Tour de France Un déraillement, des bisous et des excuses

AFP

5.7.2024

Du déraillement de Stefan Küng à l'instant tendresse vécu par Julien Bernard en passant par les excuses de Jasper Philipsen à son compatriote Wout Van Aert: faits marquants de la septième étape du Tour de France vendredi:

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Le malchanceux du jour

Eternel maudit du chrono, Stefan Küng a une nouvelle fois connu de la malchance vendredi en déraillant en plein effort. Le Suisse, spécialiste du contre-la-montre, a remis la chaîne à la main, mais cela lui a coûté de précieuses secondes et de l'élan. «Ca m'a perturbé, j'ai mis un bout de temps à remettre la chaîne et ça m'a sorti du rythme. Ce n'est pas ce qu'on espérait», a déploré le coureur de Groupama-FDJ, très déçu à l'arrivée. Le Suisse de 30 ans compte 28 victoires, dont 20 chronos, à son riche palmarès. Mais il lui manque un succès dans les très grands rendez-vous où il collectionne les places d'honneur (médaillé d'argent et de bronze aux Mondiaux, deux deuxième places dans un chrono sur le Tour de France).

Les mauvaises sensations du jour

Déception aussi pour Wout Van Aert, une bête normalement sur le chrono, mais visiblement pas encore au top après sa grave chute en mars. Le Belge a terminé seulement 24e à 1 min 51 sec du vainqueur. «Ce n'était pas mon jour, peut-être que c'est normal après la grande chute que j'ai fait en mars, a-t-il dit. Je n'ai pas eu de bonnes sensations. Dès le départ, je n'arrivais pas à imprimer le tempo que je voulais.» «J'ai plus souffert que d'habitude, a-t-il ajouté. Un chrono ne ment pas: le résultat reflète ma forme du moment. Le week-end qui arrive est très important pour moi et l'équipe, surtout dimanche. Je suis moins solide que d'habitude.»

La belle image du jour

D'habitude, les coureurs du contre-la-montre sont en recherche permanente de la position aérodynamique la plus parfaite possible. Julien Bernard a fait tout le contraire vendredi lorsqu'il est passé devant sa famille et ses supporters sur ses routes d'entraînement. Survolté, le fils de Jean-François Bernard, qui court pour l'équipe américaine Lidl-Trek, a tapé dans les mains de tout le monde, levé les bras, harangué le public et s'est même fendu d'un bisou à sa compagne Margot et au fiston, rappelant le «virage Pinot» de l'an dernier. Son temps en a souffert (61e au final) mais l'essentiel était ailleurs samedi. «Ma copine travaille depuis des semaines pour m'offrir ce moment, c'était mieux que dans mes rêves. C'était magnifique. J'ai même pas les mots. Il y avait tous mes potes, toute ma famille», a-t-il déclaré.

Le téléspectateur du jour

«Maintenant je vais rentrer en vélo à l'hôtel tranquille et regarder les champions à la télé», a raconté Bryan Coquard, parti parmi les premiers vendredi et qui en a profité pour faire tourner les jambes. «Je trouvais que j'allais vite parce que j'ai doublé Sandy Dujardin mais j'ai ensuite été doublé moi-même par Nils Politt», s'est marré le sprinteur de Cofidis qui s'est préservé en vue de samedi, «une des étapes que j'ai cochées clairement», à Colombey-les-Deux-Eglises.

Les excuses du jour

Déclassé la veille, Jasper Philipsen s'est excusé vendredi d'avoir tassé Wout Van Aert lors du sprint à Dijon. «Bien sûr que je suis déçu d'avoir été déclassé hier après un sprint très chaotique. J'aimerais m'excuser auprès de Wout Van Aert, je n'ai absolument pas cherché à l'enfermer ou le pousser dans les barrières», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux avant d'expliquer qu'il était «un féroce compétiteur» et voulait «gagner chaque étape comme tous les sprinteurs», mais «pas à tout prix». Excuses acceptés, a répondu le Belge avec un pouce en l'air.

La moyenne du jour

52,59 km/h, soit la moyenne de Remco Evenepoel, passé comme une fusée au milieu du tracé de 25,3 km serpentant entre les vignes. Un rythme élevé et à la hauteur du niveau du spécialiste belge, qui n'atteint toutefois pas le record établi par Rohan Dennis en 2015 lors du Grand départ à Utrecht. L'Australien avait parcouru les 13,8 km plats comme la main à la vitesse de 55,446 km/h.