Mondiaux de paracyclisme La recherche laborieuse des nouveaux champions

ATS

25.9.2024 - 13:59

Le parasport, tout comme le sport conventionnel, lutte pour trouver de nouveaux talents. De nombreuses personnes souffrant d'une infirmité congénitale ou victimes d'un accident ne savent même pas que cette possibilité leur est offerte.

Flurina Rigling a décroché l’or mardi aux Mondiaux de Zurich.
Flurina Rigling a décroché l’or mardi aux Mondiaux de Zurich.
KEYSTONE

Le cri de joie de Flurina Rigling mardi lors des championnats du monde de cyclisme et de paracyclisme sur route à Zurich n'a laissé personne indifférent. La championne locale, qui vit depuis sa naissance avec un handicap aux deux mains et aux deux pieds, a remporté l'or dans sa catégorie C2. La jeune femme de 28 ans s'est établie dans le parasport d'élite, mais la manière dont elle est entrée en scène a surpris.

«Une aubaine»

Il y a quelques années, Flurina Rigling a pris son téléphone et appelé PluSport, la fédération suisse du sport-handicap, expliquant à son interlocuteur ses limitations, décrivant son plaisir à faire du sport et s'enquérant de la discipline qui pourrait bien lui convenir en tant que parasportive.

«Une telle situation est bien sûr une aubaine pour nous, car nous avons souvent du mal à faire entrer les athlètes dans le système», déclare Olivia Stoffel, responsable du sport d'élite chez PluSport et chef de la délégation de paracyclisme aux Mondiaux de Zurich.

Les deux voies

Dans le parasport, la proportion d'athlètes souffrant d'une infirmité congénitale est à peu près égale à celle des athlètes victimes d'un accident ou d'une maladie. «Nous essayons de faire connaître le parasport dans toutes les disciplines sportives d'hiver et d'été, jusqu'à la base», explique Olivia Stoffel, qui énumère un grand nombre d'efforts: visites d'écoles, réseautage avec les fédérations sportives, information des parents, approche des entraîneurs et bien d'autres choses encore. «Les Mondiaux de paracyclisme à Zurich nous aident énormément», s'enthousiasme la Grisonne. «La présence des médias, le public, c'est tout simplement génial. Tout cela fait connaître notre sport»

Pour les accidentés ou malades, le premier contact avec le parasport a souvent lieu dans un centre de rééducation comme Nottwil ou Bellikon. C'est là que l'on informe, car les futurs champions du parasport étaient auparavant rarement déjà actifs dans le sport de haut niveau, mais simplement sportifs au quotidien.

La bataille du matériel

Une fois arrivé dans le domaine du parasport, une autre difficulté se présente: le matériel. On n'achète pas un handbike ou un tricycle, par exemple, juste pour voir si le sport nous conviendrait. «En tant que fédération sportive, nous sommes ici dans l'obligation d'acquérir et de prêter ce matériel», explique Olivia Stoffel.

A cela s'ajoute souvent un investissement plus important pour l'entraînement: dans quelques disciplines sportives, celui-ci peut être intégré dans le sport de compétition, mais dans d'autres, il est très coûteux et nécessite beaucoup de matériel.

L'investissement peut devenir très élevé, comme dans le sport traditionnel. Et pourtant, il y a une différence. Dans le parasport, il faut ajouter les fabrications spéciales. Il ne s'agit pas seulement de prothèses, de vélos ou de fauteuils roulant, mais d'adaptations spécifiques qui peuvent devenir particulièrement onéreuses.

Dans le paracyclisme, il n'y a pas d'équipes contrairement au circuit traditionnel et les actifs doivent donc financer eux-mêmes leur matériel. Un handbike coûte par exemple plus de 15'000 francs. Certains athlètes ont désormais davantage de sponsors, mais ce n'est de loin pas le cas de tous.

ATS