Revanche ou confirmation ? Vers un nouveau duel Pogacar -Vingegaard sur le Tour de France

ATS

1.7.2023 - 08:00

On prend les mêmes et on recommence ? Le Tour de France, qui s'élance samedi de Bilbao, au Pays basque, promet un nouveau combat des chefs entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, grandissimes favoris d'une 110e édition dessinée pour les grimpeurs.

Tour de France : un duel Pogacar-Vingegaard à l'affiche

Tour de France : un duel Pogacar-Vingegaard à l'affiche

A Bilbao, ville de départ du Tour de France, les coureurs, dont les deux grands favoris Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, fourbissent leurs armes avant le départ samedi.

30.06.2023

Qui sont les favoris?

Deux coureurs, vainqueurs des trois dernières éditions, sortent du lot. Jonas Vingegaard, deuxième en 2021 avant de gagner son premier Tour l'an dernier. Et Tadej Pogacar, lauréat en 2020 et 2021, puis deuxième en 2022. Les deux restent sur un début de saison époustouflant. Vingegaard vient de survoler le Dauphiné. Pogacar a lancé son année sur des bases dignes d'Eddy Merckx, avec des victoires à Paris-Nice et au Tour des Flandres, notamment.

Mais le Slovène a connu un coup d'arrêt important en se brisant le poignet le 23 avril pendant Liège-Bastogne-Liège. Il a fait un retour rassurant ce week-end dans son championnat national. Sera-t-il totalement prêt pour reconquérir le Tour? «A 100%», assure Adam Yates, son lieutenant de luxe au sein d'une équipe UAE qui semble mieux armée que l'an dernier. Vingegaard ne pourra, lui, compter sur Primoz Roglic, au repos après sa victoire au Giro, mais aura toujours le couteau suisse belge Wout Van Aert à ses côtés. Pour le timide Danois, l'interrogation porte d'abord sur sa capacité à résister à la double pression d'être leader unique et tenant du titre.

Quel parcours?

Dur! Avec près de 56'000 mètres de dénivelé total, un record de 30 cols, la traversée de cinq massifs de l'Hexagone et un unique contre-la-montre, court (22,4 km) et en côte, le Tour 2023 est clairement dessiné pour les grimpeurs. Et ça commence très fort avec une première étape truffée de côtes autour de Bilbao, «certainement l'étape d'ouverture la plus difficile de ces 50 dernières années», selon l'architecte du parcours, Thierry Gouvenou.

On va ensuite entrer rapidement dans les Pyrénées, peut-être un peu moins difficiles que d'habitude mais avec tout de même des cols mythiques comme le Soudet, Marie Blanque, Aspin et le Tourmalet. Place ensuite au Massif Central et l'ascension du Puy de Dôme, pour la première fois en 35 ans. Le Jura, avec une arrivée au sommet du Grand Colombier le 14 juillet. Les Alpes avec notamment l'étape-reine vers Courchevel en passant par le col de la Loze (2304 m). Et une avant-dernière étape très dure dans le Vosges.

Quels sont les outsiders?

Outre le gang des Français avec Remi Bardet et David Gaudu, on retrouve une doublette australienne ambitieuse avec Jay Hindley, vainqueur du Giro 2022, et Ben O'Connor, le leader d'AG2R-Citroën, quatrième en 2021.

La colonie hispanophone est imposante avec les Espagnols Enric Mas et Mikel Landa, l'Equatorien Richard Carapaz et les Colombiens Daniel Martinez et Egan Bernal. Ce dernier était destiné à dominer le Tour pendant des années après sa victoire en 2019. Mais un accident terrible lui a coupé les ailes et, s'il reste sur un Dauphiné correct (12e), le coureur d'Ineos ne paraît pas en mesure de lutter avec les tout meilleurs. Parmi les principaux absents figurent le Gallois Geraint Thomas, troisième en 2022, et le champion du monde belge Remco Evenepoel.

Quel roi du sprint?

Malgré son profil montagneux, le Tour a aussi de quoi plaire aux sprinters avec huit étapes de plaine, dont quatre la première semaine (Bayonne, Nogaro, Bordeaux et Limoges). Popularisés par la série Netflix, le Néerlandais Fabio Jakobsen et le Belge Jasper Philipsen voudront montrer leurs muscles. Le superhéros belge Wout Van Aert a dit qu'il ne viserait pas le maillot vert. Mais on devrait le voir dans les sprints, tout comme son grand rival Mathieu Van der Poel et l'Erythréen Biniam Girmay qui fera ses débuts sur le Tour.

La légende britannique Mark Cavendish, 38 ans, s'est lui fixé un ultime objectif: remporter une 35e victoire d'étape pour battre le record qu'il partage avec Merckx.

Deux Suisses au départ

La participation helvétique sera très modeste au départ de Bilbao. Seuls Silvan Dillier et Stefan Küng sont conviés à la grande fête du vélo. La dernière fois qu'il y a eu moins de trois coureurs suisses au départ demande de remonter à l'année 1980. L'édition remportée par le Néerlandais Joop Zoetemelk s'était disputée sans aucun concurrent helvétique. Deux ans plus tard, dans une course qui a vu Beat Breu gagner deux étapes, ils étaient dix-sept Confédérés sur les routes de France, ce qui constitue toujours le record.

L'an dernier avec Marc Hirschi, Stefan Bissegger, Dillier et Küng, ils étaient quatre Suisses au départ à Copenhague.

ATS