Jérémy Desplanches ne regrette pas une seconde d'avoir tenté sa chance au sein du groupe de Philippe Lucas, qu'il a quitté après deux ans passés à Martigues pour retourner s'entraîner à Genève. «C'était une aventure extraordinaire», assure-t-il.
«Philippe est un entraîneur stupéfiant, une personne géniale, qui m'a apporté énormément. Il est un coach extrêmement bon, et moi un bon nageur. Nous nous entendons parfaitement, mais il y avait une forme d'incompatibilité dans l'eau», constate le Genevois.
«Chaque coach a sa méthode, comme chaque chef a sa recette de pâtes carbonara. Mais la qualité des pâtes varie, elles ne cuisent pas toutes de la même façon», compare Jérémy Desplanches, qui a fini par étouffer dans sa cocotte minute.
«Philippe est un coach qui te fait beaucoup nager. Il fait tomber ses nageurs dans des gouffres de fatigue, afin qu'ils se sentent quasi surhumains lorsqu'ils sont parfaitement reposés pour aborder les grandes compétitions», raconte le champion d'Europe 2018 du 200 m 4 nages.
«Mon problème, c'est que je suis régulièrement tombé malade lorsque j'étais trop fatigué. J'ai donc dû souvent tirer la sonnette d'alarme avant la fin des cycles d'entraînement, et n'étais ainsi pas suffisamment frais pour les grands événements», regrette-t-il.
«Chez moi, la confiance ne vient pas des entraînements monstrueux que l'on peut faire. Je pensais m'adapter au régime Philippe Lucas et pouvoir tout éclater en compétition. Mais j'ai besoin de me rassurer tout au long de l'année pour savoir que je suis le bon chemin», souligne-t-il.
De nombreux allers-retours
Un chemin qu'il poursuivra donc à Genève, où il préparera les JO de Paris sous la houlette du coach Clément Bailly au côté de Roman Mityukov et de Nils Liess. «J'ai parlé de mon envie de changement avec Charlotte (Bonnet, son épouse), puis en ai discuté avec Clément. Même Roman n'était pas au courant», glisse-t-il.
«Je ne voulais pas débarquer avec mes gros sabots. Roman et Nils sont ravis que je les rejoigne, j'apporte une nouvelle énergie», explique encore Jérémy Desplanches, qui va accumuler les kilomètres dans et en dehors des bassins dans les prochains mois: «Je ferai autant d'allers-retours que possible le week-end pour voir Charlotte à Martigues. Notre couple est bien sûr une priorité.»