dans le froid. J’apprécie. Après on sait que sur la piste de slalom, ça devrait plutôt bien tenir. Les disciplines de vitesse se sont bien déroulées et sur le parallèle, avec beaucoup de passages, la piste a tenu. Les organisateurs arriveront à proposer quelque chose de bien.»

Vous êtes la seule Romande chez les femmes. Est-ce que ça vous met un peu de pression ?

«Je l’ai remarqué il n’y a pas si longtemps que j’étais la seule aux Mondiaux Je m’étais habituée à être la seule Romande dans l’équipe. Ça me fait plaisir de représenter la Romandie mais j’espère qu’il y aura plus de monde qui parle français la prochaine fois (rires).»

Avec le changement de matériel à l’intersaison (ndlr : elle est passée chez Salomon), est-ce que vous arrivez à être patiente ? C’est l’une de vos qualités ?

«Non ! Pas du tout (rires). La patience n’est pas facile à gérer mais ces dernières années j’ai dû apprendre à l’être, surtout avec la maladie et les blessures. De temps en temps, j’ai tendance à être impatiente et là, j’ai pu compter sur mon entourage pour me rappeler d’où je venais. J’ai quand même réussi à montrer de bonnes choses cette saison. Mais il me manque toujours un peu de constance.»

Est-ce que vous êtes là où vous vouliez être avec ce nouveau matériel ?

«Je pense que mon point faible actuellement est vraiment la constance que j’avais avant, où j’arrivais vraiment à montrer deux manches de bon niveau. Maintenant, c’est des secteurs ou une manche. C’est vraiment là mon point faible cette année. Je ne m’attendais pas d’avoir mon point faible là. Il y a un peu ce challenge mental de vouloir bien faire sur deux manches et malheureusement cela me met un peu en-dessous de mes attentes.»

Votre saison est néanmoins déjà réussie avec ces Mondiaux ?

«Clairement, on est beaucoup d’appelés, mais peu de présents. Cela fait vraiment du bien d’être ici, surtout dans les deux disciplines. C’était l’objectif en début de saison. À moi maintenant de saisir ma chance et de tenter le coup.»