Votations fédérales«Une Suisse qui a peur de grandir», «le bon choix»... : la presse suisse réagit aux résultats
beko, ats
24.11.2024 - 20:46
La presse romande voit dans le rejet des projets d'extension des autoroutes un message en faveur du climat mais aussi contre la croissance. En Suisse alémanique, les éditoriaux ne manquent pas d'évoquer l'échec de l'UDC et de son ministre des transports Albert Rösti.
24.11.2024, 20:46
24.11.2024, 20:57
ATS
Le rejet des projets d'extensions des autoroutes constitue un message en faveur du climat, estime La Liberté. Plutôt que dans des aménagements autoroutiers superflus, la Confédération doit investir davantage dans les transports publics. Pointée du doigt pour son manque d’ambition en faveur du climat, la Suisse démontre par ce vote n'avoir pas renoncé à toute action politique dans ce domaine.
La Suisse a fait «le bon choix» en refusant un projet au «sérieux goût de rance», estime le Blick francophone. Mais le problème reste entier: «l'urgence est bien là», entre le réchauffement climatique et nos besoins en matière de mobilité, souligne le site. Le problème, c'est que la Suisse n'a aucun plan pour y faire face et que «ce n'est pas près de changer».
Mais ce non est aussi celui d'"une Suisse qui a peur de grandir», estime Le Temps. Les autorités doivent prendre au sérieux ce signal, alors qu'on devrait voter, en 2026 ou 2027, sur l’initiative de l’UDC «Pas de Suisse à dix millions». Entre crainte de la migration pour les uns et tentation de la décroissance pour les autres, le résultat pourrait être tout autre» que lors de la votation sur l'initiative Ecopop, rejetée voici dix ans.
Un avis partagé par les journaux du groupe ESH: «Beaucoup n'ont pas cru que les embouteillages allaient être moins fréquents ou ne se sont simplement pas sentis concernés par le vote. D'autres ne veulent pas d'une Suisse plus grande qu'elle ne l'est déjà». Pour le Nouvelliste, Arcinfo et La Côte, «ce non aux bagnoles n’est pas un oui au climat».
Pour le Tages-Anzeiger, le non à l'extension de l'autoroute est une «gifle» retentissante pour Albert Rösti: le ministre des Transports «a peut-être lui-même fait partie du problème». Si les plans d'extension ont été mis en place sous ses prédécesseurs, l'ancien lobbyiste du pétrole et de l'automobile était considéré comme «l'expéditeur».
Les projets jugés «trop ambitieux», estime Albert Rösti
Projets trop ambitieux, difficulté à démontrer leur utilité pour l'ensemble de la Suisse et situation financière actuelle de la Confédération: dimanche devant les médias à Berne, le ministre des transports Albert Rösti a cité trois facteurs qui ont mené selon lui au rejet des six projets autoroutiers dans les urnes.
24.11.2024
Pour le portail alémanique blick.ch, le non à l'extension de l'autoroute est dû à une «alliance contre nature». Les milieux de gauche ont voté non parce pour protéger le climat et ne pas bétonner le pays. A à droite, les sympathisants UDC l'ont rejeté pour ne pas sacrifier des terres et parce que l'idée domine désormais qu'en limitant l'immigration, on peut résoudre presque tous les problèmes.
L'affirmation – répétée comme un mantra par M. Rösti – selon laquelle l'extension profiterait aux communes et régions environnantes, est tombée dans l'oreille d'un sourd, selon le portail alémanique Watson.ch. L'idée que plus de routes signifie tout simplement plus de trafic s'est imposée. La perte de terres cultivables a sans doute également contribué au non.