Pas de podium en slalom Tanguy Nef : «Je m’en mordrai peut-être les doigts cet été»

Nicolas Larchevêque, à Wengen

19.1.2025

Les slalomeurs suisses ont dû se contenter des places d'honneur dimanche à Wengen dans une course remportée par le Norvégien Atle Lie McGrath devant ses compatriotes Timon Haugan et Henrik Kristoffersen. À l’heure des interviews, Tanguy Nef, Loïc Meillard et Daniel Yule étaient partagés entre satisfaction et frustration d’être passés tout proche d’un podium à domicile. Réactions.

Slalom de Wengen : les Suisses placés, derrière un triplé norvégien

Slalom de Wengen : les Suisses placés, derrière un triplé norvégien

Tanguy Nef (4e), Loïc Meillard (5e) et Daniel Yule (6e) ont joué placés lors du slalom de Wengen. Mais les Suisses ont été battus par les Norvégiens auteurs d'un triplé avec Atle Lie McGrath devant Timon Haugan et Henrik Kristoffersen.

19.01.2025

Nicolas Larchevêque, à Wengen

La fête aurait pu être totale. Mais après avoir placé à quatre reprises ses skieurs sur la boîte lors des disciplines de vitesse vendredi et samedi, Swiss-Ski a dû se contenter des places d’honneur dimanche lors du slalom de Wengen. Tanguy Nef (4e, à +0’’33) a ainsi échoué à quatre petits centièmes d’un podium dominé par un trio norvégien, devançant ainsi ses coéquipiers Loïc Meillard (5e, à +0’’46) et Daniel Yule (6e, à 0’’49).

Même s’il est passé tout proche de son premier top 3 en Coupe du monde, le Genevois a préféré voir le verre à moitié plein. «Il y a beaucoup de satisfaction pour le moment. Je peux être fier de moi, j'ai fait du bon ski sur deux manches. C’est à l'image de ma deuxième manche d'Adelboden (ndlr : il avait terminé 8e). C'était vraiment le plan. Après, je m’en mordrai peut-être les doigts cet été en me disant que je n’étais pas loin du podium à la maison», a expliqué le skieur de 28 ans.

Ce dernier s’est inspiré du second passage de Loïc Meillard, qui a réussi une folle remontée de 19 rangs. «J’ai regardé trois fois sa manche. C'est exactement cela que je dois faire, ni plus ni moins. J’ai réussi à le faire, c'est donc positif», a reconnu Nef. «Je me suis concentré sur l'essentiel, sur les détails. J’avais un plan assez simple : copier Loïc, comme je l'ai fait souvent à l'entraînement pendant l’été. Cela a bien fonctionné.»

Meillard : «Ça fait quand même un petit pincement en cœur»

De son côté, Meillard s’est dit satisfait de son second passage après avoir signé le 24e temps sur le tracé initial. «C'était le but de réussir une belle remontée et de faire une bonne deuxième manche», s’est réjoui le skieur d’Hérémence. «En première manche, la neige était un poil plus ‘facile’ qu'attendu. Ça m'a mis dans un mauvais rythme dès le début. Je n'ai ensuite jamais réussi à revenir dedans.»

Au vu du scénario, le Neuchâtelois d’origine se contentera de son 5e rang. «Dans toutes les courses où j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’ai terminé dans le top 5 (ndlr : dont quatre fois sur le podium). Je ne peux donc pas me plaindre, surtout en partant avec autant de retard. C’est clair que, quand on voit que les Suisses finissent 4e, 5e et 6e, ça fait quand même un petit pincement en cœur. Mais ça reste un bon bilan.»

Ce résultat permet à Meillard de remonter à la seconde place du classement de la discipline, à 65 points du leader Henrik Kristoffersen.

Yule : «C’est un peu frustrant»

Derrière Nef et Meillard, Daniel Yule a, lui, signé son meilleur résultat de l’hiver après ses 7e et 9e places respectives à Madonna di Campiglio et à Alta Badia. Le Valaisan ne s’est toutefois pas montré totalement satisfait. «On reste des sportifs d'élite et quand il manque deux dixièmes pour monter sur le podium, c'est un peu frustrant. Mais, c'est sûr que c'est de nouveau un pas dans la bonne direction, sur lequel je peux construire», a avoué le natif de La Fouly.

Ce dernier a estimé qu’il devait encore gommer quelques erreurs pour retrouver les sommets même s’il a retrouvé sa vitesse. Comme ses compères, Yule est toutefois content de voir trois Helvètes se classer dans le top 6. «C’est un très bon résultat d'équipe. Si on analyse notre début de saison avec la tête froide, on voit qu'on n'était jamais très loin. Ça se joue vraiment à des petits détails», a-t-il rappelé. «On est en train de monter en puissance. En tout cas, ce sont des petits pas dans la bonne direction.»

Quoi qu’il en soit, Wengen devra patienter encore une année supplémentaire au moins avant de voir à nouveau un slalomeur suisse trôner sur la plus haute marche du podium. La dernière victoire helvétique dans la discipline est l’œuvre du Valaisan Joël Gaspoz, qui avait triomphé dans l’Oberland bernois en... 1987.