Il faudra «assumer»Le soutien de Musk à la droite dure suscite des réactions en Europe
ATS
5.1.2025 - 19:04
Le parti de Donald Trump devra «assumer» les propos du milliardaire Elon Musk, proche du président élu américain, si son soutien à la droite dure européenne se révèle sincère, a déclaré dimanche le ministre français des Affaires étrangères. Jean-Noël Barrot a également mis en cause le rôle des réseaux sociaux dans le débat public.
Keystone-SDA
05.01.2025, 19:04
ATS
Elon Musk, qui a amplifié la virulente rhétorique anti-migrants de Donald Trump pendant la campagne présidentielle américaine, a notamment réclamé de nouvelles élections au Royaume-Uni et soutenu le parti d'extrême droite allemand AfD.
Il a aussi, entre autres, affiché son enthousiasme pour la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, dirigeante la plus à droite du pays depuis 1945, laquelle le tient pour un «génie». La première ministre italienne a du reste été reçue ce week-end à Mar-a-Lago par Donald Trump. Le président élu l'a qualifiée de «fantastique» selon des journalistes américains présents.
«Soit c'est un exercice de communication qui vient un peu perturber, notamment en Allemagne, un processus électoral et c'est très regrettable», a commenté le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.
«Soit c'est un choix assumé, notamment vis-à-vis de l'AfD, qui est un parti d'ultra droite qui flirte avec les idées néo-nazies. Et alors, il faudra que le parti républicain (...) assume de lier son destin avec celui d'un parti qui représente tout ce que le parti républicain a toujours combattu», a ajouté le ministre français dimanche.
Farage lâché
Le même jour sur son réseau social X, Elon Musk lâchait la figure de l'extrême droite britannique Nigel Farage, qu'il soutenait jusqu'ici et qu'il avait encore rencontré mi-décembre dans la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago. Son parti, Reform UK, devrait changer de chef, a-t-il affirmé. Et d'ajouter que «Farage n'a pas ce qu'il faut».
Le propriétaire du réseau X a multiplié les commentaires ces derniers jours sur la politique britannique, attaquant à plusieurs reprises le gouvernement du travailliste Keir Starmer. L'Américain a appelé à la libération de l'activiste d'extrême droite Tommy Robinson, que Farage, lui, juge «pas bien pour Reform».
Elon Musk, 53 ans, qui n'a pas de rôle officiel dans le futur gouvernement Trump mais a été chargé d'une mission sur la réduction de la dépense publique, compte plus de 200 millions d'abonnés sur son réseau X.
Réseaux sociaux «instrumentalisés»
Jean-Noël Barrot a dénoncé à cet égard le rôle croissant des réseaux sociaux dans le débat politique international.
«La démocratie est un trésor fragile», a-t-il estimé.
«Nous ne pouvons pas accepter (...) que le débat électoral se délocalise sur des plateformes de réseaux sociaux dont les règles sont fixées par des milliardaires américains ou chinois et qui sont instrumentalisées par les ennemis de la démocratie pour nous fragiliser».
Il a rappelé que l'Union européenne avait déjà pris des mesures importantes contre la désinfomation diffusées sur ces plateformes, souhaitant qu'elles soient appliquées.
«J'en appelle, mais très solennellement, à la Commission européenne pour que sa main ne tremble pas et pour qu'elle (les) fasse appliquer de manière très ferme"», a déclaré M. Barrot.
«Il y a des enquêtes qui ont été ouvertes sur X et sur TikTok. Elles doivent maintenant aboutir (...). S'il est avéré que ces plateformes ont conduit à manipuler le débat public, il faut que les sanctions soient prises et qu'elles soient appliquées fermement».