A 28 ans, Denis Zakaria est un joueur qui compte en Ligue 1 et un capitaine très écouté par les jeunes pépites de Monaco, prêtes à relever le défi de Marseille et du Stade Vélodrome, dimanche soir.
Son mètre 90 ne passe jamais inaperçu. Sur un terrain son engagement en impose. Denis Zakaria, qui porte le brassard depuis le début de la saison, «est un bon leader», souligne son coéquipier, le défenseur ghanéen Mohammed Salisu.
«Pour moi qui n'ai été capitaine qu'en équipe de jeunes, c'est un privilège et quelque chose d'assez grand d'être capitaine de Monaco», disait l'intéressé en début de saison. Très investi dans sa mission, il a tout de suite fait oublier le taiseux Wissam Ben Yedder.
«Il sait quand parler tranquillement avec les jeunes et quand leur mettre plus de pression, précise Salisu. Son rôle est très important parce que l'ensemble de notre équipe est jeune. On a besoin de joueurs expérimentés. Depuis le début de saison, ça se passe très bien.»
Zakaria cumule, en effet, plusieurs fonctions dans le collectif monégasque. Il est d'abord leader par l'exemple. Auteur de deux buts et d'une passe décisive en L1, ainsi que d'un autre but important à Zagreb (2-2) en Ligue des champions, il a montré sa capacité à dépasser sa fonction, déjà essentielle, de stabilisateur d'une équipe toujours très portée sur l'offensive.
D'ailleurs, Zakaria était absent pour blessure lors des deux seules rencontres de championnat perdues par Monaco cette saison, à Nice (2-1) et contre Angers (1-0). Le 23 novembre, après un mois d'arrêt, le Genevois a aidé Monaco à battre Brest (3-2), même si «cela n'a pas été facile au niveau du rythme». Et Adi Hütter est soulagé «du retour à son meilleur niveau» de son joueur le plus important.
«Défendre mes coéquipiers»
Révélé à Mönchengladbach après s’être affirmé aux Young Boys, Zakaria a, lors de ces deux étapes importantes, été entraîné par le même homme: Hütter, avec qui il entretient une relation quasi-filiale.
Aussi, après un transfert peu concluant à la Juventus Turin fin janvier 2022 (13 matches disputés en une demi-saison), puis un prêt sans relief à Chelsea (11 matches disputés) la saison suivante, l'international suisse (57 sélections) avait besoin de rebondir avec un entraîneur qui lui ferait à nouveau pleinement confiance.
Toujours en contact, les deux hommes ont donc décidé de travailler ensemble pour la troisième fois de leur carrière. Monaco a déboursé 20 millions d'euros. Mais tout le monde s'en félicite. Car Zakaria a pris une nouvelle dimension. Avec le brassard, il est devenu un grand frère dans les vestiaires comme sur le terrain. Son humilité est aussi appréciée que son niveau.
«Je suis un capitaine plutôt calme de base, explique-t-il. Après, sur le terrain j'essaie d'aider notre équipe assez jeune. Mais c'est un rôle assez facile avec une équipe comme ça.»
Jeudi, au lendemain de la défaite contre Benfica (3-2), sa première de la saison, Zakaria a encore échangé avec Hutter. Cette fois, le sujet concernait plus spécifiquement sa relation aux arbitres en tant que capitaine. Car le Suisse n'a pas compris pourquoi il avait été averti la veille.
«C'est lui le capitaine, et la règle est claire: un capitaine peut avoir une conversation avec l'arbitre», précise Hütter, qui a conforté son joueur et lui a demandé de continuer à tenir son rôle de médiateur.
«J'aime bien parler avec les arbitres quand c'est pour défendre mon équipe et mes coéquipiers, disait-il en début de saison. C'est sûr qu'il faut parler tranquillement. C'est une chose que j'apprends, qui vient avec le temps.»