L'Everest des mers n'est pas qu'un combat ! A mi-parcours, la 10e édition du Vendée Globe a déjà été riche en séquences émotions, drôles ou légères. D'une séance de yoga dans le cockpit aux appels en visio avec le chien, tour d'horizon des beaux petits moments d'un demi-tour du monde.
Simon et Chiffon
Auteur d'une première moitié de course exemplaire, le Vendéen Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) a beaucoup touché le public des Sables-d'Olonne en évoquant au moment du départ la difficile séparation avec sa chienne Chiffon.
«C'est ridicule de pleurer pour un chien... mais oui, elle est à la maison. Je la reverrai dans deux mois et demi», avait expliqué en larmes le marin de 34 ans au micro de la radio RMC.
Dans le trio de tête 35 jours plus tard, le Sablais a raconté dimanche à l'AFP avoir maintenu le lien à distance. «Je lui envoie des messages vocaux pour ne pas qu'elle m'oublie et chaque fois que j'appelle ma fiancée, elle me met en haut parleur», détaille-t-il.
«Chiffon saute sur le téléphone, je communique en mode chien et elle se met à faire le loup. Je pense qu'elle reconnaît ma voix», assure-t-il ravi. Ces interactions sont très importantes dans le quotidien difficile du marin : «cela me motive à revenir au plus vite».
Un petit yoga pour le grand Goodchild
Longtemps leader dans l'Atlantique nord, le discret Sam Goodchild (Vulnerable) s'est révélé fin navigateur, mais aussi communicant attachant pour son premier tour du monde en solitaire.
Très actif sur ses réseaux sociaux, il a profité d'une petite accalmie lors des premiers jours de course pour se filmer en pleine séance de yoga dans le cockpit de son voilier.
Étirements et chiens tête en haut avec l'océan en arrière-plan: la vidéo a été vue des dizaines de milliers de fois sur Instagram, mais l'intérêt était ailleurs pour le Britannique.
«Je fais 1m89 et il doit y avoir 1m70 sous le plafond et j'y suis toute la journée... c'est un entretien nécessaire pour ne pas avoir mal au dos», a-t-il simplement expliqué à l'AFP.
Louis Burton, MacGyver malchanceux
Il aura tout essayé. Le 16 novembre, au large des Canaries, le Malouin Louis Burton (Bureau Vallée), 3e du dernier Vendée Globe, découvre d'importantes fissures sur son voilier.
«C'est pas possible, il y a eu un crac (...), cinq minutes après il y a eu deux autres cracs (...) c'est cassé jusqu'à 40 centimètres», s'est-il d'abord désolé au bord des larmes dans une vidéo publiée par la direction de course.
Au courage et à l'ingéniosité, il passe alors 24 heures à poncer et colmater lors d'un impressionnant chantier de réparation, pour reprendre miraculeusement son périple vers le Cap de Bonne Espérance. «Ça ne craque plus !», a-t-il exulté à l'issue des travaux.
Mais la malchance poursuit le navigateur de 39 ans, surnommé «MacGyver». Aux portes de l'océan Indien, il repère une nouvelle avarie, sur un élément mécanique du gréement cette fois. Il tente encore de réparer, en vain, et devient le 2e skipper à abandonner.
Mc Do à la rescousse d'Amedeo
«Le mythe du marin en solitaire va en prendre un coup», prévient Fabrice Amedeo (Nexans - We Wise) en racontant face caméra son 18e jour de course.
Il est au beau milieu de l'Atlantique sud quand sa fille aînée lui glisse par téléphone que «maman est au tennis» et qu'il n'y a rien à manger à son domicile à Vannes (Morbihan), à quelque 8'000 km de sa position.
Disposant comme plus de la moitié de la flotte du système Starlink à bord, qui fournit par satellite un accès haut débit à internet jusque dans les zones les moins bien desservies, le marin trouve rapidement la solution.
«Comme si on était au bureau (...) J'ai fait une commande Mc Do sur Uber Eats et elle a été livré à 20h10 à la maison à Vannes. C'est pas dingue ça ?», s'interroge le papa de trois filles.