Mujinga Kambundji est bien la femme des grands rendez-vous. La Bernoise de 30 ans a cueilli vendredi son troisième titre en moins d’un an sur la scène internationale. Elle est devenue championne d’Europe du 60 m en salle dans l’Ataköy Arena d’Istanbul.
Sacrée championne du monde de la discipline le 18 mars 2022 à Belgrade et titrée sur 200 m aux Européens en plein air en août dernier à Münich, Mujinga Kambundji s’est imposée en 7''00 en finale. Elle a devancé la Polonaise Ewa Swoboda (2e en 7''09) et la Britannique Daryll Neita (3e en 7''12) pour succéder à la Tessinoise Ajla Del Ponte au palmarès du 60 m sur la scène continentale.
«Je suis vraiment contente. Je suis arrivée ici avec le meilleur temps parmi les engagées (réd: 7''03 en 2023). L'objectif était de gagner en réussissant mon meilleur chrono de l'année, il est atteint», a lâché la favorite de la course au micro de la RTS. A-t-elle ressenti de la pression? «Ca va. Je savais que je pouvais courir plus vite encore.»
Une 8e médaille
En contrôle lors des séries (7’’18), convaincante en demi-finales (7’’05) en déroulant sur les derniers mètres, Mujinga Kambundji a su élever le curseur en finale. Auteure d'un départ canon, elle a survolé les débats pour signer le deuxième meilleur chrono de sa carrière derrière les 6''96 réalisés en finale des Mondiaux 2022.
Cette médaille est déjà la huitième dans un grand championnat pour la double sportive suisse de l’année (2019, 2022). Elle avait ouvert son palmarès en 2016 lors des Championnats d’Europe en plein air d’Amsterdam, cueillant le bronze sur 100 m, et s’est progressivement établie parmi les meilleures sprinteuses du monde depuis qu’elle est passée pour la première fois sous les 11’’ sur la rectiligne en 2018.
La série se poursuit
En bronze sur 200 m aux Mondiaux outdoor de 2019, 6e sur 100 m - juste derrière Ajla Del Ponte - et 7e sur 200 m aux JO 2021, Mujinga Kambundji a franchi un nouveau cap l’an dernier avec ses deux premiers titres internationaux et trois nouveaux records personnels (6’’96 sur 60 m, 10’’89 sur 100 m et 22’’05 sur 200 m). Son sacre d’Istanbul laisse augurer le meilleur pour la saison estivale.
Ce sacre permet par ailleurs à l’athlétisme helvétique de poursuivre sa fabuleuse série. Depuis 2014 et le sacre de Kariem Hussein sur 400 m haies aux Européens de Zürich, la Suisse a remporté au moins une médaille d’or par année sur la scène internationale, a l’exception de la saison 2020 où les grands événements ont été tous annulés en raison du Covid-19. Et sur les 12 titres conquis depuis 2014, neuf l’ont été par des femmes.
Gasch et Moser en finale
Les deux autres Suissesses engagées sur 60 m s’étaient arrêtées en demi-finales. Les Vaudoises Sarah Atcho (9e en 7’’26) et Melissa Gutschmidt (13e en 7’’30) avaient néanmoins rempli leur contrat en passant le 1er tour. Petite déception tout de même pour Sarah Atcho, qui a échoué à deux centièmes d’une place en finale.
Un autre Vaudois s’est illustré vendredi. Vice-champion du monde en salle de la hauteur l’an dernier, Loïc Gasch a décroché son ticket pour la finale qui réunira huit athlètes dimanche soir. Il a effacé une barre à 2m19, à 1 cm de son meilleur saut de l’hiver.
Tenante du titre continental, la perchiste zurichoise Angelica Moser s’est elle aussi qualifiée pour la finale, programmée samedi, en franchissant 4m55 lors des qualifications malgré des douleurs à un pied. La Jurassienne bernoise Joceline Wind a quant à elle échoué dès les séries sur 1500 m.
Record du monde pour Thiam
A noter par ailleurs l'exploit de Nafissatou Thiam. La meilleure heptathlète de la planète a battu le record du monde du pentathlon en réussissant 5055 points à Istanbul. La Belge a été poussée dans ses derniers retranchements par la Polonaise Adrianna Sulek, 2e avec 5014 points soit 1 de plus que l'ancienne meilleure marque (5013 points, par Nataliya Dobrynska).
ATS