«Une médaille, c'était mon objectif. Je suis très fier de moi», a lâché le médaillé de bronze du 200 m dos Roman Mityukov quelque 30 minutes après sa course.
«L'objectif est rempli. Je le dis rarement, mais je suis vraiment fier de ce que j'ai accompli. Ca fait plaisir de voir que le travail effectué, que tous ces kilomètres nagés ont fini par payer. C'était une saison longue et difficile, mais ça valait le coup pour vivre un tel moment», a poursuivi le Genevois.
Plutôt réservé devant les médias, Roman Mityukov ne pouvait masquer son émotion. «Je vais surtout être très ému quand je vais recevoir ma médaille. Je me suis battu toute la saison pour cela. J'ai connu des entraînements horribles parfois. Mais je suis tellement content que cela paie. C'est incroyable», a-t-il lâché.
«Le 100 m dos m'a fait douter»
Le doute s'est-il installé après son échec subi en séries du 100 m dos dans ces Jeux ? «Le 100 m dos m'a fait douter», a-t-il répondu, après que son partenaire d'entraînement Jérémy Desplanches, incapable de s'échauffer avant sa demi-finale du 200 m 4 nages, était venu l'embrasser et le soulever.
«Mais je savais que je m'étais entraîné pour ce 200 m. J'avoue avoir vécu des jours difficiles après le 100 m, mais je m'en suis bien sorti», a-t-il souligné le sourire en coin. «Et je fais ce chrono incroyable. Même si je suis à quelques centièmes de l'argent (red: trois centièmes), je suis quand même très fier», a-t-il ajouté.
«Cette course était très difficile, c'était une finale olympique», a-t-il rappelé. «Sur les derniers 50 mètres, j'ai pensé à tout ce que j'ai fait cette saison, à mes parents qui étaient là, à tous ceux qui m'entourent. Je suis tellement fier de m'être battu jusqu'au bout.»
«Ca va te détruire»
Rien ne fut pourtant simple: «Après 100 m ça piquait déjà, j'avais mal aux jambes, aux bras», a-t-il précisé. «Je sentais que les autres étaient forts. Mais il fallait que je sois plus fort, et je l'ai été», a-t-il souri. «Pourtant, à l'échauffement déjà j'avais des douleurs partout», a-t-il souligné.
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«Je pensais alors que j'allais faire de la merde. Ca n'était pas facile avec cette adrénaline, cette tension. Je n'ai pas dormi de la nuit. Je n'ai fait que réfléchir, imaginer tous les scénarios. Je me voyais sur le podium. Mais je me suis dit ‘arrête d'y penser, ça va te détruire si tu finis 4e ou 5e’», a-t-il encore raconté.
«Je l'aurais mal vécu si je n'avais pas ramené une médaille. Maintenant, je peux savourer, et vivre ma vie tranquille», s'est-il amusé. «Je suis vraiment fier de ramener une médaille à la Suisse», a encore expliqué Roman Mityukov, qui va «digérer petit à petit» cet exploit.
«J'ai encore un relais (4x100 m 4 nages) à disputer avant de fêter. Il faudra que je fête cela dignement, même si je vous passerai les détails. Cela fait un an que je me contiens», a-t-il encore lâché, rappelant qu'il aime ce sport malgré toutes ses contraintes: «Je n'aime pas dire que je fais des sacrifices, car j'aime nager.»