Primoz Roglic victime de son audace... et de sa malchance. Le Slovène a abandonné pour la troisième fois sur un Grand Tour en l'espace d'un an, mercredi, dans «sa» Vuelta, une épreuve qu'il espérait remporter à nouveau cette année.
«Malheureusement, (il) ne sera pas au départ de la 17e étape, à la suite de sa chute d'hier (mardi). Remets-toi vite champion!», a écrit sur son compte twitter la Jumbo-Visma, formation néerlandaise du Slovène de 32 ans.
Lauréat des trois dernières éditions du Tour d'Espagne, «Rogla» a violemment chuté mardi à l'arrivée de la 16e étape, alors qu'il tentait de reprendre du temps au leader, le Belge Remco Evenepoel (Quick Step).
A moins de 100 m de la ligne, et au bout d'un effort intense de plus de deux kilomètres, le Slovène a percuté en plein sprint la roue arrière du coureur qui le devançait. Le Slovène s'est relevé tant bien que mal, lunettes de travers, a franchi l'arrivée mais est ensuite resté un long moment assis, hagard, avec un coude, une hanche et un genou en sang.
«Pas de chance cette année»
Le leader de la Jumbo était pourtant sur une pente ascendante après un début de Vuelta difficile: revenu à moins de deux minutes du maillot rouge, il a dynamité mardi la fin du parcours au pied de la bosse finale.
Mais comble de la malchance pour Roglic, Evenepoel, surpris et distancé par son attaque, a connu une crevaison... à moins de trois km de l'arrivée, bénéficiant ainsi du règlement le classant dans le même temps que le premier peloton...
Pendant ce temps, rejoint en tête par quatre coureurs (Mads Pedersen, Patrick Ackermann, Danny van Poppel et Fred Wright), Primoz Roglic a mené grand train, jusqu'à sa violente chute, à quelques encablures de la ligne.
«Je n'ai pas entendu (la chute). J'ai voulu lui parler, mais j'ai vu qu'il était bien touché et que ses vêtements étaient en lambeaux. C'est très triste qu'il soit tombé. Il n'a pas eu de chance cette année», a commenté à chaud Mads Pedersen, le vainqueur de l'étape.
La Jumbo-Visma s'est montrée fataliste en annonçant l'abandon de son champion. «Tu avais des plans ambitieux pour les derniers jours, mais malheureusement il était dit que ça ne se passerait pas ainsi», a-t-elle réagi.
«Nulle part»
En l'espace d'un an, c'est le troisième Grand Tour sur lequel le Slovène est contraint à l'abandon à la suite d'une chute. En 2021, «Rogla» avait jeté l'éponge sur le Tour de France quelques jours après être brutalement tombé lors de la troisième étape. Il se ressentait alors de douleurs «sur tout son côté gauche».
«J'ai essayé d'être concentré sur le moment présent, de passer les journées les unes après les autres, mais après quelques jours, j'ai vu que ça ne me menait nulle part», avait-il expliqué.
Et le Slovène a récidivé sur la Grande boucle cet été, chutant sur les pavés entre Lille et Arenberg (5e étape), en raison d'une motte de pailles mal positionnée sur la route. Meurtri au dos et à un bras, Roglic avait serré les dents une semaine pour emmener son leader Jonas Vingegaard dans l'étape mythique du Granon, avant de poser pied à terre.
Un temps incertain au moment de défendre sa triple couronne sur la Vuelta, le Slovène avait finalement repris l'entraînement à deux semaines du départ, et semblait retrouver progressivement la forme. Mercredi matin, il ne pointait plus qu'à 1'26'' d'Evenepoel, avec l'espoir de remporter un quatrième Tour d'Espagne d'affilée, ce qui aurait été une première.
Roglic parti, le jeune Belge n'a désormais plus qu'un seul adversaire, l'Espagnol Enric Mas (Movistar), qui récupère la 2e place, à 2'01'', alors que la Vuelta est dans sa dernière semaine.
Roglic devra lui soigner rapidement ses maux s'il veut défendre ses chances lors des championnats du monde prévus du 18 au 25 septembre, à Wollongong, en Australie.
ATS